Retour sur la saison des Françaises en IBU Cup, avec notamment la victoire du général pour Lou Jeanmonnot.
Lou Jeanmonnot (1re, 668 points, 20 courses, 1997)
Trente-troisième avec 240 points il y a deux hivers, puis sixième avec 340 points la saison dernière, Lou Jeanmonnot continue sa progression en remportant le classement général cette année.
Toujours régulière à ski comme au tir sur les trois premiers week-ends de compétition, Lou Jeanmonnot ne quitte pas une seule fois le top 20 et s’offre deux cérémonies des fleurs. À Arber pour les Championnats d’Europe, la Française décroche une cinquième place sur le sprint, mais ne convertit pas sur la poursuite en chutant à la trentième place, la faute à un 12 sur 20 face aux cibles. Elle repart tout de même d’Allemagne avec la médaille d’argent sur le relais mixte simple disputé aux côtés d’Émilien Claude. Son second et seul autre gros trou de l’hiver, elle le connaît sur le second sprint de Nove Mesto en terminant cinquante-cinquième.
Bien placée au général à deux week-ends de la fin, cinquième, Lou Jeanmonnot termine la saison en trombe ! Huitième sur le sprint de Lenzerheide, elle enchaine par la suite deux troisièmes places sur le super sprint et la mass-start 60 en Suisse. Suffisant pour prendre la tête du général en l’absence de la Russe Evgeniia Burtasova qui dominait les débats depuis le début de l’hiver.
Arrivée à Ridnaun pour la dernière étape, Lou Jeanmonnot ne possède que cinq points d’avance sur Ragnhild Femsteinevik et n’a pas le droit à l’erreur. Pas démontée par la pression, la Jurassienne réalise un sprint parfait, s’impose et prend un bel avantage face à la Norvégienne. Deux jours plus tard sur la poursuite, la tricolore assure sa victoire au général en terminant sur la troisième marche du podium.
Sur le plan statistique, Lou Jeanmonnot réalise également une belle saison. Régulière au fil de l’hiver, la tricolore s’est imposée au général avec 668 points, pour 33.4 points obtenus en moyenne par course. Déjà très précise derrière la carabine, la Jurassienne s’est encore améliorée en passant de 90.8 % à 91.1 % de réussite. La native de Pontarlier est également montée en puissance sur les skis, grimpant de la 27e à la 16e place en moyenne. Une amélioration qui a permis à Lou Jeanmonnot d’aller chercher le globe du super sprint, le gros globe de cristal, quatre podiums et une victoire.
Camille Bened (5e, 555 points, 23 courses, 2000)
Après deux hivers de « découverte », Camille Bened arrivait cette saison en terre connue. Victorieuse pour la première fois sur le circuit B, la tricolore a bien progressé, surtout côté ski.
Le premier triptyque de Camille Bened est allé crescendo. Seulement cinquante-septième sur le sprint d’ouverture à Idre, elle tourne par la suite aux alentours de la vingtième place sur les sept courses suivantes. Pour clôturer ses trois premières étapes, la tricolore signe sa première cérémonie des fleurs sur la dernière course de l’année 2021 en terminant cinquième.
À Brezno-Osrblie, Camille Bened connaît deux week-ends quasi-parfaits ! Deux fois cinquième sur les deux premiers sprints, la biathlète du Chablais s’adjuge sa première victoire en carrière en IBU Cup sur le sprint de la seconde semaine slovaque. Arrivée en bonne posture sur les Championnats d’Europe, la Française a un peu plus de mal à aller chercher des gros résultats et ne fait pas mieux qu’une vingt-quatrième place sur le sprint.
Enchaînant les bons et les moins bons résultats sur la dernière partie de saison, Camille Bened ne descend pas en dessous de la vingt-deuxième place et gagne de précieux points dans la course au général. Première relayeuse, elle lance parfaitement la France sur le relais mixte de Ridnaun pour décrocher une deuxième victoire cette saison, et le globe de la spécialité avec.
Ayant disputé toutes les courses IBU Cup et s’étant bien améliorée à ski, Camille Bened a fait un énorme bond en avant au général. Sur le plan comptable, la Haut-Savoyarde est passée de 163 à 555 points et de la 29e à la 5e place au général. Pourtant, moins précise face aux cibles, 81.0 % l’hiver dernier contre 89.4 % cette saison, la native d’Évian a passé un gros cap à ski, passant de la 42e à la 17e place en moyenne. Une très nette augmentation qui lui a permis de s’offrir 6 cérémonies des fleurs, dont une victoire, et une moyenne de 24.1 points par course.
Sophie Chauveau (7e, 519 points, 22 courses, 1999)
Troisième hiver en IBU Cup pour la Bornandine, qui, après avoir montré de belles choses, devait peaufiner certains points pour aller chercher de la régularité dans les résultats.
Lors des trois premières étapes de l’hiver, Sophie Chauveau commet trop de fautes au tir pour jouer les premiers rôles, 73.1 % de réussite, malgré de très bons temps de ski. Elle décroche une dix-huitième place sur le deuxième sprint d’Idre comme meilleur résultat, ne rentre que deux fois dans le top 20, mais ne passe qu’une fois à côté des points.
Toujours aussi rapide sur la piste lors du deuxième triptyque, la Haut-Savoyarde continue sur sa lancée du début de saison. Sophie Chauveau enchaîne les bons résultats et les courses moins réussies, la faute trop souvent à son tir, et décroche une seizième place comme meilleur résultat individuel aux Europe. Avec les copains sur le relais mixte, elle réussit un incroyable dernier tour, mais n’arrive pas à revenir sur le relais suisse pour le bronze.
Trouvant petit à petit les clés au tir, Sophie Chauveau signe une belle dernière partie de saison en ne sortant aucune fois du top 10, le tout avec de gros temps de ski. Elle passe tout près du podium avec deux fois la médaille en chocolat sur les deux derniers sprints de l’hiver, à Lenzerheide puis Ridnaun.
N’ayant raté qu’une seule course cet hiver en IBU Cup, Sophie Chauveau a elle aussi fait un sacré bond au classement général. Le biathlète du Grand-Bornand totalise cet hiver 519 points, contre 187 l’hiver dernier et grimpe de la vingt-cinquième à la septième place au général. S’appuyant l’hiver dernier sur ses facilités à ski, la tricolore a réussi à encore améliorer ses temps en piste en affichant un des quatre meilleurs rangs moyens à ski. Cependant, après un hiver de progression derrière la carabine l’hiver dernier, Sophie Chauveau a « rechuté » cette saison. La tricolore affiche une moyenne de réussite de 76.5 % cet hiver, alors qu’elle tournait à 81.5 % sur l’exercice précédent. Malgré cela, la Bornandine est allée chercher trois cérémonies des fleurs et affiche une belle moyenne de 23.6 points par course.
Caroline Colombo (17e, 513 points, 17 courses, 1996)
Contrairement à l’hiver dernier, l’encadrement tricolore ne sélectionne pas Caroline Colombo pour l’ouverture de la saison et décide de l’envoyer directement en IBU Cup, avant de faire un rapide aller-retour parmi l’élite.
Commençant donc son hiver en IBU Cup, Caroline Colombo affiche tout de suite un très haut niveau en réussissant coup sur coup deux deuxièmes places sur le double sprint d’Idre, utilisés comme sélection pour la sixième place en Coupe du Monde. La Jurassienne prend la direction du circuit A, avant de revenir en IBU Cup dès début 2022.
Peut-être touchée moralement, Caroline Colombo a du mal à rentrer dans ses courses sur le pas de tir, malgré de très bons temps de ski, et met quatre courses avant de revenir dans le top 10. Lâchée par son tir sur les Championnats d’Europe, Caroline Colombo termine une nouvelle fois loin des places auxquelles elle aspire et son retour en Coupe du Monde s’éloigne un petit peu plus.
Sa fin de saison en dents de scie avec une victoire sur le sprint de Nove Mesto, une troisième place sur celui de Lenzerheide, une victoire sur le relais mixte et une victoire finale sur la poursuite de Ridnaun, le tout entrecoupé de passages à vide avec des résultats au tir très mitigés.
Avec sept courses de plus, la native de Pontarlier a engrangé cet hiver beaucoup plus de points que lors du précédent exercice. Se classant 8e du général, Caroline Colombo affiche près du double de points moyens obtenus par course cette saison, 30.2. Elle est aussi bien meilleure sur les skis que la saison dernière, la Jurassienne a une nouvelle fois eu beaucoup de mal face aux cibles en n’affichant que 74.2 % de réussite. Bien qu’elle rencontre des difficultés sur le pas de tir, la Jurassienne s’est offert cinq podiums, dont deux victoires, mais surtout le petit globe du sprint.
Gilonne Guigonnat (11e, 480 points, 23 courses, 1998)
Légèrement en dessous de son niveau attendu l’hiver dernier, Gilonne Guigonnat a montré un autre visage et a su remonter la pente cette saison.
Sur les trois premiers week-ends de la saison, Gilonne Guigonnat réalise de bonnes courses au tir, mais peine un peu à ski pour s’offrir de gros points. Sur la toute première course de 2022, la Haut-Savoyarde décroche son tout premier podium en carrière en IBU Cup en prenant la deuxième place d’un sprint dominé par Ragnhild Femsteinevik. Moins à son avantage sur les skis aux Championnats d’Europe, Gilonne Guigonnat décroche une dix-neuvième place comme meilleur résultat. Affichant un bien meilleur niveau à ski sur la fin de saison, la Montblanaise récupère des points importants pour le classement général.
En disputant l’intégralité des courses, la native d’Ambilly totalise 480 points, soit trois fois plus que la saison dernière, et se classe onzième du général. Assez logiquement, Gilonne Guigonnat affiche le double de points moyens obtenus par course cette saison, 20.9. Tout comme ses copines, la tricolore affiche elle aussi un bien meilleur niveau à ski que l’hiver précédent. La Haut-Savoyarde a cependant perdu en précision derrière la carabine et affiche désormais 81.4 % de réussite. Au final, Gilonne Guigonnat s’est offert quatre tops 10, deux cérémonies des fleurs et un podium.
Paula Botet (26e, 286 points, 8 courses, 2000)
Elle était notre révélation dames de la saison dernière en IBU Cup, elle est logiquement la confirmation de celle-ci ! Rapidement appelée par les sirènes de la Coupe du Monde, le bilan de Paula Botet en IBU Cup sera donc lui aussi rapide.
Présente pour les trois premières étapes sur le circuit B, Paula Botet n’a laissé que très peu de place au doute. La native de Sallanches est rentrée à chaque fois dans les points sur ses huit courses disputées, dont quatre podiums ! Suite au passage très mitigé de Caroline Colombo en Coupe du Monde et afin de récompenser la bonne fin d’année de Paula Botet, l’encadrement tricolore décide de lui donner sa chance parmi les grandes. La Vosgienne ne reviendra plus de l’hiver en IBU Cup !
Paula Botet signe un premier bloc en IBU Cup avec de solides bases au tir, 87.2 % de réussite, et à ski, septième temps en moyenne. Avec huit courses et 286 points glanés, la tricolore affiche une très haute moyenne de 35.8 points remportés par course.
Océane Michelon (40e, 159 points, 8 courses, 2002)
Appelée suite à ses bonnes performances sur le circuit national, Océane Michelon n’a eu besoin que de deux petites courses pour rentrer dans le rythme, avant de prendre la direction des Mondiaux Juniors.
Débarquée en IBU Cup en Slovaquie, la Savoyarde s’offre ses premiers points dès sa première course. Malheureusement le lendemain sur le second sprint, elle passe à côté de son tir et ne rentre pas dans les points. Dès sa troisième course, forte d’un solide temps de ski, Océane Michelon signe son premier top 10 sur l’individuel court malgré deux erreurs.
Logiquement sélectionnée pour participer aux Championnats d’Europe, Océane Michelon réalise de très belles courses individuelles avec trois tops 20. Seule petite ombre au tableau, ses deux tours de pénalité sur le relais mixte qui met la France en position de chasseur et termine finalement au pied du podium.
Elle conclut sa fin de saison internationale sur les Mondiaux Juniors avec une médaille d’argent sur l’individuel et le bronze avec les copines sur le relais dames.
Océane Michelon lance de belle manière sa carrière en IBU Cup avec notamment à ski un vingt-deuxième temps en moyenne, alors qu’elle fête tout juste ses 20 ans. Au tir, la tricolore tourne à 78.1 % de réussite, avec une petite « faiblesse » sur son tir debout, 70.0 %. En huit courses, elle décroche 159 points pour une moyenne de 19.9 points remportés par course.
Coralie Langel (67e, 84 points, 7 courses, 2001)
Arrivée dans le groupe pour les trois dernières étapes, Coralie Langel a connu une saison en « parabole inversée ». Après avoir échoué hors des points sur sa première course, elle monte petit à petit en niveau et réussit un très bon super sprint à Lenzerheide, duquel elle termine septième des qualifications puis dixième de la finale. Malheureusement, son hiver se termine un peu moins bien avec une cinquante-neuvième place sur le sprint de Ridnaun, puis une poursuite, disputée avec la carabine de réserve de Gilonne Guigonnat, non terminée car « lapée » par sa coéquipière Caroline Colombo.
Sept courses disputées pour 84 points décrochés, Coralie Langel a tourné au tir à 76.4 % de réussite pour une vingt-quatrième place en moyenne à ski.
Jeanne Richard (non classée, 2 courses, 2002)
Difficile de tirer un bilan pour Jeanne Richard qui n’a couru que deux courses, ses deux premières sur le circuit.
Crédit photo : Kevin Voigt
