Retour sur la saison des Français en IBU Cup, avec notamment la sixième place au général d’Émilien Claude.
Émilien Claude (6e, 549 points, 21 courses, 1999)
Quatre courses l’hiver dernier sur le circuit IBU Cup, toutes disputées lors de Championnats d’Europe, Émilien Claude avait surtout découvert la Coupe du Monde. Présent sur la dernière étape de cette saison parmi l’élite, le benjamin des frères Claude a réussi un très bel hiver.
Après un très bon exercice 2019-2020, puis un hiver 2020-2021 axé sur les Mondiaux Juniors, plus que réussis, et un passage en Coupe du Monde, Émilien Claude confirme une nouvelle fois les attentes que nous avions sur lui. Seule petite ombre au tableau, le tricolore aurait pu partir pour la Coupe du Monde en début d’hiver. Malheureusement, le comparatif avec les résultats de son coéquipier Éric Perrot n’étaient pas en la faveur du Vosgien qui a dû se contenter du circuit B. Tourné rapidement vers les deux prochaines étapes d’IBU Cup, Émilien Claude passe à 1.1 seconde de son premier podium de l’hiver. Par la suite, le tricolore enchaîne les bons résultats jusqu’à cette superbe victoire sur le sprint de Brezno.
Aux Championnats d’Europe, le Français ne peut prendre part à l’individuel, faute de test positif au Covid. De retour pour le sprint, il réalise deux bons résultats dans le vent avant de décrocher la médaille d’argent sur le relais mixte simple aux côtés de Lou Jeanmonnot.
Émilien Claude valide son top 10 au général IBU Cup lors des deux dernières étapes de l’hiver. Deuxième des qualifications du super sprint de Lenzerheide, il termine finalement troisième de la finale au milieu des terribles allemands et norvégiens.
Ayant disputé la quasi-intégralité des courses sur cette saison en IBU Cup, Émilien Claude a logiquement fait un énorme bond au général. Côté statistiques, le Vosgien est passé de 69 à 549 points, ce qui l’a fait grimper de la 57e à la 6e place. Moins précis derrière la carabine, passant de 88.3 % à 81.7 %, le Bassurois a clairement monté de niveau sur les skis, en témoigne son rang moyen à ski qui est passé de la 25e à la 9e place. Un sacré gain de forme à ski qui a permis à Émilien Claude d’aller chercher 5 cérémonies des fleurs, 2 podiums, dont une victoire, et une moyenne de 26.1 points par course.
Rémi Broutier (23e, 226 points, 14 courses, 2000)
L’hiver dernier, Rémi Broutier avait connu ses premières courses d’IBU Cup en carrière. Cette saison, il fait partie des progressions françaises du circuit.
Présent en IBU Cup dès le début d’hiver, le Haut-Savoyard se met en évidence lors de la deuxième étape à Sjusjoen. 48 heures après une 38e place sur les qualifications du super sprint, Rémi Broutier s’offre son premier top 10 sur le sprint (10e). Mais le tricolore ne s’est pas arrêté là ! Le lendemain sur la mass-start 60, il réalise une superbe course pour aller décrocher la troisième place, son premier podium en carrière.
Par la suite, il enchaîne les bons et un peu moins bons résultats et est logiquement sélectionné pour ses premiers Championnats d’Europe. Peu de temps après, le tricolore s’envole pour ses premiers Championnats du Monde juniors, desquels il repart avec l’or sur le relais hommes. S’il continue sur la lancée de son bel hiver, Rémi Broutier a les capacités pour se faire une place au sein du collectif de l’équipe de France B.
Avec un total de 15 courses cette saison en IBU Cup, Rémi Broutier a lui aussi fait un énorme bond au général. Statistiquement, le Savoyard est passé de 64 à 226 points et de la 60e à la 23e place au général. Également légèrement moins précis face aux cibles, passant de 81.9 % à 79.0 %, le natif d’Annecy a cependant passé un cap sur les skis, passant de la 41e à la 21e place moyenne. Une nette amélioration qui lui a permis de s’offrir 2 tops 10, dont un podium, et une moyenne de 16.1 points par course.
Ambroise Meunier (34e, 158 points, 16 courses, 1999)
La saison dernière avait servi de première vraie approche en IBU Cup pour Ambroise Meunier. Cet hiver, le Savoyard a fait de nets progrès sur le second échelon mondial du biathlon.
Après une première étape sur laquelle il récupère des points sur chaque course, Ambroise Meunier arrive à Sjusjoen et signe son meilleur résultat de la saison, neuvième du sprint. Derrière, il enchaîne les courses dans les points jusqu’aux Championnats d’Europe. En difficulté face aux cibles lors de cette échéance importante, le tricolore ne prend les points que sur la poursuite. Ambroise Meunier a bouclé ses dernières courses d’IBU Cup début février du côté de Nove Mesto avec deux résultats au-delà de la soixantième place.
Avec 17 courses disputées cet hiver en IBU Cup, Ambroise Meunier a fait un gros bond au classement général. Le biathlète de la Féclaz n’avait pas marqué de points l’hiver dernier et en totalise 158 cette saison, lui permettant de se classer à la 34e place au général. S’il s’est amélioré sur le plan physique en gagnant sept places au rang à ski, désormais 37e, c’est surtout derrière la carabine qu’Ambroise a fait de nets progrès. Le Savoyard a gagné plus de 10 points de précision pour atteindre une moyenne de 82.6 % de réussite. Une très belle augmentation qui permet à Ambroise Meunier d’intégrer pour la première fois un top 10 et d’afficher une moyenne de 9.9 points par course.
Oscar Lombardot (44e, 134 points, 13 courses, 2000)
L’hiver dernier, Oscar Lombardot avait fait un aller-retour en Coupe du Monde, après une belle entame de saison. Cet hiver, il s’agissait de conforter les bases acquises la saison dernière, notamment à ski.
Oscar Lombardot fait partie du premier contingent tricolore à partir pour l’IBU Cup. Malheureusement, il met une étape à rentrer dans le rythme pour ensuite récupérer ses premiers points à Sjusjoen et Obertilliach. Ses deux moments forts en IBU Cup, il les réalise à Brezno-Osrblie et aux Championnats d’Europe d’Arber. Septième sur l’individuel court en Slovaquie, Oscar Lombardot passe tout près de la médaille sur l’individuel des Europe, quatrième. Par la suite, le Français prend la direction de ses deuxièmes Championnats du Monde juniors, sur lesquels il remporte l’or sur le relais hommes.
Le natif de Pontarlier a engrangé cet hiver quinze points de plus que lors du précédent exercice. Finalement 44e du général, Oscar Lombardot affiche une moyenne de points légèrement inférieure à l’hiver dernier avec 10.3 points glanés par course. Lui aussi meilleur sur les skis que la saison dernière, il gagne neuf places en moyenne à ski, désormais 34e. Cependant, face aux cibles, Oscar Lombardot a semblé avoir plus de difficultés en n’affichant “que” 80.7 % de réussite au lieu de 87.2 % sur l’exercice précédent. Finalité de tout cela, le Jurassien s’est offert sa première cérémonie des fleurs au meilleur des moments, lors des Championnats d’Europe.
Sébastien Mahon (46e, 132 points, 5 courses, 1999)
Gêné par différents problèmes de santé au cours des deux derniers hivers, Sébastien Mahon n’a rien lâché et est revenu de bien belle manière ces dernières semaines.
De retour sur le circuit pour l’avant-dernière étape à Lenzerheide, Sébastien Mahon rentre directement dans le rythme. Précis face aux cibles, le Jurassien profite de sa fraîcheur en fin de saison pour aller décrocher une dixième place sur la mass-start 60 à Lenzerheide. Un retour à la compétition plein de promesses pour Sébastien Mahon, qui, on l’espère, sera à l’abri de tout pépin physique pour la suite de sa carrière.
Enchaînant les bons résultats et les bons temps de ski, le Jurassien affiche une belle moyenne de 26.4 points par course. Le tricolore a profité de ses longs mois loin du circuit IBU Cup pour bosser son tir. Le travail a fini par payer puisqu’il affiche désormais 85.8 % de réussite face aux cibles. Remis de ses problèmes, Sébastien Mahon a profité de sa belle forme à ski, 11e temps de ski en moyenne, pour aller chercher un top 10 sur la mass-start 60 de Lenzerheide. En seulement cinq courses, le tricolore arrive à se classer 46e avec 132 points acquis.
Hugo Rivail (49e, 124 points, 13 courses, 1997)
En difficulté lors de l’hiver 2019-2020, puis très en vue la saison dernière, Hugo Rivail a eu du mal cet hiver. Le biathlète des Menuires a mis du temps à rentrer dans sa saison, récupérant ses premiers gros points lors de l’avant-dernière étape de l’hiver.
Oscillant entre le trentième et la cinquantième place sur les deux premières étapes, Hugo Rivail connaît un gros passage à vide à Brezno-Osrblie. Logiquement, le Savoyard n’est pas retenu pour représenter la France aux championnats d’Europe. De retour après une pause pour recharger les batteries, le tricolore enchaîne enfin les bons résultats avec trois tops 20 de suite. L’Albertvillois a clairement connu deux saisons cet hiver, une première plutôt moyenne et une seconde encourageante. Malheureusement, à bientôt 25 ans, Hugo Rivail commence à voir les portes de la Coupe du Monde se refermer de plus en plus devant lui, tant les opportunités sont réduites. Espérons pour lui une carrière en Coupe du Monde sur le tard façon Antonin Guigonnat.
Dans le dur à ski en début d’hiver, Hugo Rivail ne récolte que 10 points sur les neuf premières courses. Puis arrive l’embellie de fin de saison qui lui permet d’afficher une moyenne de 9.5 points acquis par course en moyenne cet hiver. Bien moins que la saison dernière et sa moyenne de 20.3 ! Au tir, le tricolore a perdu près de six points pour tourner finalement à 80 % de réussite. Également en retrait à ski, Hugo Rivail affiche en moyenne le 37e temps de ski, trop peu au regard de ce qu’il a produit sur l’exercice précédent.
Éric Perrot (65e, 91 points, 3 courses, 2001)
Ne nous attardons pas très longtemps sur le natif de Bourg-Saint-Maurice dans ce bilan IBU Cup. Après trois courses maîtrisées sur la première étape à Idre, Éric Perrot profite de la sixième place laissée vacante en Coupe du Monde pour aller courir chez les grands et ne plus revenir sur le circuit B. Espérons juste une chose pour lui, ne pas le revoir sur ce circuit serait la meilleure des choses !
Martin Bourgeois République (96e, 53 points, 12 courses, 1999)
Ce n’est pas cet hiver que Martin Bourgeois République a trouvé le déclic pour passer un cap. Après une saison 2019/2020 prometteuse, puis une légère baisse l’hiver dernier, l’exercice 2021/2022 continue dans la même lignée.
Après un début de saison sur le circuit national, Martin Bourgeois République débarque en IBU Cup lors de la quatrième étape à Brezno-Osrblie. Une seule fois dans les points avant les Championnats d’Europe, ceux-ci ne se passent pas non plus de la meilleure des manières. Pourtant bien parti en terminant vingt-deuxième de l’individuel, le tricolore dégoupille sur le sprint et ne rentre même pas dans les soixante pour la poursuite.
La fin de saison n’est guère mieux, Martin Bourgeois République ne rentre que trois fois dans les points sur les sept dernières courses de l’hiver. Enchaînant les déceptions au tir cet hiver, le Jurassien connaît au moins une des pistes sur lesquelles travailler durant l’intersaison.
Le Jurassien termine la saison avec moins de points que sur les exercices précédents. 53 points contre 76 il y a un an et 85 en 2020, avec pourtant de plus en plus de courses disputées. Logiquement, au général, cela se ressent. Martin Bourgeois République recule de la 55e à la 96e place, avec une moyenne de 4,4 points gagnés par course. C’est côté tir que le tricolore semble ne pas progresser, s’il gagne en vitesse d’exécution, il perd pas mal en précision. Alors qu’il affichait plus de 85 % de réussite au tir il y a deux saisons, puis 80 % l’hiver dernier, le Français dégringole à 77.7 % cette année. Sur les skis, le natif de Lons-le-Saunier tourne depuis son arrivée en IBU Cup aux alentours de la 45e places en moyenne.
Aubin Gautier Pelissier (117e, 26 points, 5 courses, 2002)
Grande première pour le Dauphinois cette saison qui a vécu ses premières courses en IBU Cup ! Sélectionné pour les deux dernières étapes de l’hiver, Aubin Gautier Pelissier est bien rentré dans la compétition. Avec un poil plus de précision derrière la carabine, 76 % en cinq courses, les résultats du tricolore pourraient lui permettre de s’assurer une place sur le circuit.
Les autres Bleus
Difficile de tirer un bilan pour Guillaume Desmus (1999), Théo Guiraud Poillot (2002) et Damien Levet (2001) qui ont à tous les trois courus que huit courses, pour un total de 10 points.
Crédit photo : Kevin Voigt