Au bout d’une course irrespirable du début à la fin, c’est la Suédoise Hanna Oeberg qui devient championne du monde de la mass-start. La Scandinave s’impose devant la Norvégienne Ingrid Tandrevold et la Française Julia Simon. Anaïs Chevalier-Bouchet quatrième.
La journée en « or » continue pour la Suède.
Après le double podium ce matin sur la mass-start hommes remportée par Sebastian Samuelsson devant son coéquipier Martin Ponsiluoma, la Suède a remis ça cet après-midi sur la mass-start dames.
Au terme d’une course riche en rebondissements, Hanna Oeberg s’impose sur cette « course des reines » avec un 18/20 derrière la carabine et le meilleur temps de ski du jour. Pourtant ressortie treizième à l’issue des deux tirs couchés, la Scandinave fut parfaite par la suite avec un solide 10/10 derrière la carabine. Ce qui lui permet de ressortir en tête lors de l’ultime passage sur le pas de tir avec cinq secondes d’avance sur Ingrid Tandrevold et neuf sur Julia Simon. L’aînée des sœurs Oeberg avait pour objectif d’empêcher le retour de ses poursuivantes dans la dernière boucle. Mission réussie avec brio pour la native de Kiruna.
Grâce à ce succès, elle remporte un troisième titre individuel en carrière, après l’individuel décroché à Ostersund en 2019 et celui de cette année à Oberhof. Et une dixième victoire au total depuis ses débuts en Coupe du Monde !
L’argent du bonheur pour Ingrid Tandrevold.
Cette médaille d’argent fut très difficile à aller chercher aujourd’hui pour Ingrid Tandrevold. Auteure d’une seule erreur derrière la carabine, la native de Baerum a dû elle aussi puiser dans ses réserves pour pouvoir aller décrocher cette deuxième place.
En effet, Julia Simon, ressortie troisième du deuxième debout, fait le forcing dans la première moitié du dernier tour pour déposséder la jeune Norvégienne de son bien. Sûrement frustrée d’être facilement déposée par la française, elle se refera la cerise dans la grande descente de ce circuit du Land de Thuringe pour recoller à la numéro une mondiale. Meilleure physiquement suite à un « seul » tour de pénalité contre trois pour la biathlète des Saisies, Ingrid Tandrevold privera Julia Simon de la seconde place. Transcendante dans ce dernier tour, elle aurait pu même aller chercher Hanna Oeberg pour décrocher l’or. Mais la Suédoise résistera tant bien que mal au retour fulgurant de la championne du monde du relais mixte.
Sacrée performance de la part de la Scandinave, qui décroche une troisième médaille individuelle en carrière dans ces championnats du monde, après le bronze sur le 15 km à Pokljuka en 2021 et l’argent déjà sur cette mass-start sur ce site slovène.
Julia Simon hérite finalement du bronze dans cette « course des reines ».
Et c’est une troisième médaille dans ces mondiaux pour Julia Simon ! La leader du classement général finit en beauté cette quinzaine mondiale en obtenant le bronze sur ce 12,5 km. Au-dessus du lot sur les spatules (deuxième temps de ski derrière la vainqueure du jour), il en manquera sur le pas de tir avec trois erreurs derrière la carabine et sur les skis dans la dernière boucle pour la tricolore aujourd’hui. En effet, suite à un 8/10 sur les tirs couchés, elle avait déjà commencé à s’employer physiquement pour recoller sur la tête de la course pour continuer à espérer une médaille. S’avançant sur le dernier tir pour jouer l’or, en compagnie de sa coéquipière Anaïs Chevalier-Bouchet, les deux françaises feront une erreur chacune, permettant à Hanna Oeberg et Ingrid Tandrevold, avec leur 5/5 de partir avec un temps d’avance dans cette ultime boucle.
Une lutte à quatre s’installe dans ce dernier tour. Malheureusement, suite à déjà 450 m parcourus sur l’anneau de pénalité, la Savoyarde pêchait physiquement dans le dernier tour malgré la volonté de conquérir l’or sur les épaules d’Hanna Oeberg, partie devant grâce à un tir plus rapidement exécuté. La deuxième moitié du dernier tour achèvera la biathlète des Saisies physiquement, et lui assurera le bronze suite à une dernière boucle, tout aussi fatale pour l’aînée des sœurs Chevalier.
Anaïs Chevalier-Bouchet, une balle qui coûte le graal.
Très en forme aujourd’hui sur la piste, Anaïs Chevalier-Bouchet est passée à rien de l’objectif de sa saison : décrocher un titre sur ces mondiaux d’Oberhof. L’Iséroise, qui a pris la course à son compte dès le premier tir, a réalisé une course parfaite et tout en maîtrise avec le 15/15 jusqu’au quatrième et dernier tir. Arrivée pour jouer le plus beaux des métaux sur ces cinq dernières balles face à la Savoyarde, la Dauphinoise loupera la première de celles-ci, synonyme de 150 m supplémentaires. Cette balle coûtera doublement cher à Anaïs puisqu’elle lui enlève la possibilité d’un titre sur ce 12,5 km mais également la médaille puisqu’elle ne pourra pas lutter physiquement face aux trois biathlètes médaillées aujourd’hui.
Échouant à la quatrième place, synonyme de «médaille en chocolat », l’aînée des sœurs Chevalier repart d’Oberhof avec une seule médaille de bronze acquise sur le relais mixte d’ouverture. Anaïs Chevalier-Bouchet, qu’on a vue très émue après la course, ne remplit pas l’objectif qu’elle s’était donnée pour cet hiver mais a cependant livrée le maximum d’elle-même et n’a aucun regret dans ces championnats du monde.
Marketa Davidova (18/20) et Karoline Knotten (19/20) complètent la cérémonie des fleurs de ce 12,5 km.
Les autres françaises engagées, auteures de courses solides.
Treizième aujourd’hui, Chloé Chevalier signe le 18/20 derrière la carabine. Un score solide pour la petite sœur d’Anaïs, créditée également du quatrième temps de ski de cette mass-start.
Enfin, la Jurassienne Lou Jeanmonnot, dernière tricolore présente aujourd’hui sur cette mass-start, termine elle aussi, avec deux erreurs derrière la carabine, à une honorable quinzième place pour clôturer ses premiers championnats du monde. Elle affiche le treizième temps sur les spatules.
Résultats complets :
Crédit photo : Reichert / NordicFocus