Championnats du Monde

Oberhof – Sebastian Samuelsson champion du monde de la mass start

Sebastian Samuelsson a écœuré ses adversaires, notamment Johannes Boe, pour s’offrir la course des rois et priver le Norvégien du grand chelem.

Johannes Boe privé de grand chelem

C’est sans doute avec un goût amer que Johannes Thingnes Boe achève ces mondiaux, qui auraient pu être ceux de tous les records pour le Norvégien. Mais à l’image de Martin Fourcade à Oslo en 2016, le leader du classement général a raté de peu la victoire, à cause notamment d’une course parfaite des deux Suédois, Sebastian Samuelsson et Martin Ponsiluoma.

Une nouvelle fois supersonique sur les skis, ses deux fautes sur le couché et la dernière sur l’ultime balle du debout l’ont trop handicapé pour atteindre le Graal.

Après un premier tour où il a donné le tempo et étiré le peloton, il a effectué une boucle supplémentaire à chaque tir couché, le mettant en situation de « chasse patate » sur les deux tours suivants. Sa supériorité à ski lui a permis de revenir facilement, et de se présenter sur le pas de tir à chaque fois avec le groupe de tête.

Crédit photo : Reichert/NordicFocus

Grâce à un premier tir debout de patron, il effectue le quatrième tour seul en tête, mais contrairement à précédemment, il ne reprend pas de temps sur ses poursuivants suédois, qui maintiennent les écarts à 10 et 20 secondes de la médaille d’or.

Il arrive donc seul sur le pas de tir, blanchit les quatre premières cibles, mais la cinquième ne bascule pas, contre toute attente. Ses concurrents sont parfaits. Sorti à 6 secondes, il sera trop émoussé de ses efforts précédents pour se mêler à la bagarre. A l’image du relais d’hier, il se relève en milieu de tour, pour malgré tout s’offrir une belle médaille de bronze, qui ponctuera de magnifiques mondiaux pour le Norvégien.

Crédit photo : Manzoni/NordicFocus

Premier sacre mondial pour Sebastian Samuelsson

Le biathlon est un sport où pour gagner, il faut exceller en ski mais aussi sur le pas de tir. C’est sur ce dernier point que Sebastian Samuelsson a construit sa victoire. Auteur d’un magnifique 20 sur 20, il a passé l’intégralité de la course (hormis la boucle où Johannes Boe était seul en tête) devant, en gestion.

Au-delà d’être quasiment tout le temps en tête, ce sans faute lui a permis de ne jamais se retrouver en position de chasseur, de ne pas effectuer de distance supplémentaire et donc de ne pas gaspiller d’énergie inutilement. C’est cette énergie sauvegardée qui lui aura permis, grâce à un tir posé mais efficace sur le dernier debout, de sortir en tête avec son compatriote Martin Ponsiluoma et de le déposer sur une attaque salvatrice. Cette attaque irrésistible lui permet de franchir la ligne d’arrivée en tête, une première sur des championnats du monde pour lui.

Crédit photo : Manzoni/NordicFocus

Martin Ponsiluoma : un outsider sur la boîte

Ce n’est sans doute pas le nom que l’on s’attendait le plus à voir figurer sur le podium de cette mass start au vu de l’incroyable start-list, notamment au regard de l’armada norvégienne (qui a trusté tous les podiums de mass start cette saison).

Cependant, cette deuxième place est méritée pour le premier dossard jaune de cette saison. Magnifique sur les skis, il a systématiquement été en position de jouer le podium. 18 sur 20 aujourd’hui, c’est une faute de moins que Johannes Thingnes Boe, avantage qui lui permet de le devancer d’une place. Rivalisant sur la piste avec les meilleurs, il arrive sur le dernier tir au coude à coude avec son collègue d’entraînement Sebastian Samuelsson. A l’image de ce dernier, il pose son dernier tir pour blanchir les cinq cibles et est en mesure de jouer la victoire. Victime de la terrible attaque de Sebastian Samuelsson, il a su maintenir Johannes Boe à distance pour s’offrir un magnifique titre de vice-champion du monde.

Crédit photo : Manzoni/NordicFocus

Quid des Français ?

Pour les tricolores, il fallait vite digérer les belles émotions de la veille pour attaquer en forme et avec des ambitions la course du jour. Si les fortunes ont été différentes, ils n’ont jamais semblé en mesure de jouer la victoire, malgré une première moitié de course convaincante pour Fabien Claude, Quentin Fillon Maillet et Emilien Jacquelin.

Le premier d’entre eux, Quentin Fillon Maillet, achève la course à la 6e place (18/20). Longtemps dans le ventre mou, il a semblé un peu juste à ski pour pouvoir rivaliser avec les meilleurs aujourd’hui.

Fabien Claude, 8e (18/20) a joué devant la première moitié de la course. Si on pouvait croire que c’était son jour, que la victoire d’hier l’avait galvanisé, il a été trop imprécis sur les debout pour jouer une médaille sur cette mass start.

Antonin Guigonnat, 19e  (15/20) n’a jamais vraiment joué devant. Il a semblé subir le rythme terrible du premier tour, sans jamais pouvoir s’en remettre. Pour lui qui ne jouait rien individuellement, cette triste vingtième place n’entachera cependant en aucun cas des mondiaux déjà réussis avec une magnifique médaille d’or collective.

Enfin, Emilien Jacquelin, 20e (15/20) semblait lui aussi dans le coup. Après une faute sur le premier tir, il s’est accroché aux skis de Johannes Boe pour revenir à l’avant de la course. Un deuxième couché sans encombre laissait présager le meilleur. Malheureusement, comme trop souvent cette saison, les tirs debout lui ont été fatals.

Crédit photo : Reichert/NordicFocus

Résultats complets :

Crédit Photo : Nordic Focus