Les Italiennes ont réalisé une course quasi parfaite derrière la carabine dans des conditions difficiles, pour décrocher l’or devant l’Allemagne et la Suède. La France au pied du podium.
Premier titre en relais féminin pour l’Italie
À cause des conditions météorologiques dantesques, les relais de ce weekend avaient failli ne pas avoir lieu. Mais c’est finalement heureux qu’ils se soient bien tenus aujourd’hui à Oberhof. Après la victoire du relais Français, déjouant les pronostics qui voyaient les Norvégiens archi-favoris, c’est au tour de l’Italie d’entrer dans l’histoire avec leur premier titre de Championnes du monde de relais féminin.
C’est d’une lutte contre le vent que les Italiennes ressortent vainqueures. Avec seulement deux balles de pioche, elles réalisent de loin le meilleur score au tir. Par comparaison, les Allemandes, deuxièmes du jour, ont eu besoin de six pioches. La Suède complète le podium avec deux anneaux de pénalité et onze pioches. Les Françaises, également en difficulté sur le pas de tir, terminent au pied du podium, avec un tour et douze pioches.
Samuela Comola et Dorothea Wierer placent l’Italie en tête
La jeune Samuela Comola, 24 ans, avait déjà impressionné en début de semaine avec sa quatrième place obtenue sur l’individuel, à la faveur d’un 20/20. L’Italienne réalise une nouvelle fois le tir parfait, pour lancer Dorothea Wierer en quatrième position, à seulement 5,7 secondes de la Suède.
Alors en compagnie de la Norvège d’Ingrid Tandrevold, et bientôt rejointe par la France d’Anaïs Chevalier-Bouchet, Dorothea Wierer ne semble pas à son affaire sur les skis. C’est grâce à un sans-faute au tir couché qu’elle parvient à tenir sa place sur le podium, au coude à coude avec les deux Scandinaves et à la poursuite de la Française. L’Italienne restera dans la même lignée sur son tir debout, bien maîtrisé avec seulement une pioche.
Dorothea Wierer ressort en tête du quatrième tir, laissant de gros dégâts derrière elle. Anaïs Chevalier-Bouchet part une fois sur l’anneau, Anna Magnusson s’ajoute deux tours, et il y en aura même trois pour Ingrid Tandrevold. L’Italienne tient bon dans son dernier tour et lance Hannah Auchentaller avec 21,4 secondes d’avance sur la France. L’Allemagne se replace troisième grâce à un sans-faute d’Hanna Kebinger, après deux pioches sur son tir couché.
Hannah Auchentaller ne tremble pas
Si l’Italienne de 21 ans perd du temps sur la piste notamment face à Chloé Chevalier, qui recolle avant le tir couché, elle saura gagner de précieuses secondes sur le pas de tir. Sans-faute au couché, elle recrée son avance sur ses poursuivantes. Elle ira jusqu’à faire mentir ses statistiques en tir debout. Hannah Auchentaller n’aura besoin que d’une seule pioche et conserve la tête de la course, qu’elle confiera à Lisa Vittozzi.
L’Allemagne de Sophia Schneider, qui aura eu besoin de quatre pioches sur son relais, réalise un gros dernier tour pour lancer Denise Herrmann à 5,6 secondes de l’Italienne. Elvira Oeberg, en difficulté sur les skis, lance sa sœur à 38,2 secondes pour la Suède, chassée par la France et la République Tchèque.
Lisa Vittozzi en duel face à Denise Herrmann
Immanquablement, l’Italienne et l’Allemande se retrouvent côte à côte pour leur tir couché. Lisa Vittozzi tire plus vite, mais Denise Herrmann réalise elle aussi le sans-faute et recollera sur la piste. Le duel se poursuivra alors jusqu’au tir debout. Une nouvelle fois, l’Italienne effectue un tir très engagé, et avec succès. Denise Herrmann craque avec une faute, mais parvient à se remobiliser pour assurer la médaille d’argent.
En troisième position, Hanna Oeberg n’ouvrira pas la porte à Julia Simon. Toutes deux tirent à 5/5, et conservent leur écart d’une dizaine de secondes. La Suède récupère la médaille de bronze, laissant les Françaises, une nouvelle fois, hors du podium sur des Championnats du monde.
L’Autriche termine en cinquième position avec 12 pioches, devant une équipe norvégienne qui aura trop été pénalisée sur le pas de tir pour espérer mieux (quatre tours, 13 pioches).
La France, trop juste et pourtant bien partie
Lou Jeanmonnot prend la course à son compte dans le premier tour, et convertit ses efforts avec le sans-faute au tir couché. Plus en retrait dans la deuxième boucle, elle ne parviendra pas à réitérer sur son tir debout. La native de Pontarlier aura besoin de trois pioches, mais rien d’alarmant. En forme sur la piste, Lou Jeanmonnot reprend dix secondes sur la tête de course et donne le relais en sixième position, à 14 secondes et avec le deuxième meilleur temps de ski.
Anaïs Chevalier-Bouchet montre elle aussi de belles choses sur les skis. Elle revient sur le groupe de tête avant son tir couché, qu’elle réussira sans accroc. Cette opération lui permet de ressortir en première position, et de même de creuser les écarts. Mais le tir debout sera plus compliqué. Avec un tour de pénalité, Anaïs Chevalier-Bouchet limite la casse, mais laisse l’Italie s’échapper. Meilleure skieuse de son groupe, elle lancera sa sœur en deuxième position, à 21,4 secondes.
Du temps perdu sur le pas de tir
Chloé Chevalier, dans la même lignée que ses coéquipières, est en forme sur les skis. C’est sur le pas de tir que la Française perdra du temps. Sans pour autant partir sur l’anneau de pénalité, Chloé Chevalier peine à lâcher ses balles. Cinq pioches au total, mais surtout 1 min 12 s de perdues derrière la carabine sur l’Italienne. Dans un premier temps revenue au contact d’Elvira Oeberg dans le dernier tour, il en manquera en fin de boucle pour tenir la cadence de la Suédoise. Chloé Chevalier lance finalement Julia Simon en quatrième position exæquo avec la République Tchèque, à 6,2 secondes de la Suède d’Hanna Oeberg.
Julia Simon ne pourra rien faire face à la Suédoise. Si elle parvient à se défaire de la Tchèque, c’est un statut quo entre elle et Hanna Oeberg. La Scandinave est légèrement plus rapide sur la piste, la Française est meilleure sur le pas de tir, l’écart est maintenu. La France doit se contenter d’une quatrième place, après une sixième place l’année dernière aux Jeux Olympiques, une huitième place en 2021 à Pokljuka, une quatorzième place en 2020 à Antholz, et encore une huitième place en 2019 à Ostersund…
Résultats complets :
Crédit photo : Reichert/NordicFocus
