La Russie réalise une belle performance collective et remporte ce relais hommes de Ruhpolding devant l’Allemagne, très régulière sur le pas de tir aujourd’hui, et la Biélorussie, aux avant-postes depuis le début de la course. La France, après des débuts difficiles et une belle remontée, fait une course correcte, mais compte trop de pioches aujourd’hui pour prétendre au podium et se contente d’une cinquième place. La Suède et la Norvège, victimes d’un imbroglio sur le pas de tir lors du premier relais, finissent loin derrière.
Des débuts délicats pour Fabien Claude
Fabien Claude, bien placé à l’avant du peloton, commence avec deux balles loupées et en manque vite une troisième. Après avoir presque réussi à corriger le tir, il rate sa troisième et dernière pioche et doit s’acquitter d’un anneau de pénalité avant de se lancer dans son deuxième tour. Erik Lesser, impeccable, ressort en tête après ce premier tir. Parmi les favoris, les relayeurs de la Norvège et de la Suède, avec deux pioches chacun, pointent alors aux alentours de la 20e place (respectivement 17e et 18e à 18 secondes de l’Allemand.)
Fabien Claude ressort en queue de course, 23e sur les vingt-quatre relayeurs partants, et s’emploie à grappiller de précieuses secondes.
Femling : une erreur qui coûte cher aux Scandinaves
C’est la Russie et l’Italie qui tirent leur épingle du jeu en faisant le plein sur le tir debout, suivies de près par Sean Doherty et Erik Lesser. Fabien Claude n’a besoin que d’une pioche pour ressortir, à trente secondes de la tête.
Du côté de la Suède et de la Norvège, le bilan est loin d’être aussi radieux : le Suédois Peppe Femling n’a pas pris pour cible sa palette, mais celle du Norvégien Aleksander Filip Andersen à ses côtés. La confusion qui s’ensuit achève de mettre les deux équipes hors-jeu pour la victoire et le podium. Le Suédois doit s’acquitter de plusieurs anneaux de pénalité supplémentaires. La Norvège, de son côté, dépose réclamation auprès de l’IBU afin que deux minutes soient retranchées au chrono final. La Norvège d’Andersen court à présent en décalé.
Émilien Jacquelin relance la France avec un 10/10 historique
L’Italien Dominik Windisch arrive en premier sur le pas de tir pour ce second relais. Plus adroite, la Biélorussie ressort en premier, suivie par l’Italie et l’Allemagne de Roman Rees. Émilien Jacquelin abat toutes ses cibles. Ce beau score et sa forme à skis lui permettent de remonter sur le podium provisoire de ce relais de Ruhpolding. Il entre sur le pas de tir à dix secondes à peine de Dominik Windisch.
L’Italien ressort aussitôt, mais le Français réalise lui aussi le plein et s’élance à sa poursuite avec douze secondes à combler. C’est la première fois qu’Émilien Jacquelin réussit un score parfait sur un relais sans piocher dans sa réserve. Il fait belle impression après deux courses individuelles qui l’ont vu en difficulté sur les skis et derrière la carabine.
Baptême du feu pour Éric Perrot
Jacquelin lance le nouveau de l’équipe dans les meilleures conditions. Éric Perrot, pour sa première course en équipe, prend le troisième relais dans le groupe de tête, emmené par Alexander Loginov.
Si le Français prend son temps avant de lâcher sa première balle sur le tir couché, son application n’a pas les résultats escomptés. Il lui faut deux balles de pioche pour blanchir ses cibles. Loginov et Varabei, eux, n’ont pas perdu de temps et repartent en tête. Éric Perrot ressort finalement à vingt-cinq secondes, dans les skis de l’Italien Didier Bionaz.
Son manque d’expérience en Coupe du Monde joue hélas contre lui : il ne parvient pas à tenir l’Italien. Décroché, rattrapé par Benedikt Doll, il perd peu à peu du temps, et ne profite pas du pas de tir pour compenser sa plus faible vitesse à skis. Il pioche encore deux fois dans sa réserve pour faire basculer ses cibles. Le tricolore ressort à une quarantaine de secondes avec une seule mission : tenir le coup autant que possible avant de lancer l’homme en forme (et en jaune) du moment, Quentin Fillon Maillet. Une performance néanmoins honorable pour le jeune bizut de l’équipe ! Éric Perrot rafle le sixième temps de ski de son groupe, après une prestation exceptionnelle sur le dernier sprint.
La Russie impeccable, l’Allemagne en embuscade, la France trop juste
C’est finalement avec une minute de retard que Fillon Maillet prend le départ de son relais. Le Russe Maksim Tsvetkov réussit un superbe tir couché et sème Anton Smolski. L’Allemand Philipp Nawrath se lance aux trousses du Biélorusse pendant que Quentin Fillon Maillet cale sur le pas de tir.
Un peu trop optimiste, le Français est déjà prêt à quitter son tapis quand il s’aperçoit que la dernière cible n’est pas tombée, et doit s’y reprendre à deux fois pour l’abattre. Il ressort 7e, mais devra compter sur les défaillances de ses adversaires pour se replacer. Lukas Hofer, qui s’est intercalé en quatrième position à une cinquantaine de secondes, guette également sa chance.
Mais de chances, Tsvetkov n’en laisse aucune sur le dernier debout. Il abat ses cibles sans se départir de son sang-froid, imité par Nawrath. L’Allemand est alors encore assez proche pour croire à la victoire, mais il coince dans la dernière montée. Trop entamé physiquement, il ne parvient pas à accrocher les skis du Russe, qui s’envole vers la victoire.
Smolski douche également les espoirs de son poursuivant Hofer en ressortant rapidement du pas de tir et s’empare de la dernière place du podium. Quentin Fillon Maillet doit se contenter d’une cinquième place pour la France sur ce relais de Ruhpolding.
Replay de la course
Résultats complets :
Crédit photo : Kevin Voigt