Camille Bened revient pour nous sur un dernier hiver qui n’a pas répondu à ses attentes. La Montblanaise a été trahie tout au long de la saison par sa forme physique.
Une saison dans la douleur pour Camille Bened
La quatrième saison de Camille Bened sur le circuit IBU Cup n’a pas été une partie de plaisir, loin de là. Cinquième du classement général l’an dernier, la biathlète de Châtel entamait logiquement l’hiver avec de l’ambition. Mais les quatre mois de compétition furent finalement plus compliqués que prévu. La raison ? Une forme physique pas à la hauteur, et qui n’a cessé de la lâcher course après course. Malgré les difficultés rencontrées, la Haut-Savoyarde de 22 ans a tout de même tenu à aller au bout de cet exercice 2022-2023 terminé à la douzième place du général IBU Cup. Retour avec Camille Bened sur cette saison particulière…
Bonjour Camille. Tu as terminé ta saison il y a quelques semaines à présent. Comment analyses-tu ton hiver ?
“Bonjour, oui cela fait maintenant plus d’un mois que ma saison est terminée. Cet hiver a été très compliqué sur le plan physique. Je me suis battue tout l’hiver sur chaque course pour performer du mieux possible mais mon corps n’a jamais vraiment répondu.”
Ta première moitié de saison était plutôt intéressante avec plusieurs top 10, dont une quatrième place sur le sprint de Pokljuka…
“Oui la première partie de la saison reste intéressante mais je n’ai jamais réussi à être au niveau sur les skis. Malgré de bonnes statistiques de tir (86,7% de réussite, ndlr) j’arrivais à peine à rentrer dans la cérémonie des fleurs. Et au fur et à mesure de la saison ma condition physique a continué à diminuer, ça a été très dur de se battre contre un corps qui ne répond pas. J’ai quand même voulu m’accrocher jusqu’au bout mais mon corps a vraiment fini par me dire stop.”
On a fini par en conclure que c’était sûrement lié à un surentrainement et un léger burn out.
Camille Bened
As-tu des explications sur cette baisse de régime ?
Pendant l’hiver, on a beaucoup cherché avec les coachs et le médecin pour essayer de trouver une explication médicale. Mais aujourd’hui on a fini par en conclure que c’était sûrement lié à un surentrainement et un léger burn out.
Cette période n’a pas été trop dure à vivre pour toi ?
“Ça été compliqué pendant l’hiver et ça l’est encore aujourd’hui. Cet hiver j’étais triste et frustrée de ne pas pouvoir m’exprimer pleinement. Les résultats des saisons précédentes m’avaient donné envie de faire de belles choses cet hiver. J’espérais à chaque départ que ça irait mieux. Mais je n’ai pas réussi à me débarrasser de cette fatigue.”
Ta préparation estivale s’était bien passée ?
“Oui la préparation s’était pourtant bien passée, on a fait beaucoup d’heures d’entraînement mais jusqu’au mois d’octobre j’ai plutôt bien encaissé. Ensuite j’ai commencé à être un peu fatiguée mais ça paraissait normal pour la période.”
Malgré les difficultés rencontrées, tu as tout de même tenu à finir jusqu’au bout cette saison d’IBU Cup avec ce beau podium en relais mixte…
“Oui, j’avais envie de me battre et de faire toutes les courses, malgré la fatigue. Aujourd’hui je me dis qu’heureusement que les coachs m’ont freiné un peu de ce côté-là, notamment en me faisant rentrer à la maison après le sprint des Championnats d’Europe, parce que je n’étais tout simplement pas capable de tout courir, mais je n’étais pas forcément capable de m’en rendre compte. On pensait qu’avec un mois de repos quasiment entre les Championnats d’Europe et la dernière étape d’IBU Cup à Canmore ça suffirait mais la fatigue était trop grande. À Canmore, c’était encore pire que tous le reste de la saison. Mais le relais de fin de semaine, me tenait vraiment à cœur.”
“Les relais sont vraiment des courses qui me transcendent. Je savais déjà que c’était ma dernière course de la saison, donc j’ai vraiment mis toute mon énergie dans cette dernière course. Pour l’anecdote, je n’avais tellement plus d’énergie après avoir passé le relais à Gilonne (Guigonnat, ndlr), qu’on a dû me relever et je suis restée assise toute la fin de la course sur une chaise tellement je n’arrivais plus à rester debout. Alors ce podium m’a fait énormément de bien.”
Même si j’étais loin de mon meilleur niveau, je me suis accrochée et battue à chaque départ.
Camille Bened
Malgré des résultats qui ne répondent pas à tes attentes, est-ce que du positif ressort tout de même de cette saison ?
“Oui, il y a quand même un peu de positif. Notamment au niveau du tir, où j’ai réussi à maintenir des statistiques de tir intéressantes jusqu’à Canmore où là c’était vraiment compliqué sur tous les points. Mais j’ai retrouvé de la confiance au debout donc je suis contente.”
“Le deuxième point positif, c’est au niveau du mental. Même si j’étais loin de mon meilleur niveau, je me suis accrochée et battue à chaque départ. Je n’ai jamais rien lâché ce qui n’était pourtant pas évident.”
Tu n’as pas participé aux championnats de France de Bessans début avril. Est-ce une décision prise pour récupérer et recharger les batteries le plus rapidement possible ? La motivation est-elle toujours là en vue de la saison à venir ?
“Oui, en accord avec les coachs, nous avons décidé de mettre fin à ma saison directement après Canmore, pour que je récupère le plus rapidement possible. Je suis toujours motivée pour la suite. Pour l’instant j’attends de récupérer complètement avant de pouvoir reprendre l’entraînement, mais j’ai hâte d’y retourner.”
Crédit photo : Manzoni/NordicFocus
