Junior Cup

Anaëlle Bondoux : « Rien n’est acquis ! »

Fraîchement double médaillée aux championnats d’Europe Juniors, dont un titre sur la poursuite, et sélectionnée pour les prochains Mondiaux juniors, Anaëlle Bondoux est revenue pour Biathlon Live sur ces dernières semaines de compétition.

Deux semaines pour apprendre

Comme treize de ses coéquipiers, L’Iséroise a passé les deux dernières semaines sur le circuit de la Junior Cup avec en point d’orgue les championnats d’Europe Juniors de Madona. Elle a profité de cette quinzaine pour travailler son tir au côté de Jean-Pierre Amat et Claire Breton. Un travail qui finit par payer pour Anaëlle Bondoux qui a trouvé les clés durant les Europes.

« Étant partie pour deux semaines en Junior Cup avec l’étape d’Haanja juste avant, j’ai pris ces deux semaines ensemble sans faire de différence entre championnats d’Europe et Junior Cup. Je savais que j’étais en forme et que les temps de ski seraient bons et j’avais juste envie de repartir avec un podium. J’étais là surtout pour donner le meilleur de moi sur chaque course et compter les points à l’arrivée. »

Crédit photo : Agris Veckalnins

« J’ai bien travaillé pendant la semaine avec Jean-Pierre Amat et Claire Breton. Ce qui m’a permis de régler certaines choses au niveau de la position et de l’approche mentale des tirs. Je pense que j’étais libérée sur ces tirs, j’ai pris du plaisir à engager un peu plus et ça a fonctionné. »

Le travail finit par payer

Un travail au tir qui porte ses fruits puisqu’Anaëlle Bondoux a décroché sur le sprint des championnats d’Europe juniors la médaille de bronze, avant de s’adjuger le titre sur la poursuite.

« J’étais restée sur ma faim même si j’avais la médaille (après le sprint, ndlr). J’avais vraiment envie d’aller chercher encore mieux et ça fait vraiment plaisir de repartir avec cette médaille. Au départ je ne me suis pas trop mis la pression, car en partant troisième, je savais que dans tous les cas il y avait moyen de faire une belle course, que ce soit un podium ou mieux. Donc j’ai pris mon mal en patience et je suis revenue tranquillement sur la tête et j’ai attendu de voir ce qu’il allait se passer. J’ai fait ma course seule, j’ai préféré ne pas regarder ce qu’il se passait derrière et au final ça a bien marché. Avec les rafales de vent il fallait saisir la bonne fenêtre quand elle se présentait et pour moi ça s’est bien passé. »

Crédit photo : Agris Veckalnins

À l’heure de faire un bilan de ce gros bloc de compétition, la Grenobloise garde le positif pour aller chercher encore de bons résultats sur la fin de saison.

« Il y a beaucoup de positif ! J’ai fait deux courses qui sont mauvaises, le sprint à Haanja (le deuxième sprint, ndlr) et le relais de Madona. Mais il y a beaucoup de positif et je vais retenir cela afin de capitaliser là-dessus pour le reste de la saison. Gagner en régularité au pas de tir, c’est ça qui me manque et c’est ce que j’ai envie d’aller chercher sur la fin de saison. »

Un écart entre l’hiver dernier et celui-ci

Avant de débuter cette saison la Dauphinoise n’avait connu qu’une seule expérience internationale et faisait ses armes sur le circuit national. Cet hiver Anaëlle Bondoux a déjà couru sept courses d’IBU Cup et huit de Junior Cup, un sacré bond en avant en tout juste un an.

« L’année dernière j’étais aux FOJE en tant que jeune et c’était ma seule sélection, donc ma saison actuelle n’a rien à voir avec ce que j’ai fait auparavant. J’ai enchaîné beaucoup plus de courses que ce que j’avais l’habitude de faire sur le circuit national. Je pense que j’ai encore pas mal de choses à travailler pour gagner en régularité, mais ça ne m’empêche pas de prendre du plaisir quand tout s’aligne. »

Crédit photo : Agris Veckalnins

Impossible de parler de son hiver sans aborder le sujet du ski. Pour les personnes qui ne connaissent pas encore le phénomène, accrochez-vous bien. Anaëlle Bondoux, c’est une petite Grenobloise de 18 ans capable de mettre à mal sur les spatules des biathlètes championnes olympiques de ski de fond telle que Stina Nilsson. Sur l’individuel de Pokljuka en IBU Cup, la Française a repoussé à 1 minute 19 la Suédoise sur les temps de ski. Une performance épatante, mais qui ne l’étonne pas pour autant.

« Ça fait plaisir, mais ce n’est pas quelque chose qui m’a surpris énormément. J’ai l’occasion sur les Summer de courir face aux membres de l’équipe de France A, et même si ce n’est pas une période où elles sont le plus en forme, je voyais déjà sur ces courses que je pouvais rivaliser à ski. Ce qui veut dire que je peux rivaliser avec des filles de la Coupe du Monde, donc ce n’était pas plus surprenant que ça pour moi, je savais que j’en avais les moyens. »

Crédit photo : Agris Veckalniņš

Objectifs mondiaux juniors

La sélection pour les championnats du monde juniors au Kazakhstan est tombée ce lundi après-midi. Avant cette officialisation, Anaëlle Bondoux affichait déjà ses envies d’y performer, malgré une forte concurrence en interne. La Tricolore, née en 2004, sera d’ailleurs surclassée d’une catégorie lors de cet évènement.

« Si je me sélectionne pour les Mondiaux à venir (propos recueillis avant l’officialisation de la sélection, ndlr), ce sera en junior, ce qui n’est pas dérangeant, car je peux jouer devant. C’est l’objectif de l’hiver et si je peux y aller j’aurai à cœur de performer là-bas. Pour les coachs qui doivent faire les sélections, ça ne doit vraiment pas être facile car chez les filles tout le monde peut jouer la gagne. C’est incroyable cette densité qu’il y a, et c’est bien, car ça nous pousse vers le haut et à nous dépasser sur chaque course. Rien n’est acquis ! »

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Crédit photo : Agris Veckalnins