IBU Cup

Lou Thiévent : « J’ai vraiment hâte d’y être »

À seulement 19 ans, Lou Thiévent découvrira dans quelques jours le circuit IBU Cup. Le Chartrousin fait partie des douze biathlètes sélectionnés pour l’ouverture de la saison à Idre Fjäll, en Suède. Le jeune tricolore a bien voulu revenir pour nous sur cette première sélection dans l’antichambre du biathlon mondial.

Bonjour Lou ! Tu vas débuter ta saison sur le circuit IBU Cup ! On imagine ton immense satisfaction d’intégrer ce circuit B en ce tout début d’hiver ?

Oui, bien sûr, c’était vraiment l’objectif de ce début d’hiver, un objectif ambitieux mais j’y croyais dur comme fer. Finalement cela s’est réalisé et j’en suis très content.

Tu as gagné ta place à la suite des sélections de Bessans. Au-delà de ta sélection, tu dois être content de tes performances avec une 4e et une 3e place sur ces deux courses disputées là-bas ?

Oui, je suis très content des courses que j’ai effectuées là-bas. Surtout que ce sont des courses qui comptaient beaucoup et qui étaient très importantes, où c’est toujours difficile de performer. Mais je pense que j’ai réussi à mettre des bonnes choses en place au bon moment, pour faire des belles courses et décrocher mon ticket pour l’IBU Cup.

Lou Thiévent – Crédit photo : France Olympique

C’est une décision politique, je n’en veux à personne de l’avoir prise.

Lou Thiévent

Comment as-tu abordé ces courses, si importantes en ce début d’hiver ?

Avec de la nervosité, comme au départ de chaque course, mais j’avais passé une superbe semaine à m’amuser, que ce soit sur les skis, ou derrière la carabine, j’étais plutôt confiant à l’idée de disputer ces sélections. Après, je savais qu’il fallait aller chercher la « bonne course » et forcément, cela rend nerveux, mais je savais que j’avais les capacités si je mettais des bonnes choses en place pour espérer être sélectionner. il y avait donc une certaine forme de pression à ce niveau-là, mais j’ai fait ce que je savais faire et cela s’est bien terminé à la fin.

Vois-tu cette sélection comme une revanche personnelle suite à ta non sélection dans les groupes nationaux mi-mai ?

Non, car je ne suis pas quelqu’un de revanchard. C’est une décision politique, je n’en veux à personne de l’avoir prise. Les personnes qui ont pris ces décisions avaient leurs raisons, je ne suis personne pour les critiquer. Forcément, sur le moment, j’étais déçu de ne pas appartenir à ce groupe, surtout que je pense que j’avais démontré que je méritais d’y être. (ndlr : trois médailles remportées au Festival Olympique d’hiver de la Jeunesse Européenne en 2022 à Vuokatti, Finlande, deux médailles d’or sur l’individuel et le relais mixte et une médaille de bronze sur le sprint).

Justement à l’époque, avais-tu eu du mal à digérer la suppression du groupe junior, entraînant cette non sélection ?

J’ai pris le temps de digérer cette information, qui m’a déçu et fait mal sur le moment mais je voulais juste montrer que j’avais les capacités et que ce n’était pas cette décision qui allait ralentir ma progression. J’ai bien pris le temps d’accepter cette décision, puis je suis reparti me faire plaisir sur les skis et derrière la carabine. De manière personnelle, je n’étais, ni revanchard, ni surmotivé par cette décision.

Lou Thiévent – Crédit photo : CNOSF/KMSP

Comment s’est déroulée ta préparation en dehors du cadre national ?

Franchement, cette préparation s’est plutôt très bien passée. Cependant, j’ai été touché par un début de tendinite au talon d’Achille en juillet ainsi que deux ou trois moments où j’étais malade ou moins bien physiquement. Mais au delà de ces situations où j’ai plutôt bien géré, je me suis juste beaucoup amusé, avec un très bon groupe au niveau du Comité du Dauphiné, avec un groupe bien soudé, qui avance bien ensemble, avec un très gros niveau. Je me suis fait plaisir à leurs côtés et je pense que j’ai bien progressé en leur compagnie, donc une très bonne préparation pour moi durant cette intersaison, où je n’ai pas travaillé de points spécifiques en particulier.

Je veux continuer à me faire plaisir, m’éclater à m’entraîner et courir.

Lou Thiévent

Tu vas prendre le départ des tes premières courses d’IBU Cup avec quelles ambitions ?

Honnêtement, je veux continuer à me faire plaisir, m’éclater à m’entraîner et à courir. C’est l’état d’esprit qui marche le mieux pour l’instant chez moi, et qui a notamment très bien fonctionné cette année, je veux donc continuer sur cette lancée. Ensuite, au niveau des résultats purs, je ne me rends pas compte du niveau et de la place que je peux avoir sur ce circuit IBU Cup. En tout cas, je ne me mets aucune limite au niveau des résultats mais je ne veux pas être trop ambitieux non plus. Ce qu’il faut, c’est de me faire plaisir et faire ce que je sais faire, et les résultats viendront si j’arrive à mettre toutes les bonnes choses en place.

Lou Thiévent – Crédit photo : Mathieu Garcia

Essayer de bien performer et de réussir pour rester en IBU Cup.

Lou Thiévent

Et si on se projette plus loin, as-tu des objectifs à moyen et long terme ?

Forcément, j’ai des objectifs, à court, moyen et long terme. En premier lieu, à court terme, la première étape d’IBU Cup à Idre (Suède), essayer de bien performer, de réussir pour rester dans ce circuit IBU Cup. À moyen terme, cela dépend de comment les choses se passent au cours de la saison mais l’objectif est d’être le plus régulièrement possible en IBU Cup ou sinon en Junior Cup. Et à long terme, la possibilité de participer aux mondiaux juniors de Schuchinsk (Kazakhstan) et de montrer ce que je sais faire dans une compétition de cette envergure. Je vais essayer de prendre les courses les unes après les autres et de ne pas me précipiter parce que je pense que ce serait une erreur de se projeter alors que j’ai encore pleins de choses à montrer.

Quel est ton programme jusqu’à Idre ?

Dans un premier temps du repos pour se reposer dans la préparation. Puis nous allons décoller dimanche pour Idre, où nous allons nous préparer sur place pendant deux semaines avant le début du circuit le 30 novembre. J’ai hâte de découvrir le site, l’ambiance là-bas du circuit, le pays qu’est la Suède, la culture suédoise, cela me donne très envie et j’ai vraiment hâte d’y être.

Crédit photo : France Olympique