Les courses de ce week-end, notamment à Sjusjoen, ont permis de constater une différence de glisse importante entre les nations, à l’avantage de la Norvège.
Un avantage important pour la Norvège ?
“Je serais extrêmement inquiet si j’étais un biathlète étranger. C’est à la limite de l’embarras. Il y a de très grandes différences”, s’est exprimé Johannes Dale à TV2 après la mass-start du jour à Sjusjoen.
Repoussée depuis plusieurs années, l’interdiction du fluor rentre en vigueur cette saison. Une décision saluée par les différents acteurs de la discipline pour des questions de santé et d’environnement. Mais ce changement majeur pourrait avoir un gros impact pour l’hiver à venir.
À Sjusjoen ce week-end, que ce soit chez les hommes ou chez les dames, les Norvégiens ont semblé avoir une bonne longueur d’avance au niveau de la glisse par rapport aux autres nations. Sur la mass-start féminine, Lisa Vittozzi n’a pris que la troisième place, avec pourtant le 20/20 au tir, derrière les Norvégiennes Juni Arnekleiv et Marthe Kraakstad Johansen, toutes les deux avec une erreur. Pénalisée à trois reprises, Ingrid Tandrevold a pris la quatrième place à seulement 7 secondes de l’Italienne.
“C’était dur, admet Lisa Vittozzi. Dans ma tête, je sais que je peux être plus proche, mais j’ai donné tout ce que j’avais, donc je suis heureuse”, explique la Sappadina qui préfère “ne pas penser” à cette différence en piste. Pour Tiril Eckhoff, désormais consultante pour le média TV2, “il y a une énorme différence entre les Norvégiens et les étrangers”. Une situation “inquiétante” et pas “agréable à regarder” pour la néo-retraitée.
Elle conclut : “Nous voulons que le fartage sans fluor soit le plus équitable possible. J’ai vu Lisa Vittozzi cet été, elle est forte, mais elle n’avait aucune chance aujourd’hui. Je n’aime pas qu’il y ait de si grandes différences.”
Même son de cloche en début d’après-midi sur la mass-start masculine. L’italien Didier Bionaz, treizième avec le 19/20, a terminé premier non-norvégien de cette course à plus d’1 minute 30 de Johannes Boe. Son leader Tommaso Giacomel a terminé encore plus loin en prenant la vingt-cinquième place, pénalisé à trois reprises.
“Je me suis senti très bien les deux jours, mais nous n’avons pas trouvé le bon fartage. Je n’ai pas pu suivre en descente ou sur le plat. C’est frustrant, bien sûr”, admet Tommaso Giacomel. L’Allemand Roman Rees est lui plus alarmiste : “Nous avons des problèmes avec le matériel. Nous avons un grand retard.”
Pour Johannes Boe c’est simple. Si ces nations ne trouvent pas de solution ces prochains jours, “ils n’auront aucune chance” cet hiver. C’est donc une course contre-la-montre qui s’enclenche pour tous les techniciens à deux semaines de l’ouverture de la coupe du monde.
Crédit photo : Thibaut/NordicFocus
