Coupe du Monde

Patrick Oberegger, un entraîneur comblé

Sortant de sa troisième saison à la tête du tir norvégien féminin, Patrick Oberegger ne peut qu’être satisfait des performances de ses athlètes.

La récompense de trois années de travail

Que ce soit chez les hommes ou chez les dames, les Norvégiens ont imposé leur loi sur cette dernière saison. Alors que Johannes Boe et Sturla Holm Laegreid se sont livrés un véritable combat jusqu’au bout pour le gros globe, Tiril Eckoff a survolé la Coupe du Monde en s’assurant le général lors de l’avant dernier week-end de compétition. Quatre médailles d’or aux Mondiaux, treize victoires au compteur, des statistiques au tir solides (84% au couché et au debout). Une saison fantastique de la part de la Norvégienne qui a de quoi satisfaire son coach de tir.

Crédit photo : Kevin Voigt

Arrivé dans le clan norvégien depuis l’intersaison 2018, Patrick Oberegger est pour beaucoup dans la transformation de Tiril Eckhoff ces dernières années. Souvent pointée du doigt pour ses grosses craquantes sur le pas de tir, la toute nouvelle numéro une mondiale est devenue une biathlète complète aux côtés de l’Italien. Un coach forcément ravi de l’évolution de sa protégée derrière la carabine…

« Son pourcentage de réussite au tir est le fruit de son travail qu’elle a effectué au cours des trois dernières années. Elle est toujours montée progressivement en régime, en faisant un pas plus petit la première année, parce qu’elle devait d’abord trouver le bon feeling. Elle a également commencé à croire beaucoup en elle, en ses capacités, et cela se voit. Elle faisait déjà ces choses de plus en plus souvent à l’entraînement. Mais la dernière étape est la plus difficile, de répéter ça en course », Patrick Oberegger à nos confrères de Fondo Italia.

33 podiums pour les Norvégiennes

Ravi de Tiril Eckhoff, mais aussi de l’ensemble de son groupe. Comme du côté des hommes, deux Norvégiennes terminent en haut du classement avec Marte Olsbu Roeiseland deuxième. Si la reine d’Antholz en 2020 a démarré sur les chapeaux de roues son hiver, elle a peu à peu baissé en régime après la trêve de Noël. Pour l’ex-entraîneur de Dorothea Wierer, Marte Olsbu Roeiseland a peut-être été un peu trop focalisée sur le gain du général…

Crédit photo : Kevin Voigt

« Honnêtement, en tant qu’entraîneur, je ne peux qu’être heureux de sa saison car si Tiril n’avait pas gagné, le globe serait allé à Marte. Cette saison, Tiril avait quelque chose en plus, elle était imbattable, même si Marte a mieux tiré que l’année dernière. Cependant, je dois admettre qu’après la trêve de Noël, elle n’était pas la Marte habituelle, surtout à partir de la deuxième semaine à Oberhof. Il semblait qu’il lui manquait quelque chose, ce qui impactait un peu toutes ses performances. Peut-être a-t-elle payé un trop grand désir de gagner le classement général. Marte a probablement trop pensé à ce dossard jaune, une chose qui peut demander beaucoup d’énergie au cours de la saison. Dans ce sens, Tiril était plus détendue. Mais au-delà de ça, Marte a réalisé une saison extraordinaire, avec une régularité impressionnante », toujours pour Fondo Italia.

Ingrid Tandrevold vainqueure pour la première fois de sa carrière à Osterund, en plus de trois médailles mondiales et du globe de la mass-start. Une saison très prometteuse de la part d’Ida Lien, présente sur le relais féminin en or à Pokljuka. Karoline Knotten aux portes du top 20 mondial et Emilie Kalkenberg auteure d’une grosse fin de saison. Le cru 2020-2021 a été exceptionnel pour les Norvégiennes. Ce qui n’a pas posé de problème à Patrick Oberegger pour se projeter sur le prochain hiver. Les Jeux Olympiques de Pékin dans le viseur, L’Italien a rapidement (et logiquement) décidé de poursuivre avec le même groupe.

Crédit photo : Kevin Voigt