IBU Cup

IBU Cup – “Une confirmation de tout le travail mis en place depuis le mois de mai”

Six des douze biathlètes français qui débuteront leur hiver en IBU Cup ont bien voulu nous partager leur satisfaction à la suite de leur sélection.

Peu de temps après les sélections de Bessans, la fédération française a officialisé en début de semaine la composition du groupe tricolore qui prendra part à la première étape d’IBU Cup. Douze français enfileront un dossard à partir du 30 novembre sur le site de Kontiolahti (Finlande) : Chloé Bened, Océane Michelon, Jeanne Richard, Paula Botet, Léonie Jeannier, Anaëlle Bondoux, Oscar Lombardot, Valentin Lejeune, Rémi Broutier, Damien Levet, Sébastien Mahon et Théo Guiraud Poillot.

Grande première pour Valentin Lejeune

Si pour Oscar Lombardot il y a sans doute de la déception de ne pas ouvrir l’hiver sur la coupe du monde, après son duel perdu face à Émilien Claude, pour d’autres, il y a de la satisfaction de débuter sur le circuit B. Pour Valentin Lejeune, “monter en IBU Cup dès novembre était un objectif très important”. À bientôt 21 ans, le Vosgien va découvrir pour la première fois l’antichambre de la coupe du monde : “Même en tant que junior c’est impossible de ne pas avoir comme objectif d’aller en IBU Cup dès la première course de l’hiver. Je savais que j’en avais les capacités, ce n’était pas un objectif insurmontable mais on était beaucoup à avoir ce même objectif donc le niveau était important”.

Valentin Lejeune (FRA) © Authamayou/NordicFocus

Le Bassurois a validé sa sélection grâce à une quatrième place sur l’individuel court notamment. Une belle performance, 24 heures après une vingt-neuvième place sur le sprint : “La première course m’a amené d’énormes doutes. Je ne pensais vraiment pas que j’étais capable d’aller aussi fort dans la contre-performance sur la première course importante de l’hiver. Mais j’avais touché le fond donc la seule solution était de remonter, ce que j’ai réussi à faire le deuxième jour. C’était un individuel court, une course d’usure plutôt longue qui me convient mieux pour construire calmement une performance en tir et en ski avec moins d’excitation que sur un sprint. J’ai fait mon meilleur ski et du bon tir, c’est une course référence sur laquelle je peux m’inspirer pour la suite”. Une suite qui s’inscrit donc à KontiolahtiValentin Lejeune aimerait retrouver de la régularité au tir : “Je n’ai pas d’objectif de place, je reste focus sur ma performance. Si je retrouve mon niveau de tir que j’ai à l’entraînement, je serai fier de moi”.

Chloé Bened, une “petite victoire” pour ses proches

Également motivée à l’idée d’ouvrir, comme l’an dernier, son hiver sur le circuit B, Chloé Bened a connu des jours compliquées avant les sélections de Bessans, notamment touchée par la blessure de sa grande sœur Camille : “Oui ça n’a pas été facile du tout. C’était un gros coup dur car Camille est mon pilier et je ne me voyais pas prendre le départ sans elle. Mais bien qu’elle ne soit pas là physiquement avec moi, elle m’a soutenue et accompagnée tout au long du stage et des sélections à distance, et oui je peux dire que je me suis battue pour elle et aussi pour mon copain qui a eu un accident le premier jour des sélections. Ils ont été ma force et c’est à eux que je dois cette petite victoire.”

Chloe Bened (FRA) © Authamayou/NordicFocus

De plus, la Chablaisienne a dû faire une coupure de deux semaines avant les épreuves en Haute-Maurienne suite “à des injections de toxine botulinique au niveau des tibias”. Des obstacles sur son passage qui ne l’ont toutefois pas empêchée d’avoir son ticket pour la Finlande, rentrant deux fois sur trois dans les dix premières (quatrième et septième) :“Une confirmation de tout le travail mis en place depuis le mois de mai”, conclut-elle.

Théo Guiraud Poillot : “Proposer mon meilleur biathlon sans penser à l’enjeu”

À l’inverse de son coéquipier Valentin Lejeune, Théo Guiraud Poillot est déjà monté sur l’IBU Cup (quatre courses lors de la saison 2021/2022). Le licencié du Ski Club Villard sur Boëge ne part donc pas “complètement dans l’inconnu” et va pouvoir “côtoyer des athlètes qui ont déjà beaucoup d’expérience, qui jouent des places en coupe du monde”. Auteur de deux tops 10 à Bessans (septième et deuxième sur les sprints), le Haut-Savoyard n’a pas non plus abordé les courses à 100% : “La veille de course, j’ai commencé à me sentir un peu malade. C’est clairement venu me mettre un doute énorme sur ma capacité à réussir ces courses, mais avec du recul je pense que ça m’a permis de les aborder différemment, plutôt en mode, je n’ai rien à perdre, il faut que j’essaie pour voir ce que ça donne avec la maladie”.

Theo Guiraud Poillot (FRA) © Authamayou/NordicFocus

Il poursuit : “Au final, cette situation un peu délicate et qui ne semblait pas m’être favorable m’a apporté de l’expérience qui ne peut que mettre bénéfique pour la suite”. Dans quelques jours, Théo Guiraud Poillot voudra proposer son “meilleur biathlon sans penser à l’enjeu” et pouvoir être satisfait de ses performances : “Les résultats devraient suivre si je réalise bien cela”, termine le vice-champion du monde junior de relais mixte.

Léonie Jeannier a pris “de bons repères à Bessans”

Pour Léonie Jeannier, cette sélection en IBU Cup est l’aboutissement d’une première préparation estivale au sein du collectif français : “Ça s’est globalement bien passé (la préparation, ndlr) avec un groupe dans lequel je me suis super bien sentie. J’ai découvert beaucoup de nouvelles choses, j’ai évolué dans beaucoup de domaines et j’attends de voir comment mon corps va répondre à tout ça. L’automne a été plus compliqué mais je reste optimiste et je fais confiance à la planification.”

Léonie Jeannier (FRA) © Authamayou/NordicFocus

Si elle souhaite “entrer dans le top 15 régulièrement” en ce début de saison, la triple médaillée aux derniers mondiaux juniors veut “avant tout mettre en place les points” qu’elle a travaillés dernièrement. Surtout que les courses de Bessans n’ont pas été qu’une partie de plaisir : “C’était des courses plutôt compliquées pour moi avec un bon fond de fatigue mais j’ai pris de bons repères et je sais ce qui me reste à peaufiner avant d’arriver à Kontiolathi”.

Anaëlle Bondoux : “Être régulièrement dans le top 10”

Anaëlle Bondoux, également nouvelle venue dans l’équipe de France durant la dernière intersaison, a pu valider sa “progression sur le pas de tir avec deux sprints bien réussis (deux deuxièmes places, ndlr)” lors des sélections de Bessans. La biathlète du GUC Grenoble Ski est “contente” de sa forme à ski qui ne fait que “monter depuis les courses du Summer Tour”.

Anaëlle Bondoux (FRA) © Authamayou/NordicFocus

Désormais, “l’objectif sera de réussir à mettre les mêmes choses en place derrière la carabine” du côté de Kontiolahti. “Être régulièrement dans le top 10 serait satisfaisant” pour la Française de 19 ans qui a déjà dans un coin de sa tête les mondiaux juniors d’Otepaeae (Estonie) fin février : “Évidemment qu’avec deux quatrièmes places aux mondiaux juniors l’hiver dernier, j’ai très envie d’aller décrocher une médaille donc ce sera un gros rendez-vous cet hiver. Si j’y suis, je pourrais m’appuyer sur plus d’expérience internationale par rapport à l’année dernière où je découvrais quasiment tout.”

Sébastien Mahon veut “s’épanouir” à Kontiolahti

24 ans depuis le 8 octobre dernier, Sébastien Mahon faisait forcément de ces sélections un objectif pour s’assurer un début d’hiver sur la scène internationale. Une mission réussie pour le natif de Pontarlier qui, après un départ timide sur la première course (dix-huitième sur le sprint), a su ensuite élever son niveau avec une neuvième et une troisième place pour valider son ticket pour la Finlande. “Ça fait toujours plaisir d’attaquer la saison à l’international, nous confie le Français. Ça prouve que le travail de l’été à bien été assimilé, l’objectif est respecté.”

Sebastien Mahon (FRA) © Authamayou/NordicFocus

“Je suis satisfait de mes courses (à Bessans, ndlr), je ne suis pas encore au bout de ma préparation et ma forme n’est pas optimale mais j’ai tout de même réussi à réaliser de belles courses et à améliorer chaque petit détail de course en course. Je suis très content d’avoir réalisé trois courses avec une forme qui monte crescendo”. Dans moins de deux semaines à Kontiolahti, Sébastien Mahon veut avant tout “s’épanouir, faire du beau ski et réaliser de beau tir, sans objectif de résultat mais à la recherche de sensations” et donner son 100% “à l’instant T”. En espérant que le Franc-comtois pourra enfin réaliser un hiver complet, laissant derrière lui ses problèmes de santé qui lui ont pourri ses dernières saisons.

Crédit photo : Authamayou/NordicFocus