Au départ de ses premières courses IBU Cup l’hiver dernier, Gaëtan Paturel retrouve le circuit B en ce début de saison grâce à des sélections de Bessans réussies. Entretien avec le biathlète Haut-Savoyard.
Comme Paula Botet, Gaëtan Paturel a atteint son premier objectif : ouvrir sa saison internationale sur l’IBU Cup. Jeudi prochain, le Haut-Savoyard de 21 ans sera au départ du sprint d’Idre Fjäll en Suède. Le natif d’Annecy a gagné son ticket pour le circuit B grâce à de très belles performances sur les sélections de Bessans. Vainqueur de la première course, il enchaînait par la suite avec une deuxième et quatrième place. L’hiver est donc bien lancé pour Gaëtan Paturel qui a bien voulu répondre à nos questions.
Bonjour Gaëtan. Tu vas débuter la saison internationale sur le circuit IBU Cup. On imagine ta grande satisfaction !
Je suis vraiment content parce que c’est toute une préparation qui vient d’être couronnée d’une sélection en IBU Cup. Donc ça fait plaisir d’avoir pu faire tout un boulot complet et d’être récompensé par une sélection dès le début de saison.
L’IBU Cup, un circuit que tu connais puisque tu as pris part à tes premières courses en fin de saison dernière à Obertilliach. Comment avais-tu vécu ces deux semaines de compétition en Autriche ?
Je les avais assez bien vécues, même si elles sont arrivées un peu après une désillusion d’une non-sélection pour les championnats du monde juniors. Donc c’était un peu, on ne va pas dire un lot de consolation parce que je ne pourrais pas dire ça, mais ce n’était pas mon objectif premier. Ça m’a quand même bien récompensé sur la fin de saison.
J’étais un peu déçu de mes résultats et de mes performances là-haut (en IBU Cup, ndlr). J’avais fait des semaines un coup très bien au tir et pas bien du tout physiquement, et l’inverse sur la deuxième semaine. Donc c’était une découverte, mais qui n’a pas été très facile. Il y a un gros niveau sur ces courses et c’était assez dur physiquement. Donc j’espère être bien mieux cette année, que ça soit mentalement, physiquement et au niveau du tir.
Je pourrai vraiment être focus directement sur les courses sans prendre le temps de découvrir ce circuit.
C’était une découverte comme tu le disais un peu difficile, mais qui va quand même t’aider justement à mieux appréhender ce début de saison…
Oui pour le coup ça va quand même bien m’aider parce qu’au moins je connais le circuit à présent. Je n’aurais plus à le découvrir et je pourrai vraiment être focus directement sur les courses sans prendre le temps de découvrir ce circuit.
Globalement, comment s’est passée ta préparation au sein du Haute-Savoie Nordic Team ?
Ça s’est super bien passé. J’ai eu la chance d’avoir un groupe d’entraînement vraiment incroyable. En plus avec mon coach, ça doit faire maintenant la septième année qu’on est ensemble donc on se connaît vraiment par cœur tous les deux. Et ça m’a beaucoup aidé pour les moments un peu plus compliqués. Mais j’avoue que sur cette préparation, il n’y a pas eu beaucoup de moments compliqués. Tout s’est vraiment bien passé et ça fait du bien d’avoir aucun accroc sur la préparation physique et de se sentir en forme tout au long de la préparation.
Mais une fois que la première course est passée, ça s’est enchaîné assez facilement.
De ne pas avoir été retenu dans les groupes nationaux cet été, et d’avoir réussi à te qualifier pour l’ouverture d’IBU Cup, y a-t-il un petit goût de revanche ?
Ce n’est pas impossible franchement. Ça fait quelques années que je fais de belles saisons. Ils avaient arrêté les groupes junior, je n’avais pas pu être dans les groupes nationaux. Après ça a été suivi de blessures, j’avais raté mes hivers, mentalement ça n’allait pas spécialement bien. Et là, ça fait du bien de montrer que je suis présent dès le début. Donc oui, il y a un petit goût de revanche. C’est plutôt des revanches personnelles sur les années précédentes quand je n’arrivais pas à performer. Et c’est la revanche d’avoir retrouvé mon niveau que j’ai pu avoir il y a deux, trois ans en montant sur les grandes compétitions.
Pour revenir sur les courses de Bessans, comment tu analyses tes courses ? Tu semblais déjà très en forme au vu de tes performances…
C’est vrai que j’étais beaucoup stressé avant les courses parce que je sentais que j’étais capable de le faire, de réussir à me sélectionner. J’ai réussi avec beaucoup de boulot à gérer cette phase de stress. Donc franchement je suis vraiment content de moi, d’avoir pu faire ça. Et c’est vrai que dès la première course quand j’ai vu que j’avais gagné, je me sentais assez bien mentalement et physiquement. Donc après ça s’est assez vite bien déroulé sur la suite. Mais une fois que la première course est passée, ça s’est enchaîné assez facilement.
On a tout mis en place pour être bien dès le début de saison.
La qualification en IBU Cup était vraiment une priorité sur ces sélections ?
Oui c’était ce que je voulais. En étant en dernière année junior, j’avais d’autres courses quand même dans mon viseur avec la Junior Cup, les championnats du monde juniors. Mais c’est vrai que c’est quand même plus facile d’être directement sur le circuit IBU Cup dès le début de saison, plutôt que de devoir courir après une sélection tout au long de l’année. Et ça enlève un peu de la charge mentale et du stress dès le début de saison. Donc oui c’était un peu mon objectif premier, et ça fait plaisir qu’il se réalise directement.
Donc tu es arrivé sur Bessans, en voulant être à 100% de tes capacités. Était-ce le but ?
Oui, c’était un peu le but. On avait pas mal discuté avec mon entraîneur, c’était ce qu’on voulait. On voulait absolument être présent sur les sélections et réussir à se sélectionner. Donc on a tout mis en place pour être bien dès le début de saison. J’espère maintenant que ça va continuer à être ainsi et pas se relâcher. Mais oui c’était notre objectif.
Avec quelles ambitions vas-tu débarquer à Idre FJäll ?
Je sais très bien les enjeux qu’il peut y avoir sur cette première semaine (deux places masculines pour la deuxième semaine de coupe du monde à Kontiolahti, ndlr), mais je n’ai pas envie de me fermer de porte, et surtout, je n’ai pas envie de me mettre une pression. J’ai envie de me faire plaisir. Je me suis mis, je pense, un peu trop de pression l’année dernière, quand je suis monté à Obertillach. Là, j’ai juste envie de me faire plaisir avec du très gros niveau qu’il y aura sur ses courses, et de découvrir d’autres sites aussi, de faire mon biathlon. Mon biathlon à moi, et de réussir à tout donner sans avoir de regret.
Ne pas surjouer, rester soi même…
Oui c’est ça, je veux rester moi-même. Je ne veux pas me mettre une pression autre, avec des enjeux qui pourraient y avoir. J’ai envie de me faire plaisir, en restant moi-même, en faisant mon biathlon.
Arrives-tu à te projeter sur la suite de l’hiver ?
Pour l’instant je ne me projette pas vraiment. J’attends déjà de voir ce que vont donner les deux premières semaines d’IBU Cup parce que je sais très bien que si je ne suis pas bien, je peux très vite redescendre sur la Junior Cup ou sur le circuit national. Donc pour l’instant je n’arrive pas trop à visualiser. Ce sera beaucoup plus simple dans deux semaines en fonction des résultats. Même si j’ai toujours à cœur de faire partie de la sélection pour les championnats du monde juniors, j’ai envie de rester tout l’hiver là-haut (en IBU Cup, ndlr).
Crédit photo : Authamayou/NordicFocus