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Le format du super sprint abandonné

Testé depuis cinq ans, le super sprint ne sera plus au programme ces prochaines saisons. L’IBU a décidé d’abandonner le format. Découvrez la réaction de certains biathlètes français.

Un format qui n’a pas convaincu

Cinq petites années et puis c’est tout. Couru sur les circuits de l’IBU Cup et de la Junior Cup depuis 2018, le super sprint n’a pas réussi à faire l’unanimité parmi les différents acteurs de la discipline. Format très (trop ?) rapide, il était considéré par certains comme un concours de tir, voire une loterie. Disputé en deux phases (qualifications + finale), il devait faire sa première apparition sur la coupe du monde à l’occasion des finales d’Holmenkollen en mars 2021. Une grande première qui n’a finalement pas eu lieu et qui ne verra donc jamais le jour.

Émilien Claude, dernier vainqueur de l’histoire du super sprint © IBU

Malgré quelques ajustements de la part de l’IBU (tours plus longs, suppression des balles de pioche), le super sprint n’a jamais réussi à intégrer définitivement le paysage du biathlon. Sa dernière apparition a eu lieu le 26 février dernier en IBU Cup, lors de la première des deux étapes de Canmore, avec les victoires d’Emilie Kalkenberg et d’Émilien Claude.

À la tête du comité technique de l’IBU depuis 2016, Christophe Vassallo est revenu pour Nordic Magazine sur la fin du format du super sprint : « Depuis deux, trois saisons, les rapports sur le super sprint sont plus négatifs que positifs venant des nations et des athlètes. C’est une course très demandeuse pour les équipes parce qu’elle s’écoule sur une journée complète alors que le format est très court et aléatoire.

Christian Winkler (GER), IBU Communications Director, Borut Nunar (SLO) IBU Race Director World Cup, Christophe Vassallo (FRA), Chairman of the IBU Technical Committee and IR IBU, © Manzoni/NordicFocus.

On a donc décidé à l’unanimité de l’enlever du calendrier pour mettre des sprints, moins sélectifs et plus appropriés à la demande des nations et au fonctionnement actuel de l’IBU Cup.”

L’avis des biathlètes

À la suite de cette annonce, nous avons recueilli la réaction de quatre biathlètes tricolores membres de l’équipe de France relève (B). Une suppression qui déçoit quelque peu Camille Bened : “Je suis un peu déçue, c’est un format que j’appréciais, nous avoue la Française. Je sais qu’on n’était pas beaucoup à l’aimer mais avec Fany (Bertrand, ndlr) on aimait bien. C’était une course dynamique et qui permettait aux tireurs rapides de s’exprimer. Après, ça faisait des journées assez chargées et impactantes avec les tests des skis, les réglages et un échauffement avant les qualifications, puis une récupération, de nouveaux réglages et un nouvel échauffement avant une potentielle finale. Mais moi ça me plaisait.”

Fany Bertrand confirme les propos de sa coéquipière : “Moi personnellement j’adorais ce format, je trouvais ça électrique et dans l’action j’adore ! Donc oui je suis super triste qu’il n’existe plus. C’était ludique et marrant et puis j’ai fait mon premier podium en IBU Cup dessus donc forcément petit pincement au cœur !”

Paul Fontaine (FRA) © Manzoni/NordicFocus.

Même s’il n’était pas en réussite sur le super sprint, Paul Fontaine prenait du plaisir sur une course très rythmée : “J’ai pris le départ d’un seul super sprint où je n’ai pas passé la qualification avec un 9/10 au tir (37e des qualifications du super sprint de Brezno-Osrblie l’hiver dernier). Je n’en garde pas le meilleur souvenir mais cela permettait de faire un format de course supplémentaire, c’était plutôt chouette. Un format explosif et nerveux où il y avait de la bagarre de A à Z.”

S’il appréciait plutôt ce format, Ambroise Meunier avoue qu’il y avait sans doute encore des ajustements à faire, sur un effort complètement différent de ceux qu’on peut retrouver sur le circuit : “C’est un peu dommage, surtout que je venais enfin de passer pour la première fois la qualification à Canmore (rires, ndlr). Après je pense que c’était un format qui avait un potentiel même s’il y avait encore des améliorations à faire. Ça restait un format ouvert et très dynamique donc intéressant ! Après c’est sur que ça change des formats classiques du biathlon donc ça ne reste pas évident de se faire une place sur le circuit.”

Crédit photo : Manzoni/NordicFocus