Coupe du Monde

Ruhpolding – Émilien Jacquelin : « Soit j’arrêtais, soit je changeais d’état d’esprit »

Cinquième de la mass-start de Ruhpolding, Émilien Jacquelin a réussi son retour à la compétition après une coupure nécessaire pour repartir de l’avant.

« Ça fait beaucoup de bien »

La machine Émilien Jacquelin repartie pour de bon ? Le Villardien avait en tout cas le sourire à la suite de la mass-start du jour remportée par l’incroyable Johannes Boe. Absent des deux premières courses de la semaine, le tricolore a semble-t-il mis à profit ces derniers jours passés en Italie.

Avec un 18/20 au tir et le cinquième temps de ski, Émilien Jacquelin a pris la cinquième place. Un retour réussi et surtout du plaisir retrouvé comme il l’a expliqué à la chaîne l’Équipe après la course…

« Ça fait du bien parce que c’est naturel (son dernier tir debout en 17 secondes, ndlr) et je me fais plaisir là-dessus. Je pense que c’est ce qui m’a manqué ces derniers temps. Quand la dernière fois je disais que quelque chose s’est cassé il y a deux ans, c’est que j’ai voulu devenir un biathlète différent, d’évoluer d’une autre manière. Mais je ne me faisais pas plaisir, et quand je me fais plaisir je suis d’autant plus performant. Je suis satisfait de ce que j’ai fait. Au-delà de la cinquième place, c’est d’avoir repris du plaisir et de retrouver des sensations, ça fait beaucoup de bien. »

© Manzoni/NordicFocus

La mass-start d’Émilien Jacquelin a tout de même connu un petit accroc avec un souci technique sur son deuxième tir. Un peu fébrile, une balle s’est éjectée alors qu’il mettait son chargeur. Si les quatre premières cibles seront blanchies, la dernière, avec sa balle de pioche, lui rajoutait 150 mètres supplémentaires. Mais le tricolore préfère retenir le positif…

« Il y avait un peu d’appréhension avant cette course, de revenir sur une mass-start. J’avais à cœur de bien faire. Sur les deux tirs couché, à chaque fois que je mets le chargeur, je sens que mes gestes sont un peu fébriles. Et quand j’ai mis mon deuxième chargeur j’accroche un petit peu et il y a une balle qui sort. Donc je savais qu’en attaquant mon tir que j’allais devoir prendre une balle de pioche. Mais je suis resté concentré. La dernière balle m’échappe mais je veux garder le positif en restant calme sur les quatre premières. C’est très bon pour la suite. »

© Manzoni/NordicFocus

« J’aime mon sport, j’aime skier, j’aime tirer, j’aime le public, j’aime les compétitions et j’ai l’impression que dernièrement c’était tout l’inverse qui se produisait. Le public me gênait et j’arrivais pas à me libérer sur les courses. Le tir je le voyais comme quelque chose de négatif et le ski je n’arrivais pas à être libéré également. Là je retrouve les bons rails pour être performant et franchement ça me fait du bien. C’était, soit j’arrêtais, soit je changeais d’état d’esprit, je n’avais pas envie de continuer comme ça. »

Crédit photo : Manzoni/NordicFocus