Mal embarqué après le premier tir, Quentin Fillon Maillet a par la suite récité son biathlon pour décrocher une troisième victoire cet hiver. Le Jurassien reprend les commandes du général pour 12 points.
Quentin Fillon Maillet reprend les rênes du général
“C’était une course très difficile. Sur le premier tir, je fais deux fautes et je me retrouve aux alentours de la 20e place. À aucun moment après ce premier tir, je n’espérais la victoire. Il y avait déjà de la déception, mais j’ai pu remonter sur le tir suivant et je me suis vraiment battu jusqu’au bout. Finalement, ça m’a souri.”
Comme Émilien Jacquelin, Quentin Fillon-Maillet fait état d’une piste très difficile et d’un gros combat sur les skis face aux éléments, même si le Jurassien n’a pas rencontré les mêmes problèmes de glisse : “Il fallait pousser sur les skis en permanence, et même sur les parties plates, le vent venait de face.”
Avec trois victoires de suite sur la poursuite cette saison, Quentin Fillon-Maillet démontre à nouveau sa capacité à se dépasser sur les fins de course : “J’ai cette façon de me transcender sur le dernier tour, la confrontation me porte. J’ai plus d’aisance sur les tirs en confrontation que sur les courses individuelles. Je ne suis pas imbattable mais dans ces moments-là, j’ai une meilleure stratégie, une approche mentale qui fait la différence.”
Pourtant, à la sortie du dernier tir, le Français distingue toujours l’ombre menaçante de Sebastian Samuelsson derrière lui : “Ma première pensée, c’est que Samuelsson va revenir et qu’il faut que j’en garde pour le finish, pour avoir une chance sur le sprint. Et la deuxième, c’est qu’il faut que je conserve mon avance dans la bosse, que je creuse l’écart. Une fois la première partie de la bosse franchie, je me suis dit que c’était bon. Mais j’ai quand même touché la ligne avant de la franchir, parce qu’elle paraissait infranchissable en première place à l’issue du premier tir, C’était ma façon de célébrer.”
Le Jurassien ressent une “grosse fierté” à l’idée d’avoir récupéré le dossard jaune. “Mais c’est du bonus. Finalement, c’est ce que j’ai envie de reproduire sur toutes les courses, qu’un dossard soit en jeu ou pas.”
Concernant les impasses des autres biathlètes, le Jurassien est mitigé : “C’est une chance pour le général mais il n’y aura pas la confrontation avec un athlète pour la saison, c’est dommage. Mais c’est sûr que le général est moins mis en avant vu qu’il y a les Jeux. Ce ne sont pas des objectifs incompatibles mais les médailles des JO feront plus de bruit. Après, il y a encore beaucoup de courses pour le général et je prendrai les choses petit à petit. On va d’abord faire des beaux jeux et ensuite on pensera au général.”
Crédit photo : Kevin Voigt