Coupe du Monde

Le Grand Bornand – Martin Fourcade : “Je prends du plaisir à évoluer sur la piste”

Le catalan, septième de la poursuite, se refait à nouveau plaisir après un dernier hiver compliqué. Il évoque également (avec humour) l’absence de Johannes Boe sur le mois de janvier.

C’est pas loin du podium, il ne manque pas grand chose, mais il manque ces petites balles qui font la réussite et qui font pas passer de jolies courses dans le top 10 à des émotions un peu plus élevées qu’à eu le bonheur de vivre Quentin aujourd’hui.

C’est vrai que j’ai énormément de questions de personnes qui s’attendent à que je se sois très déçu et en fait c’est pas du tout le cas étrangement parce que j’ai vécu un hiver assez marquant pour moi l’an passé. Et cette année, même si pour l’instant la réussite n’est pas aussi importante que je l’espère et que beaucoup de monde l’espère, je prends du plaisir sur les skis, je prends de nouveau j’ai envie de dire parce que ça n’a pas été du tout le cas la saison dernière. Du plaisir à être biathlète, du plaisir à évoluer sur la piste, à sentir que je suis en possibilité à faire basculer la course comme j’ai pu le faire à l’ouverture de la Coupe du Monde à Ostersund. J’ai envie d’être patient, de construire les choses prudemment, de ne pas trop me projeter pour ne pas revivre les émotions de la saison dernière. Je profite de ces moments. On a eu la chance aujourd’hui de vivre une journée exceptionnelle avec le public français. Cette étape de Coupe du Monde en France était un rendez-vous particulier pour les athlètes français jusqu’à présent. Maintenant je crois que c’est devenu un rendez-vous particulier pour tous les biathlètes mondiaux. Donc je savoure aussi ça.

© IBU

“Je pense que j’ai eu la patience de courber le dos la saison dernière. Ça été dur. Et aujourd’hui je vis ça avec du plaisir d’arriver à revenir, d’arriver à sentir que je redeviens menaçant (rire). Ce que je n’ai pas du tout vécu la saison dernière. Bien sûr c’est frustrant d’être aujourd’hui 7e et de ne pas être appeler aux fleurs, de ne pas vivre ces émotions d’un podium ou d’une victoire à la maison comme je l’ai vécu ici il y a deux ans. Mais je sais que c’est quelque chose qui peut revenir à tout moment. Je sais que je suis dans le paquet des cinq athlètes derrière Johannes qui sont prétendants sur chaque compétition. Et aujourd’hui ça sourit pour Quentin, hier à Tarjei Boe, et demain j’espère que ce sera pour moi.”

“Globalement les sensations sur les skis sont correctes. C’est pas exceptionnel, il manque une petite touche de magie. Par contre, je prends du plaisir à évoluer sur la piste. Je sens à aucun moment que quand je suis avec un athlète je suis en position d’infériorité. Je prends ce plaisir là à sentir que je peux faire la différence, à sentir que mes attaques font mal et que je suis en mesure de décrocher les meilleurs athlètes mondiaux. C’est quelque chose que je n’ai pas vécu une seule fois la saison dernière et quand on a vécu un moment compliqué comme moi la saison dernière il faut aussi savoir se satisfaire de petits bonheurs, qui progressivement en appelleront des grands.”

Et lorsqu’il faut évoquer la probable absence de Johannnes Boe sur le mois de janvier, le champion tricolore ne manque pas d’humour…

“J’ai envie de ne pas trop m’inquiéter quant à l’absence de Johannes au mois de janvier. S’il n’est pas là, peut-être que son frère (Tarjei Boe) fera aussi l’impasse sur le mois de janvier pour assister à la naissance de son neveu.”

Propos recueillis par la chaîne l’Équipe.

Crédit photo : AFP