Coupe du Monde

Émilien Jacquelin : « L’ombre de Martin Fourcade sera toujours avec nous »

Émilien Jacquelin débute l’année 2022 en tant que leader de la Coupe du Monde. Plus fort physiquement, le Villardien est toujours très reconnaissant envers son ancien chef de file Martin Fourcade.

En jaune après une victoire forte en émotions

Jeudi sur le sprint d’Oberhof, Émilien Jacquelin endossera un beau dossard jaune. Le Villardien de 26 ans occupe actuellement la tête du général de la Coupe du Monde après un premier mois de compétition réussi. Très régulier, il a terminé sa première partie de saison en triomphant sur la mass-start du Grand Bornand, devant son public. Son premier succès en Coupe du Monde, hors Mondiaux, qu’il a décroché avec la manière, 24 heures après la déception de la poursuite où il était passé au travers sur le tir debout.

Crédit photo : Kevin Voigt

Pour le tricolore, interviewé par Eurosport, cette troisième victoire individuelle est la plus forte émotionnellement, surtout après sa blessure au poignet gauche survenue durant sa préparation…

« Émotionnellement parlant, c’était la victoire la plus forte pour moi. Après la blessure du mois d’août, après pas mal de doutes, je tournais pas mal autour et c’est vrai que de gagner à la maison c’était l’un des principaux objectifs de cette saison. Donc celle-ci était vraiment incroyable. Mon premier titre de champion du monde, j’étais plutôt incrédule. J’avais du mal à me rendre compte de l’exploit, surtout face à Johannes Boe, dans l’un des temples du biathlon à Antholz. Au Grand Bornand j’ai vraiment pu ressentir tout cette joie, cette fierté d’avoir fait une course à ma manière, avec mes qualités et mes défauts. Mais j’avais surtout à cœur de me reprendre après une poursuite où je suis passé à côté en faisant des choses qui ne me ressemblaient pas. C’était une victoire face à moi-même en essayant d’être plus fort que mes doutes et mes peurs. »

Plus puissant sur les skis

L’actuel numéro un mondial fait forte impression sur les skis depuis l’ouverture à Ostersund. Avec le Suédois Sebastian Samuelsson, il est le biathlète le plus rapide du circuit. Plus puissant, Émilien Jacquelin attribue cette évolution aux conséquences de sa blessure. Dans son malheur, il a travaillé différemment, ce qui lui a finalement permis de franchir un cap sur le plan physique…

Crédit photo : Kevin Voigt

« Je me sens plus fort que l’an dernier. J’arrive à mieux gérer mes efforts, à partir un petit peu moins vite. Je me sens plus puissant. La blessure a été une aide dans le sens où j’ai pu travailler différemment, j’ai pu axer le travail sur les jambes. Et aujourd’hui je pense que ça porte ses fruits, en tout cas dans les parties où ça grimpe. D’un côté j’étais assez inquiet sur mon niveau à ski et de l’autre je savais que le travail que j’avais fourni était bon et qui pouvait m’amener vers de très bons résultats. »

L’ombre de Martin Fourcade plane toujours sur les Bleus

Depuis la retraite sportive de Martin Fourcade en mars 2020, Émilien Jacquelin est, avec Quentin Fillon Maillet et Simon Desthieux, l’un des cadres de l’équipe de France. Si les Bleus performent sans leur ancien leader, son ombre plane toujours au-dessus d’eux. Ce qui n’est pas pour déplaire au double champion du monde de la poursuite, toujours très reconnaissant à son égard…

Martin Fourcade félicitant Émilien Jacquelin après sa victoire sur la mass-start du Grand Bornand. Crédit photo : Kevin Voigt

« L’an dernier on nous parlait énormément de Martin. C’est normal, c’était la première année sans lui. Au bout d’un moment, il y avait un besoin aussi de s’émanciper, de dire, « certes Martin n’est plus là, vous parlez beaucoup de Martin, mais nous aussi on est capable de faire de belles choses ». Je pense que là-dessus on est en train de le prouver avec Quentin. Les résultats parlent d’eux-mêmes, après l’ombre de Martin sera toujours avec nous et ce n’est pas un souci pour ma part. Je dois énormément à Martin. Il restera toujours proche de nous comme de l’ensemble du biathlon. »

Crédit photo : Kevin Voigt