Championnats du Monde

Nove Mesto – Les Bleues sont championnes du monde du relais dames !

Historique ! L’équipe de France féminine est titrée pour la première fois de son histoire sur le relais dames. Une course riche en émotions transformée en or devant la Suède et l’Allemagne.

L’équipe de France féminine version 2024, à jamais les premières.

Elles l’ont fait ! Lou Jeanmonnot, Sophie Chauveau, Justine Braisaz-Bouchet et Julia Simon sont les toutes nouvelles championnes du monde du relais féminin. Jamais l’équipe de France avait réalisé cet exploit dans son histoire. Au terme d’une course à rebondissements avec un pas de tir instable, les Bleues version 2024 ont dominé les débats. Cette course sera à conserver dans tous les livres d’histoire du biathlon français.

Sophie Chauveau (FRA), Justine Braisaz-Bouchet (FRA), Julia Simon (FRA), Lou Jeanmonnot (FRA), (l-r) – Manzoni/NordicFocus.

Lou Jeanmonnot ou l’art d’un premier relais au « plus que parfait ».

Première étage de la fusée bleue, Lou Jeanmonnot a fait des dégâts sur ce premier relais. Habituée du poste, la Jurassienne a fait mal à tout le monde dès les premiers hectomètres. S’envolant avec la Suédoise Anna Magnusson, elle donnait le ton quant à la détermination du jour côté tricolore. Impériale derrière la carabine, la native de Pontarlier lançait idéalement Sophie Chauveau avec quinze secondes d’avance sur la concurrence. Meilleur temps de ski de son relais, les tricolores lançaient idéalement les débats et la conquête vers l’or.

Lou Jeanmonnot (FRA) – Thibaut/NordicFocus.

Les cartes sont rebattues lors de ce deuxième relais.

Sophie Chauveau doublait son avance dans ce premier tour en arrivant avec trente secondes de marge sur les autres nations. Au même moment, le vent se montrait pour la première fois sur le pas de tir. La Haut-Savoyarde, piégée, se dirigea vers un premier anneau de pénalité. L’Estonie opportuniste prend les rênes de la course suivie de près par la Norvège et la Suède. La France, cinquième est toujours en embuscade à une quinzaine de secondes de la victoire. Rien de rédhibitoire.

Sophie Chauveau (FRA) – Thibaut/NordicFocus.

Le vent ne faiblissait pas sur le tir debout et de nombreuses nations repartaient à l’erreur. Malgré deux pioches, Tuuli Tomingas gardait le leadership pour l’Estonie. Derrière, la Norvège restait sur le podium et l’Allemagne se replaçait grâce au sans-faute de Selina Grotian. La Bornandine, quant à elle, ne trouve pas les clés pour blanchir sa dernière cible et repart pour 150 mètres supplémentaires. La native de Chêne-Bougeries en Suisse cravachait dans le dernier tour pour transmettre le témoin à 45 secondes de la tête, huitième, avec le premier chrono sur la piste en prime.

Sophie Chauveau (FRA) – Manzoni/NordicFocus.

Justine Braisaz-Bouchet remet la France sur de bon rails.

Lancée en chasseuse, Justine Braisaz-Bouchet, meilleur biathlète sur les skis depuis le début de ces Mondiaux redonnait espoir à la France entière. Elle reprend près de vingt secondes avant l’arrivée sur le tir couché, en cinquième position. Réalisant le plein, elle ressort au contact de la Norvège, quatrième à dix-huit secondes. À l’arrivée sur le tir debout, ce sont quatre nations qui peuvent rêver encore de l’or : la France, la Suède, la Norvège et l’Estonie. Et c’est finalement Justine Braisaz-Bouchet, avec une seule pioche utilisée qui remporte la mise. Ressortant du pas de tir avec sept et neuf secondes sur ses plus proches concurrents, l’écart sera doublé au dernier passage de témoin.

Justine Braisaz-Bouchet (FRA) – Thibaut/NordicFocus.

Julia Simon termine le travail et offre la victoire au clan tricolore.

Julia Simon était le dernier étage de la fusée bleue dans ce 4 x 6 km. Faisant jeu égal avec la Elvira Oeberg sur les skis, le titre se jouera derrière la carabine. Un premier tir qui se fera sans accroc pour la Savoyarde, malgré une balle joker utilisée. L’écart se stabilise à une petite vingtaine de secondes, à l’orée du dernier passage face aux cibles. Un tir pour rentrer dans l’histoire du biathlon français pour Julia Simon.

Julia Simon (FRA) – Thibaut/NordicFocus.

Le vent venait jouer les trouble-fêtes pour pimenter le suspense. La vainqueure du globe de cristal 2023 nous faisait peur avec un tir engagé accompagnée de trois erreurs. Lucide, la biathlète des Saisies faisait le job et convertissait l’ensemble de ses cibles sans aller sur l’anneau de pénalité. Tandis que la Suédoise s’en allait pour un tour de pénalité ! La messe est dite. Un dernier tour, qui sera une formalité pour Julia Simon, qui franchit la ligne avec trente-huit secondes sur la Suède. C’est le premier titre majeur de l’équipe de France (2+11) sur le relais dames depuis les JO d’Albertville en 1992. Trente-deux ans de disette pour conquérir cette première couronne mondiale, ici à Nove Mesto. Ce jeudi 17 février 2024 restera quoi qu’il arrive dans les annales du biathlon tricolore.

Lou Jeanmonnot (FRA), Sophie Chauveau (FRA), Justine Braisaz-Bouchet (FRA), Julia Simon (FRA), (l-r) – Thibaut/NordicFocus.

La Suède et l’Allemagne se parent d’argent et de bronze.

Championnes olympique du format, les Scandinaves remportent l’argent après le bronze l’an dernier à Oberhof. Le même quatuor était aligné avec Anna Magnusson, Linn Persson et les sœurs Oeberg. Toujours dans le coup pour la médaille, cinquième puis quatrième après les deux premiers passages, les sœurs Oeberg ont permis d’aller chercher une deuxième breloque dans ces Mondiaux côté Suédois (1+12).

Elvira Oeberg (SWE), Hanna Oeberg (SWE), Linn Persson (SWE), Anna Magnusson (SWE) – Thibaut/NordicFocus.

IIl aura fallu attendre le tout dernier relais pour que l’Allemagne se pare de bronze. Pas gâtées par leur glisse aujourd’hui, Janina Hettich-Walz, Selina Grotian, Vanessa Voigt et Sophia Schneider redescendent d’une place par rapport à l’an dernier. Deuxième meilleure équipe derrière la carabine (0+9) après la Pologne (0+3), les biathlètes d’outre-Rhin remportent une première médaille collective dans ces Mondiaux côté allemand.

Janina Hettich-Walz (GER), Selina Grotian (GER), Vanessa Voigt (GER), Sophia Schneider (GER), (l-r) – Thibaut/NordicFocus.

À noter la nouvelle désillusion de la Norvège. Encore deuxième à mi-course, Ida Lien, troisième relayeuse, aura complètement craqué sur son debout avec deux tours de pénalité. Ingrid Tandrevold aura subi le même sort sur cette exercice avec 450 mètres supplémentaires. Elles terminent à une anodine dixième place (5+16) juste devant l’Italie, championne du monde en titre, onzième (2+9).

Résultats complets :

Crédit photo : Manzoni / NordicFocus