Supersonique sur les skis, parfaite derrière la carabine, Marte Olsbu Roeiseland a écrasé le sprint olympique après une course parfaite. Elle repousse sa dauphine Elvira Oeberg (10/10) à 31 secondes. Dorothea Wierer complète le podium (10/10), et s’élancera à 37 secondes de la Norvégienne. Anaïs Bescond termine 9e (9/10) et première française.
La course parfaite
Arrivée en grande favorite à Pékin, Marte Olsbu Roeiseland assume totalement ce rôle en ce début de Jeux Olympiques, remportant sa troisième médaille en trois courses. Si elle avait fauté au tir lors de l’individuel, elle n’a laissé aucune chance à ses adversaires cette fois-ci. Sur le sprint, personne n’était capable de la faire trembler. La Norvégienne a réalisé le meilleur temps à ski, repoussant Hanna Sola à 21 secondes, tout en blanchissant ses dix cibles. Si elle partait dans les mêmes temps que ses principales adversaires, la championne olympique du relais mixte a su accélérer tout au long de la course, repoussant loin la concurrence au fil des tours. Grâce à ce sprint, Marte Olsbu Roeiseland s’élancera dimanche sur la poursuite avec 31 secondes d’avance sur sa plus proche poursuivante Elvira Oeberg. Elle est dans une position idéale pour décrocher une nouvelle médaille.
Elvira Oeberg, la médaille du bonheur
Biathlète la plus rapide sur les skis depuis le début de la saison avec Justine Braisaz-Bouchet, la jeune suédoise à fait une course pleine pour s’offrir sa première médaille olympique. Comme à son habitude, Elvira Oeberg partait très vite, arrivant à la deuxième place provisoire au premier tir. Ses cinq cibles blanchies, elle sortait dans le même temps de Marte Olsbu Roeiseland. Cependant, la jeune scandinave n’arrivait pas à tenir la cadence folle de la Norvégienne, et accusait le coup dans le deuxième tour. Elle concédait 25 secondes sur ce tour, et arrivait deuxième provisoire sur le second tir. Une nouvelle fois parfaite derrière la carabine (son deuxième 10/10 de la saison), elle s’élançait dans le dernier tour chassant le podium. Si la Norvégienne était inatteignable, la seconde place, occupée provisoirement par Dorothea Wierer était jouable. Faisant l’effort sur la piste, Elvira Oeberg rattrapa le temps de l’Italienne et franchissait la ligne d’arrivée 6 secondes devant.
La gâchette Dorothea Wierer
Insubmersible, l’Italienne s’offre une seconde jeunesse sur ces Jeux de Pékin. Après avoir joué la médaille sur l’individuel (elle manqua finalement deux cibles sur son dernier tir), Dorothea Wierer a été au rendez-vous jusqu’au bout sur le sprint. Après un début de course honorable (20e provisoire à l’arrivée sur le premier tir), la double vainqueure du gros globe a fait parler la poudre sur le pas de tir. Son tir rapide et précis lui permit de sortir sur le podium provisoire après le couché. Galvanisée, Dorothea Wierer accélérait sur la piste, limitant la casse face aux meilleures skieuses. Une nouvelle fois impeccable devant les cibles, elle prenait une belle option pour la médaille d’argent. Capitalisant sur son temps de tir (meilleur temps devant les cibles), elle coupait la ligne d’arrivée à la deuxième place provisoire. Si son temps lui permettait de repousser Lisa Theresa Hauser, il ne suffisait pas pour conserver l’argent face à Elvira Oeberg. Une belle médaille de bronze pour Dorothea Wierer, sa première récompense individuelle aux Jeux Olympiques.
Les Françaises en perdition
Du côté bleu, c’est la Bérézina. Loin de leurs temps de ski habituels, les Françaises ont souffert sur cette course. Seule Anaïs Bescond sauve le camp tricolore, avec une neuvième place finale (9/10, à 1 minute 09). Habituée aux premiers temps de skis, Justine Braisaz-Bouchet a semblé à la peine. Avec seulement le 32e temps sur la piste (à 1 minute 14 de Roeiseland) et trois fautes, elle s’élancera dimanche en 48e position, avec plus de 2 minutes 30 de retard. Très rapide sur le pas de tir, Julia Simon n’a pas lié vitesse et précision. Avec trois fautes également, elle termine vingt-neuvième, à quasiment 2 minutes de la Norvégienne. L’addition est encore plus salée pour Anaïs Chevalier-Bouchet. La vice-championne olympique de l’individuel ne participera même pas à la poursuite, avec quatre fautes au tir. Elle termine 68e. Une course à oublier pour les trois Françaises.
Pékin 2022 – Justine Braisaz-Bouchet « J’ai complètement explosé »
Pékin 2022 – Anaïs Chevalier-Bouchet : « C’est un peu la cata »
Un pas de tir qui ne pardonne pas
Si la piste de Pékin est considérée comme difficile, c’est le pas de tir qui a été le juge de paix de cette course. Ainsi, en plus des trois médaillées, Lisa Theresa Hauser (4e) et Ingrid Landmark Tandrevold (5e) ont toutes deux fait le plein. Avec respectivement 47 secondes et 1 minutes de retard sur la tête, elles auront un coup à jouer sur la poursuite. Plus globalement, seules trois filles du top 10 n’ont pas fait le plein : Reztsova (6e, 8/10), Dzhima (8e, 9/10) et donc Bescond (9e, 9/10). Ce pas de tir a notamment éliminé de la course au podium les Françaises, mais aussi Hanna Oeberg (19e, 7/10), Tiril Eckhoff (11e, 8/10), Hanna Sola (26e, 6/10) ou encore Dzinara Alimbekava (15e, 9/10). Avec seulement trois filles dans la même minute que Marte Olsbu Roeiseland, la Norvégienne semble bien positionnée pour réaliser le doublé Sprint-Poursuite.
Résultat de la course :
Crédit photo : Kevin Voigt