Jeux Olympiques

Pékin 2022 – Du bonheur en argent pour les Bleus sur le relais

Dans une course où le dernier tir à tout relancé, Emilien Jacquelin, Fabien Claude, Simon Desthieux et Quentin Fillon Maillet remportent la médaille d’argent derrière l’incontournable Norvège. Pourtant en tête sur la quasi-totalité de la course, la Russie termine finalement troisième.

La France commence bien

Sur cette piste compliquée, les premiers relayeurs s’élançaient doucement, comme pour économiser leurs organismes aux efforts qu’ils allaient devoir réaliser. Le premier tir débutait mal pour le relais français, avec 2 cibles ratées sur les deux premières balles. Fabien Claude parvenait néanmoins à se ressaisir pour blanchir les 5 cibles à l’aide de deux pioches. À la faveur de tirs plus rapides et plus précis, un gros groupe de biathlètes sortait 26 secondes devant, composé notamment de la Norvège, de la Suède et de la Russie.

Crédit photo : Kevin Voigt

Arrivant sur le tir debout avec une douzaine de secondes de retard, le Français réalisait un tir d’une grande classe : un 5/5 rapide, qui lui permettait de ressortir en tête, en compagnie de la Russie, de l’Ukraine et de la Biélorussie. Pourtant arrivé en tête sur le tir, Sturla Holm Laegreid et Erik Lesser ne parvenaient pas à abattre leurs 5 cibles, et s’infligeaient chacun un tour de pénalité.

Payant sans doute ses efforts du tour précédent, le Vosgien accusait un peu le coup dans le dernier tour pour laisser le relais à Emilien Jacquelin à 8 secondes de la Russie et de la Biélorussie. La Norvège, la Suède et l’Allemagne transmettaient le relais 30 secondes plus tard.

Classement échange 1 :

  1. Russie
  2. Biélorussie (+1s)
  3. France (+8s)

La Russie s’envole

Dès le premier tour, Alexander Loginov poussait fort sur la piste pour contrer le retour du Français. Le jeune Biélorusse Lazouski ne parvenait pas à suivre le rythme, et perdait de précieuses secondes avant le 3e tir de ce relais.

Comme à son habitude, le Russe réalisait un tir couché parfait, et accentuait son avance en tête. Emilien Jacquelin quant à lui lâchait une pioche, et ressortait à 22 secondes. Derrière, Tarjei Boe pour la Norvège et Romain Rees pour l’Allemagne faisaient le plein pour entamer la remontée sur le podium. Ils quittaient le pas de tir à 58 secondes de Loginov. Cependant, le suédois Jesper Nelin n’arrivaient pas à faire de même, et visitait l’anneau de pénalité sur ce troisième tir.

Crédit photo : Kevin Voigt

Loginov continuait d’accélérer sur la piste, et arrivait sur le pas de tir avec une trentaine de secondes sur le duo France – Biélorussie, et plus d’une minute sur un groupe composé notamment de la Norvège et de l’Allemagne. Tirant vite ses balles debout, le Russe avait besoin de 2 pioches pour blanchir toutes ces cibles. Emilien Jacquelin réalisait un tir posé et parfait pour ressortir à 18 secondes du Russe. Pour les autres nations favorites, l’Italie (3 pioches sur ce debout) et la Biélorussie (2 pioches) sortaient à 1 minutes de la tête, l’Allemagne (1 pioches) à 1min19 et la Norvège (2 pioches) à 1min38.

Toujours aussi puissant sur la piste, le Russe transmettait le relais avec 36 secondes d’avance sur la France.

Classement échange 2 :

  1. Russie
  2. France (+ 36s)
  3. Biélorussie (+1min12)

Le regroupement des favoris sur le podium

Si Tsvetkov réalisait le plein, ça n’était pas le cas de Simon Desthieux. Avec deux pioches, le Français concédait une quinzaine de secondes supplémentaires. La bonne opération de ce tir était à mettre au profit de l’Allemagne, qui grâce à un beau 5/5 de Doll ressortait à 1min16 du Russe. Côté norvégien, le vainqueur du sprint avait besoin de 2 pioches pour blanchir toutes ces cibles. Sur la piste, les écarts se stabilisaient en tête. C’est plutôt derrière où l’on observait un gros travail sur les skis, avec de belles remontées de Johannes Boe (28 secondes reprises sur le second tour) et de Benedikt Doll (10 secondes).

Crédit photo : Kevin Voigt

Malgré quelques bourrasques le Russe ne fautait pas, et accentuait une nouvelle fois son avance sur la deuxième place. Prenant un peu de temps pour lâcher sa première balle, Simon Desthieux laissait échapper une nouvelle balle, et permettait aux Allemands et aux Norvégiens, tous deux impeccables au tir, de revenir sur lui. Un match à trois se dessinait pour l’argent et le bronze sur ce relais. Ce regroupement de skieurs très rapides grattait quelques secondes sur la Russie pour lancer les derniers relayeurs à 41 secondes.

Classement échange 3 :

  1. Russie
  2. France (+41s)
  3. Norvège (+43s)

La Russie aux portes de l’Olympe

Parti comme une pile électrique, le double champion olympique français tentait plusieurs fois de décrocher ses deux poursuivants, sans succès. Il demandait alors à ces derniers de prendre des relais sur ce tour, mais ni le Norvégien, ni l’Allemand ne passaient devant, ce qui énerva le Jurassien.

Si devant, le Russe était parfait face aux cibles, ça n’était pas le cas de Nawrath et de Fillon Maillet, qui utilisaient une pioche chacun. Christiansen, lui impeccable derrière la carabine, ressortait à 50 secondes de la Russie, suivi de près par l’Allemand. Le jurassien pointait à 10 secondes.

Sur l’avant dernier tour, Christiansen semblait plus lent sur la piste, faisant de gros efforts pour rester dans les skis de l’Allemand. Quentin Fillon Maillet faisait quant à lui un gros travail pour combler son retard.

Crédit photo : Kevin Voigt

Dernier tir qui relance tout le suspense

Arrivant avec près d’une minute d’avance sur ses plus proches poursuivants, on pensait la médaille d’or acquise pour les Russes. Cependant, Eduard Latypov craquait totalement sur son dernier tir. Avec non pas un, mais deux tours de pénalité, la course à l’or était totalement relancée. A ce jeu-là, c’est le Norvégien qui réalisait le coup parfait, en faisant le 5/5. Pourtant bien parti dans son tir, le Français laisser échapper 2 balles, et sortait du dernier tir à la seconde place, à 20 secondes de Christiansen et 20 secondes devant le Russe. Avec un tour de pénalité, c’est l’Allemagne qui perdra toutes chances de médailles sur ce tir. Le dernier tour ne changeait pas les postions, et couronnait donc le relais norvégien au terme de ces 30 km. Avec cinq médailles en cinq courses, Quentin Fillon Maillet entre un peu plus dans l’histoire. C’est la première médaille pour les Bleus sur le relais masculin depuis les JO de Turin en 2006 !

Pékin 2022 – Quentin Fillon Maillet est « dans un autre monde » pour Raphaël Poirée

Résultats de la course :

Crédit photo : Kevin Voigt