Sortant d’une magnifique quinzaine à Brezno-Osrblie où elle a notamment remporté sa première victoire en IBU Cup, Camille Bened a bien voulu répondre à nos questions. Frustrée par son début d’hiver, la biathlète de Châtel démarre fort son année 2022.
Bonjour Camille ! Vendredi sur le sprint de Brezno-Osrblie tu as décroché ta première victoire en IBU Cup. L’émotion devait être au rendez-vous…
« Oui j’étais super heureuse ! Gagner sur un sprint, c’est vraiment génial, c’est la course de référence. Le matin de la course j’étais un peu tendue. Mercredi sur l’individuel ça ne s’est pas vraiment bien passé (49e). Je n’ai pas vraiment compris, j’étais pas dans la course. Alors en partant devant sur le sprint (dossard 10), je me suis dit qu’il fallait faire une course pleine et après on verrait. À la sortie du premier tir, quand les coachs ont commencé à m’annoncer les intermédiaires, j’étais surprise, j’avais de bon temps en ski et là je me suis dit que je pouvais faire une belle course. Après un bon debout, j’ai tout donné dans le dernier tour. Gagner avec le troisième temps de ski c’est juste incroyable. Je ne pouvais pas faire beaucoup mieux. C’est ma course référence de cette saison. »
J’étais pas mal stressée au départ du fait de ce statut de leader mais aussi par le vent qui s’est installé.
Camille Bened
Et donc hier tu t’élançais la première sur la poursuite. Dans des conditions météorologiques compliquées, tu as terminé à la sixième place. Comment as-tu abordé cette course ?
« La course d’hier a été assez compliquée pour moi. J’étais pas mal stressée au départ du fait de ce statut de leader mais aussi par le vent qui s’est installé depuis vendredi après-midi. Sur le premier tir couché, je suis allée tourner à deux reprises sur l’anneau de pénalité, à cause d’une erreur de lecture du vent… Mais je suis restée dans ma course car à ce stade rien n’est joué. «
« Après un deuxième couché correct, c’est le premier debout qui a été catastrophique. Le groupe dans lequel je suis arrivée s’est retrouvé dans un vent assez fort. J’ai tenté le tout pour le tout en essayant de tirer un peu vite car je savais que ça allait être compliqué de faire le plein. Ça n’a pas tout à fait été payant avec trois erreurs. Le dernier debout m’a permis de rester à la bagarre pour la cérémonie des fleurs. Grâce à des bons skis, j’ai pu venir chercher cette sixième place. »
Avec deux cinquième place, une sixième place et une victoire, tu as réussi ta quinzaine à Brezno-Osrblie. Est-ce un site que tu apprécies ?
« Alors avant cette quinzaine je n’appréciais pas vraiment ce site (rire). La dernière fois que j’y étais venue c’était pour les Championnats du Monde Jeunes, et ça avait été plutôt compliqué. Mais on va dire que je me suis réconciliée avec ce site ces derniers jours. Le profil de la piste était intéressant avec une première partie de piste en bosse et une deuxième partie où j’ai pu mieux m’exprimer avec pas mal de plats descendants et des relances. »
Comment analysais-tu ton début de saison avant cette reprise en 2022 ?
« Avant ce week-end, j’étais un peu frustrée de mon début de saison. J’ai fini sur de belles notes à Obertilliach, mais la tournée scandinave m’a laissé un goût amer. Un problème de position au tir debout qui a mis trop de temps à se régler. Mais je suis jeune, j’apprends encore et ça m’a permis de comprendre pas mal de choses. »
Ce serait mentir de dire que ce n’est pas un objectif.
Camille Bened, sur une montée en Coupe du Monde.
Avec ces bons résultats, tu te positionnes pour une première montée en Coupe du Monde. Est-ce un objectif pour toi cet hiver ?
« Ce serait mentir de dire que ce n’est pas un objectif, d’autant plus quand on voit ce que Paula (Botet) a réalisé. Ça donne envie de pouvoir tenter sa chance aussi. Après voilà, le niveau est dense et les filles en Coupe du Monde ont de bons résultats. Donc pour pouvoir espérer les rejoindre, il va falloir continuer à travailler, rester sur cette belle régularité et montrer de belles choses. »
Quelle est la suite du programme ?
« Pour la suite du programme, à l’heure actuelle, je n’en sais pas plus. On va rentrer à la maison se reposer un peu et on verra après. »
Crédit photo : IBU