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Le Journal de Bord d’Océane Michelon – Chapitre 3 : “Cette première expérience a été très enrichissante”

Tout au long de cet hiver, Océane Michelon, membre de l’équipe de France relève, prend la plume dans les colonnes de Biathlon Live pour nous dévoiler les coulisses de sa saison. Dans ce troisième chapitre, la Savoyarde revient notamment sur sa première expérience en coupe du monde et sur les championnats d’Europe qui l’ont vue remporter deux médailles.

Une grande première sur la coupe du monde dans la Mecque du biathlon

“Cette première expérience a été très enrichissante. Je suis ravie d’avoir pu vivre cela. J’ai pu découvrir un nouveau circuit, un nouveau groupe, de nouveaux stades et aussi le public. C’était quelque chose, j’avais les yeux un peu partout au début, c’était impressionnant et génial. Il y avait une nouvelle émulation et une émotion qui se dégageait, c’était vraiment chouette ! J’ai retrouvé des têtes familières, rencontrer de nouvelles personnes, c’était cool de découvrir tout ça ; d’arriver dans un groupe aussi performant et riche, aussi bien les athlètes que le staff et les entraîneurs ! C’était entraînant avec une super bonne ambiance !

Oceane Michelon (FRA) © Thibaut/NordicFocus

J’ai pu me situer par rapport au niveau, valider certains aspects techniques et découvrir de nouvelles pistes de travail pour continuer à me construire, c’est le plus important. 

Océane Michelon

Je suis contente de mes résultats pour ma première expérience (28e sur le sprint d’Oberhof, meilleure performance). J’ai pu découvrir et apprendre beaucoup de ces deux semaines. Je garde tout de même un peu de frustration, je ne suis pas entièrement satisfaite de ce que j’ai mis en place. Au point de vue des sensations, ce n’était pas réellement à l’image de ce que j’ai pu produire et vivre en début de saison. Mais je suis quand même contente d’avoir pu me confronter aux plus grandes. J’ai pu me situer par rapport au niveau, valider certains aspects techniques et découvrir de nouvelles pistes de travail pour continuer à me construire, c’est le plus important. 

Jeanne Richard (FRA), Oceane Michelon (FRA) © Thibaut/NordicFocus

De plus, j’ai entamé mon expérience en coupe du monde sur deux étapes phares et bouillantes (Oberhof et Ruhpolding). Voir tout ce monde et avoir tout ce bruit dans les oreilles était assez fou, et pour ne pas mentir ça m’a mis les frissons. C’est un truc en plus que l’on n’a pas ailleurs que sur la coupe du monde, c’est très entraînant !

Oceane Michelon (FRA) © Thibaut/NordicFocus

Je pense que j’ai découvert, appris et réalisé ce que signifiait réellement l’exigence.

Océane Michelon

La coupe du monde, c’est un circuit exigeant tant physiquement que mentalement. On n’a pas le droit à l’erreur, on le sait déjà tous et d’ailleurs on n’a jamais le droit à l’erreur en biathlon, c’est la même chose partout, comme sur le circuit de l’IBU Cup mais pour moi cela a trouvé encore plus de sens sur ces deux semaines. Je pense que j’ai découvert, appris et réalisé ce que signifiait réellement l’exigence. J’ai essayé de l’appliquer mais c’est un peu plus tard que j’ai réussi à le mettre en place correctement. 

Oceane Michelon (FRA) © Manzoni/NordicFocus

J’ai pu apprendre que ce qui fonctionnait le mieux était la simplicité et le relâchement. Avoir confiance en ses points forts et être curieux sur ce que l’on maîtrise un peu moins. J’ai pu échanger avec les filles du groupe, ce qui m’a apporté beaucoup par leur expérience, m’entraîner et courir avec elles, prendre des points de repère. Ce sont ces points que je ressors de cette expérience. Ce n’est pas évident et flagrant au début, ça ne ressort pas tout suite avec toute l’émulation et l’agitation pendant les deux semaines. Je ne m’en rendais pas compte, mais c’est mon retour à la maison, puis en IBU Cup qui m’a permis d’en prendre conscience et de prendre du recul là-dessus. 

Oceane Michelon (FRA) © Manzoni/NordicFocus

Cette première aventure chez les grands s’est arrêtée en Allemagne pour moi. Bien-sûr j’ai été déçue, j’aurais aimé pouvoir en faire plus encore, et faire des courses avec des sensations qui me plaisent, à l’image de ce que j’avais travaillé cet été et produit sur ce début de saison, mais il m’en a manqué un petit peu dans la manière d’aborder et de vivre les choses. Je me suis fait prendre par cette excitation mais ça fait partie de ma formation, il faut une première à tout. 

Des championnats d’Europe couronnés par deux médailles

J’ai donc retrouvé le circuit IBU Cup pour les Championnats d’Europe à Brezno-Osrblie (24-28 janvier). Je suis arrivée sur ces championnats avec l’objectif de retrouver mes sensations du début de saison et être performante sur cet évènement. Il est vrai qu’on avait parlé de médailles, c’était un objectif, mais celles-ci ne viendraient qu’en mettant en place les bonnes choses, c’était donc ça l’objectif principal. Je voulais utiliser l’expérience que j’avais vécue sur la coupe du monde et ce que j’avais appris de ces deux semaines chez les grands. 

Oceane Michelon (FRA) © Reichert/NordicFocus

La poursuite et le relais sont venus concrétiser ce que je mettais en place depuis le début de la semaine, c’était très satisfaisant.

Océane Michelon

Ce n’est pas passé loin sur le début. Les deux premières courses se sont jouées à peu de choses (9e de l’individuel et du sprint). C’était frustrant, mais j’avais déjà cette satisfaction de construire des bonnes choses et mettre en place du bon biathlon tel en était mon premier objectif. Je retrouvais petit à petit des vraies bonnes sensations sur les skis et mes tirs étaient construits et se stabilisaient.

Camille Bened (FRA), Oceane Michelon (FRA), Antonin Guigonnat (FRA), Theo Guiraud Poillot (FRA) © Reichert/NordicFocus

Puis la poursuite (3e) et le relais mixte (2e) sont venus concrétiser ce que je mettais en place depuis le début de la semaine, c’était très satisfaisant. Les objectifs ont finalement été remplis. J’ai ramené deux belles médailles, dont une avec les copains en y mettant la manière et répétant des bonnes choses. 

Un début de février perturbé par une blessure

À la suite des championnats d’Europe, nous avons pris la route en direction d’une deuxième semaine de compétition à Arber (1-3 février), en Allemagne. Suite à la semaine passée sur Osrblie et aux sensations que j’avais retrouvées sur ces championnats, surtout physiques, j’étais très motivée à l’idée de remettre le dossard pour ce septième rendez-vous de l’IBU Cup, j’avais hâte. Mais mon élan a rapidement été rattrapé par une erreur lors de ma récupération de veille de course.

Oceane Michelon (FRA) © Manzoni/NordicFocus

Ça a été une semaine assez difficile à avaler au vu de la motivation et de la volonté que j’avais.

Océane Michelon

Je me suis tordue la cheville (une entorse) pendant une petite course à pied. Ce n’est que le lendemain matin, à quelques heures de la course, que nous avons pris la décision de ne pas prendre le départ. Ma cheville n’allait pas beaucoup mieux, il était prématuré de prendre le départ avec une cheville fraichement blessée et encore douloureuse. Nous avons décidé de prendre du repos pour mettre un maximum de chances de notre côté pour assurer la course du samedi.

Oceane Michelon (FRA) © Reichert/NordicFocus

Celle-ci n’a malheureusement pas été un franc succès. Bien qu’au final les sensations physiques étaient plutôt bonnes malgré la blessure, je me suis fait piéger par le vent au tir (quatre fautes au tir couché, 27e à l’arrivée). Ça a été une semaine assez difficile à avaler au vu de la motivation et de la volonté que j’avais. Mais c’est une situation que je ne connaissais pas et de laquelle je vais tirer de l’expérience, cela me servira pour le futur. 

Dernière ligne droite sur l’IBU Cup en Autriche

Maintenant il est temps de préparer la fin de saison. Il reste deux belles semaines à courir avec six courses à Obertilliach ! L’idée était dans un premier temps de récupérer du bloc que nous venions de terminer avant de repartir sur un stage de préparation tous ensemble, puis une dernière semaine à la maison. Je souhaite finir ces deux dernières semaines et cette saison internationale sur une bonne note et jouer de belles choses.”

Crédit photo : Thibaut/NordicFocus