Divers

Guillaume Claret : « Le journalisme sportif a toujours été un rêve de gosse ! »

Il a été la voix du biathlon durant deux saisons sur La Chaîne L’Équipe et commente à présent la discipline sur Eurosport. Guillaume Claret, passionné par tous les terrains de sport, a bien voulu répondre à nos questions. Son parcours, Le Grand Bornand 2017, son meilleur souvenir en cabine, Martin Fourcade, la prochaine saison, … Le commentateur français nous dit tout à un peu plus de 40 jours du début de l’hiver !

Vous êtes aux commentaires du biathlon depuis la saison 2015/2016 (sauf lors de l’hiver 2018). Quel a été votre parcours avant d’être l’une des voix de notre saga hivernale ?

J’ai débuté par une école de journalisme à Paris (ESJ) juste après le Bac. Après 3 ans, je me sentais encore un peu jeune pour débuter tout de suite, ainsi j’ai donc fait 2 Masters 2. Le premier concernant les Institutions Publiques et leur communication. L’autre à l’IFP (Institut Français de Presse) qui dépend de l’Université Paris 2 Panthéon-Assas intitulé « Médias Sociétés Mondialisation » où je me suis intéressé à France 24 lancé à cette époque. Entreprise pour laquelle j’ai travaillé en stage. Et puis, après une année passée dans l’armée, j’ai commencé mes premières piges à Eurosport. Le journalisme sportif a toujours été un rêve de gosse !

Hormis le biathlon, vous êtes aux commentaires d’autres disciplines tout au long de l’année (hockey sur glace, ski de fond, pétanque, triathlon, badminton,…), et sur différentes chaînes. Vous aimez cette liberté d’appartenir à aucune chaîne ? C’est un choix personnel ?

Pour le fait d’être pigiste et pas attaché à une chaîne, ce n’est pas forcément un choix volontaire de ma part, mais finalement cela correspond pas mal à mon tempérament d’indépendance. Et ainsi cela me permet de participer à plein d’aventures différentes, avec des gens différents, ce que je ne pourrais pas faire en étant « attaché » à une rédaction. Je sais que ce n’est pas évident d’être pigiste pour beaucoup d’entre nous, et c’est vrai que j’ai la chance d’être identifié et de bien travailler.

Guillaume Claret aux commentaires du hockey sur glace avec Jonathan Zwikel sur La Chaîne L’Équipe.

Je n’ai même pas l’impression qu’il s’agisse d’un travail !

Durant l’été et l’automne, on suit de près la préparation des biathlètes. Mais pour un journaliste, comment se prépare une saison de biathlon ? Quel travail est fait en amont pour être prêt le jour J ?

Je n’ai même pas l’impression qu’il s’agisse d’un travail ! En fait je suis et lis avec attention tous les articles, je visionne toutes les vidéos qui se présentent à moi. Finalement, je fais cela également pour mon travail et ma curiosité personnelle !

Avec Alexis Boeuf et Florence Baverel, vous êtes la voix qui a lancé le biathlon en clair sur La Chaîne L’Équipe. Est-ce une fierté ? Vous rappelez-vous du premier direct ? Un peu de trac ?

Pas de fierté mais un grand bonheur pour un sport en fait que je commentais déjà en remplacement de François Schlotterer sur Eurosport lorsque ce dernier était absent. Et pour être tout à fait juste, nous étions déjà présents en 2013 lors de la première édition de la Coupe du Monde au Grand Bornand les samedi et dimanche sur L’Equipe 21 à l’époque avec Vincent Defrasne et Sylvie Becaert. Pas de trac mais beaucoup d’excitation !

Guillaume Claret aux côtés de Florence Baverel et d’Alexis Boeuf pour commenter les mondiaux d’Hochfilzen sur La Chaîne L’Équipe. © L’Equipe

Lors de l’étape du Grand Bornand en 2017, vous commentiez pour le stade avec Marie-Laure Brunet. Racontez-nous ces 4 jours de fête populaire. J’imagine que c’est une expérience inoubliable…

En 2017 c’était juste magique ! Que des gens avec le sourire qui vous remercient, vous félicitent, avec qui vous allez boire des coups. Le bonheur d’avoir la réaction du public en direct car je commentais les courses pour le stade ! Et surtout le sentiment de faire partie de l’équipe d’organisation réunie autour de Yannick Aujouannet, qui a mené ses troupes de main de maitre pour le résultat que l’on connait ! Autant vous dire que lorsqu’il m’a rappelé pour cette édition j’ai dit oui sans hésiter !

Je me souviens qu’on avait posé le casque avec Alexis en se disant, « put*** on vient de vivre un truc de fou ! »

Vous avez à présent plus d’une centaine de courses à votre actif. Quelle est la course, le moment que vous avez le plus apprécié à commenter ?

Sans aucun doute il s’agit de la mass-start des Mondiaux d’Oslo 2016, et pourtant c’est une course que Martin ne gagne pas. Justement il s’agit de la course pour réaliser le grand chelem face à Johannes Boe qui finalement s’impose d’un rien devant un public complètement acquis à sa cause ! Il y avait la dramaturgie, le chaudron d’Oslo,… Je me souviens qu’on avait posé le casque avec Alexis en se disant, « put*** on vient de vivre un truc de fou ! » Et c’était la dernière course des Championnats du Monde. Beaucoup d’émotions a ressurgi lorsqu’on s’est congratulé de ces 10 jours passés ensemble à commenter.

Johannes Boe vainqueur sur le fil de la mass-start des mondiaux d’Oslo 2016 devant Martin Fourcade.

Eurosport et La Chaîne L’Équipe cumulés, plus d’un million de téléspectateurs suivent en moyenne les courses de biathlon chaque hiver. Êtes-vous surpris de cet engouement populaire qui s’est créé en l’espace de quelques années ? Pourquoi le biathlon plaît-il autant d’après-vous ?

Recette magique : Un sport ultra spectaculaire où les courses sont courtes et rien n’est jamais gagné jusqu’à la dernière balle, et des français qui performent = Succès.

Si on se projetait sur la prochaine saison. Comment voyez-vous la lutte pour le général chez les dames et les hommes ? Croyez-vous à un retour aux affaires de Martin Fourcade après un dernier hiver compliqué ?

J’ai eu la chance de voir Martin lundi lors de la présentation des équipes de France, et j’ai eu le sentiment qu’il était reposé. L’an passé il avait dû zapper cette présentation, malade, ça partait mal ! Et j’ai l’impression qu’il a parfaitement compris ce qui n’avait pas marché l’hiver dernier. Il s’est employé beaucoup trop et beaucoup trop tôt pour diverses raisons : nouveau coach, adversité au sein de l’équipe. Il saura régler le curseur, j’en suis sûr. Donc oui j’y crois. Et puis je n’oublie pas que Quentin (Fillon-Maillet) m’a dit qu’il était au dessus sur chaque temps de passage de sa préparation, ça promet ! Et un Simon Desthieux qui m’a semblé plus serein et souriant que jamais. J’aime beaucoup sa sérénité car on est toujours là les journalistes (moi le premier !) à lui dire « enfin ce premier podium, il était temps ! À quand la première victoire ?! » Mais en fait, tout vient progressivement chez lui, 8ème du général il y a 2 ans, 4ème l’an passé.

Les bleus étaient réunis ce lundi au Pavillon Gabriel de Paris pour la présentation des Équipes de France. © Agence Zoom

Chez les filles, je pense que nous sommes partis pour quelques années de domination italienne. En fait, si Kaisa Mäkäräinen ou Tiril Eckhoff ne parviennent pas à avoir des moyennes de tir correctes, elles ont un boulevard ! Hanna Öberg était programmée pour Ostersund l’an passé. Si elle est plus centrée sur le général cette saison, ça peut le faire. Sans oublier la progression constante de Denise Herrmann, c’est très beau ce qu’elle fait. Côté filles, je suis bien triste de la retraite d’Anastasiya Kuzmina que j’appréciais beaucoup et de Laura Dahlmeier, car je pense qu’elle n’est pas allée au bout du truc. Je le pensais déjà pour Magdalena Neuner, mais c’est la vie, et je sais combien celle d’une athlète de haut niveau est compliquée.

Enfin, pouvez-vous nous en dire un peu plus sur le dispositif d’Eurosport pour cette saison ? Serez-vous toujours accompagné de Loïs Habert et Sandrine Bailly en cabine ?

Pour le dispositif de la saison à venir je vous confirme la présence de mes consultants « historiques. » Et il se pourrait bien qu’un petit nouveau vienne nous voir de temps en temps !

Merci à Guillaume Claret d’avoir bien voulu répondre à nos questions.