Divers

Cyril Burdet : « Avoir comme référence la victoire »

L’équipe de France féminine tient son nouveau coach. Et il n’est pas inconnu dans le monde du ski nordique. Il s’agit même d’une référence ! Cyril Burdet prendra la relève de Fred Jean ces prochains jours.

Une expérience à très haut niveau

Le nouveau coach de l’équipe de France féminine sort d’une saison harassante avec le groupe sprint masculin du ski de fond tricolore, venant ponctuer huit années de bons et loyaux services avec une réussite plus ou moins bonne en fonction des exercices.

Équipe de France de sprint hommes – Crédit photo : MaxPPP/Ulf PALM

Cyril Burdet a vécu une dernière saison couronnée de cristal grâce à Richard Jouve, mais décevante d’un point de vue olympique. Il est revenu sur cette période chez nos amis de Dicodusport : « Cela a été une saison très dense, avec des résultats du début de saison jusqu’à la fin. Richard Jouve a été présent dès le départ avec une première quatrième place pour la reprise, mais avec un niveau de ski déjà excellent. Ensuite, on a fait pas moins de dix podiums en huit courses de Coupe du monde, […]. Et puis la fin de saison, deux victoires en classique et le petit globe, le scénario a été assez incroyable. On contraste tout ce positif avec l’énorme désillusion et déception des JO. On visait cela depuis huit ans, et ça ne s’est pas du tout déroulé comme prévu. »

Une opportunité inattendue

Aujourd’hui, un nouveau challenge s’offre à lui : le groupe France féminin de biathlon. Une opportunité qu’il n’avait pas forcément vu venir, ni envisagé. « Je n’avais pas de plan en tête quand j’ai arrêté, aucune projection professionnelle à ce moment-là ». Le coach, fatigué par huit ans d’entraînement à haut-niveau, et usé par deux ans de COVID-19 avait donc décidé d’arrêter, avant d’être contacté par le patron des équipes de France de biathlon : Stéphane Bouthiaux. « Quand j’ai pris la décision d’arrêter, je me demandais si j’allais continuer à entraîner, parce que l’air de rien, les deux dernières années sous Covid ont vraiment été usantes pour le staff au niveau mental. C’était très compliqué de travailler à l’international et encore aujourd’hui, je sens que je ne suis pas totalement remis, aussi bien physiquement que mentalement. Quand Stéphane Bouthiaux m’a parlé de prendre le poste de Fred Jean, j’ai eu besoin d’un moment de réflexion avant de m’engager. »

Crédit photo : Kevin Voigt

Un nouveau défi

Malgré tout, Cyril Burdet aborde son nouveau défi avec envie, détermination et enthousiasme face à la nouveauté. Ancien biathlète, il va prendre en main une équipe avec des athlètes qu’il a très peu, voire pas du tout côtoyé. Une belle mission pour le Savoyard. « C’est un nouveau challenge et une très belle occasion de se relancer, sur un projet de très haut niveau.  […] là, de me lancer dans un nouveau projet, une nouvelle discipline, un nouveau circuit, des nouvelles méthodes de travail et avec des filles que je connais très peu, ça me motive vraiment. Et puis, je prends aussi en main une équipe déjà très performante, ce qui me laisse la possibilité d’aller chercher des très hautes performances, dès cet hiver. »

Cyril Burdet – Crédit photo : Agence Zoom

Pour Cyril Burdet, un leitmotiv : la gagne. « Il faut être ambitieux dès le départ, dès cette saison et avoir comme référence la victoire au sens large ».

Objectif globe

C’est donc avec humilité, mais ambition qu’il s’apprête à prendre les rênes d’une équipe amputée de sa doyenne Anaïs Bescond. Mais avec des filles pleines de potentielle, il n’en reste pas moins ambitieux. Il explique : « je connais ce sport et ce milieu, je côtoie des gens de l’encadrement depuis longtemps, mais en même temps, il va falloir que je me remette au niveau du biathlon mondial. Je vais devoir travailler sur beaucoup de choses, mais mon expérience sur le circuit de ski de fond va me permettre de faire le transfert assez rapidement. Et puis je compte aussi beaucoup m’appuyer sur Jean-Paul Giachino, qui est responsable de la partie tir ».  

Justine Braisaz-Bouchet – Crédit photo : Kevin Voigt

Avec Jean-Paul Giachino, il faudra former un binôme de choc pour aller chercher le Graal : le gros globe de cristal, récompense qui fuit l’équipe de France femme depuis 2005 et Sandrine Bailly. «  Le gros globe, c’est la récompense suprême, dans toutes les compétitions d’hiver. C’est à mon avis un objectif qui doit l’être pour une équipe de France féminine de cette dimension. Ce qui est sûr, c’est que quand je parle de challenge professionnel, c’est clairement un objectif que j’ai envie de fixer sur les quatre ans qui viennent ».

Crédit photo : Kevin Voigt