Neuvième mondial, vainqueur de la mass-start d’Holmenkollen et du petit globe de la spécialité, Sivert Guttorm Bakken a bien voulu revenir pour nous sur sa très belle saison.
Bonjour Sivert ! Vous venez de boucler votre première saison complète en Coupe du Monde. Quel bilan faites-vous ?
« C’était une expérience formidable de faire partie de l’équipe norvégienne en Coupe du Monde toute la saison. Très instructif et inspirant à la fois, avec des hauts et des bas et surtout de suivre ce que font les biathlètes les plus expérimentés en compétition. J’ai acquis beaucoup d’expérience grâce à la Coupe du monde et aux Jeux olympiques, et je suis bien-sûr très content de ma saison, surtout avec ce final. C’est très motivant pour l’avenir. Mais là tout de suite je pense que ça fera du bien de faire une pause. Je remarque que je suis fatigué et qu’il serait peut-être bon de penser à autre chose pendant un petit moment. »
Vous vous êtes imposé sur la dernière course de la saison à Holmenkollen, avec en bonus le petit globe de la mass-start. Vous avez vécu une dernière journée exceptionnelle…
« C’était une mass start avec un cadre parfait. Soleil, à domicile et beaucoup de public, en plus du fait que c’était la dernière course, on ressent dans l’ambiance que les gens sont de très bonne humeur. L’objectif en course était simplement de suivre le rythme en piste, en utilisant le moins de force possible, de tirer sous contrôle, et bien. Sur le dernier tir, j’étais tellement fatigué que je n’ai pas réalisé que je pouvais gagner si je faisais un 5/5. La seule chose à laquelle je pensais était que je ne supporterais pas un tour de pénalité, donc je devais toutes les mettre dedans. Dans le dernier tour, je savais que j’avais une meilleure capacité de finir que Sturla (Holm Laegreid), donc je devais juste m’accrocher le plus longtemps possible, et essayer de m’échapper sur la fin. »
Sur le dernier tir, j’étais tellement fatigué que je n’ai pas réalisé que je pouvais gagner si je faisais un 5/5.
Sivert Guttorm Bakken
Avant cette mass-start, pensiez-vous avoir une chance de remporter le globe de la mass-start ?
« Avant le départ de la dernière course, je n’avais pas analysé mes chances de remporter le globe de la mass start. Je savais que Quentin Fillon Maillet était très fort, il allait le gagner de toute façon. Du coup je n’ai pas du tout pensé au globe. »
Entre la dernière saison et cet hiver, vous avez passé un cap. Comment expliquez-vous cette progression ?
« Je crois qu’il n’y a aucun secret sur ce que je fais depuis l’hiver dernier. Je ne me suis entraîné que régulièrement et bien. La plus grande différence par rapport à l’année dernière est probablement que j’ai disputé beaucoup plus de courses, ce qui est un bon entraînement en soi. De plus, je souffre de fibrillation cardiaque mais j’ai été opéré au printemps, donc j’étais mieux préparé pour cette saison. »
C’était très instructif de voyager et de concourir avec les meilleurs biathlètes du monde.
Sivert Guttorm Bakken
À quel point est-ce enrichissant de partager un hiver avec des champions comme Johannes Boe ou Sturla Holm Laegreid ?
« C’était très instructif de voyager et de concourir avec les meilleurs biathlètes du monde. Je peux regarder ce qu’ils font et prendre des conseils sur comment m’améliorer. De plus, c’est une grande motivation de s’entraîner mieux pour être aussi bon, voire meilleur qu’eux. »
Siegfried Mazet a prolongé pour les quatre prochaines saisons avec la Norvège. Êtes-vous satisfait de cette prolongation et pouvez-vous nous en dire plus sur votre façon de travailler avec lui ?
« Je suis content que Siegfried ait prolongé son contrat de quatre ans. J’ai beaucoup appris de lui cet hiver, et je pense qu’il pourra m’apprendre beaucoup plus encore à l’avenir. Je n’ai pas eu Siegfried comme entraîneur avant car je ne faisais pas partie de l’équipe élite. C’était donc nouveau pour moi d’apprendre avec lui cet hiver, mais je trouve que ça s’est très bien bien passé. Siegfried est très compétent et doué pour enseigner ce qu’il sait. »
J’attends avec impatience Anterselva dans quatre ans.
Sivert Guttorm Bakken
Comment avez-vous vécu votre première expérience olympique ? Était-elle enrichissante malgré un rôle de remplaçant ?
« Mes premiers Jeux étaient très excitants. Même si je n’ai pas pris le départ d’une course, j’avais beaucoup à apprendre du voyage et de voir comment ça se passait. Je n’ai jamais été aux Jeux olympiques avant, donc pour ma part, ce fut une expérience très positive même s’il y avait beaucoup de tests et de restrictions liés au Covid-19. J’attends avec impatience Anterselva (les JO 2026) dans quatre ans. »
Interview réalisée avec Aurélie Viennet.
Crédit photo : Kevin Voigt
