Ne se sentant pas encore prête de jouer le classement général de la Coupe du Monde, Anaïs Chevalier-Bouchet fait des Jeux Olympiques de Pékin son grand objectif de l’hiver.
Numéro une Française
Anaïs Chevalier-Bouchet aborde cette saison en tant que chef de file de l’équipe de France féminine. L’hiver dernier, l’Iséroise faisait son retour à la compétition après avoir donné naissance à son premier enfant. Tout de suite dans le coup (podium dès la troisième course individuelle), elle repartira des Mondiaux de Pokljuka avec deux médailles sur le sprint et la poursuite.
Terminant à une très belle neuvième place au classement général, et première Française, elle connaîtra tout de même quelques lacunes sur le pas de tir. À 85% de réussite derrière la carabine lors de l’exercice 2018-2019, elle descendra à 80% deux années plus tard. Une baisse liée à son après grossesse, où elle avoue, au Figaro, avoir plus privilégié le travail physique que le tir…
“J’ai réalisé un bon début d’hiver, de bons Mondiaux, mais cela aurait pu être mieux encore si j’avais été meilleure au tir. J’ai réalisé ma plus mauvaise saison avec moins de 85% de réussite au tir. C’est sans doute lié au fait qu’après ma grossesse, je me suis focalisée sur le physique et le travail sur les skis, en imaginant que mes automatismes au tir reviendraient facilement. Mais je me suis trompée.”
Objectif JO
À trois jours de l’ouverture à Ostersund, Anaïs Chevalier-Bouchet est prête à en découdre dans une saison qui s’annonce très importante. Débarquant en Suède confiante après une bonne préparation couronnée par une belle victoire au Martin Fourcade Nordic Festival et un titre national à Arçon, la biathlète de 28 ans se fixe un gros objectif : les Jeux Olympiques de Pékin en février prochain. Ne se sentant pas encore prête pour jouer le classement général, la tricolore veut se servir de son expérience olympique pour repartir de Chine avec au moins une médaille…
“Je me sens bien. C’est une saison que j’aborde avec beaucoup d’envie. J’ai déjà l’expérience des Jeux olympiques puisqu’à Pékin, ce seront mes troisièmes. Du coup, j’arrive avec un statut différent que sur les deux autres. Clairement, j’y vais pour rapporter au moins une médaille. Je pense avoir les moyens de le faire. Ou tout du moins, j’ai travaillé très dur pour cela.”
“Je n’ai pas les épaules pour jouer le classement général de la Coupe du monde. Il faut une régularité que je n’ai pas encore. Donc ce que je veux, c’est réussir à Pékin.”
Des Jeux Olympiques de Pékin qu’elle vivra très loin de sa petite fille Emie. Mais la numéro une française est déjà préparée mentalement pour surpasser cet éloignement durant la quinzaine…
“Je m’y suis préparée mentalement. Je ne serai pas prise au dépourvu. De toute manière, je vais sur ces Jeux pour performer et je n’aurais pas le droit de me laisser aller à quelconque mélancolie ou tristesse. Pendant un mois environ, je me concentrerai sur moi, sur mes Jeux et après, j’aurais le temps de rattraper le temps perdu avec ma fille.”
“Le relais me tient vraiment à cœur”
Ne visant pas une course précise aux JO, Anaïs Chevalier-Bouchet avoue tout de même qu’une médaille sur le relais féminin lui ferait extrêmement plaisir. En 2018 à PyeongChang, l’Iséroise faisait partie du relais médaillé de bronze derrière la Biélorussie et la Suède.
“Le relais me tient vraiment à cœur. Décrocher une médaille sur cette épreuve veut dire beaucoup de choses et le fait de la partager rend peut-être l’émotion plus forte. Nous avions décroché le bronze à Pyeongchang et je pense que nous avons les moyens de faire au moins aussi bien à Pékin.”
Crédit photo : Kevin Voigt