Juste avant de s’envoler pour le Kazakhstan et les championnats du monde juniors, Simon Fourcade, coach de l’équipe de France juniors, fait le point pour Biathlon Live.
Les Bleuets en quête de médailles mondiales au Kazakhstan
Samedi débute au Kazakhstan le point d’orgue de la saison de Junior Cup : les championnats du monde jeunes et juniors de Shchuchinsk. Avant cet évènement majeur, l’équipe de France, entraînée par Simon Fourcade et Claire Breton, a répété ses gammes sur un bloc de deux semaines de compétition comportant notamment les championnats d’Europe juniors. En Lettonie, les Bleus ont remporté sept médailles, dont deux en or. Une belle moisson qui augure de bonne choses pour les courses à venir.
À quelques heures de s’envoler pour le Kazakhstan, Simon Fourcade a bien voulu revenir sur l’échéance importante qui se profile pour la jeune garde tricolore.
Bonjour Simon. Les championnats du monde juniors débutent ce samedi. Quels ont été les critères pour définir la sélection ? Le dernier bloc de compétition ?
“Oui, mais pas uniquement. On a regardé la saison dans l’ensemble également, mais plus spécifiquement sur ces deux semaines pour avoir les athlètes en forme du moment. Mais on a regardé sur l’ensemble de la saison parce qu’il y en a certains qui sont tombés malades lors du dernier bloc (Lou Thiévent, Camille Coupé, Fany Bertrand, Valentin Lejeune, ndlr).”
Les championnats du monde juniors se déroulent sur un site exotique, au Kazakhstan. Avez-vous pu étudier la piste et vous y préparer ?
“Oui on a un petit peu regardé le profil. Après c’est toujours compliqué, notamment sur des championnats du monde juniors qui se déroulent en fin de saison, sans avoir eu la possibilité de faire un stage au préalable. On est rentrés il y a à peine six jours des championnats d’Europe juniors et il faut déjà repartir. On n’allait pas remettre un stage par-dessus pour préparer ces championnats du monde.”
“Bien-sûr qu’on a pris connaissance de la piste, des conditions qu’on allait rencontrer sur place. Mais on ne peut pas dire que nous avons travaillé des choses spécifiques en amont avec les athlètes sur cet évènement. Mais on a quand même pas mal de jours sur place (avant la première course, ndlr) qui vont nous permettre d’apprivoiser la piste, d’en prendre connaissance, et de répondre présent dès les premières courses.”
Quel a été le programme des athlètes après les championnats d’Europe juniors jusqu’au grand départ pour le Kazakhstan ?
“Ils ont chacun eu un programme à la maison. Pour la plupart, ils ressortaient de deux semaines de compétition qui ont relativement été éprouvantes avec sept courses en onze jours. C’est un ratio important pour des athlètes de cette catégorie. D’ailleurs, certains ont fini les championnats d’Europe juniors assez émoussés. L’idée a vraiment été de refaire de la fraîcheur, non seulement pour récupérer de ces deux semaines, mais également pour ces mondiaux juniors qui ont lieu en fin de saison. Et selon moi, ce qui va faire la différence ce sera la fraîcheur, notamment par rapport à des nations comme la Norvège qui a fait le choix de ne pas courir sur le circuit de la Junior Cup cette saison et qui a plus la possibilité de préparer les mondiaux de manière spécifique.”
“Depuis la fin des championnats d’Europe, on n’a pas cherché à révolutionner quoi que ce soit, mais plus à rechercher de la fraîcheur en tenant compte également du long voyage et du décalage horaire, de l’envie et de la motivation pour les deux semaines de courses qui arrivent.”
Pour la deuxième année de suite, il n’y a pas de Français sur les courses jeunes. Pour quelle raison ?
“C’est une raison essentiellement budgétaire. C’est un voyage lointain en avion qui occasionne de gros frais de déplacement. Et forcément le fait d’amener trois ou quatre jeunes supplémentaires alourdit les coûts de manière conséquente. Les jeunes ont participé au festival olympique de la jeunesse européenne cette année. On part donc avec un effectif réduit pour permettre à des athlètes, en passe de devenir seniors, d’acquérir un maximum d’expérience. C’est une catégorie d’âges qu’on privilégie.”
Avec quels objectifs débarquez-vous sur ces championnats du monde juniors ?
“Il n’y a pas forcément d’objectifs pour moi au niveau des médailles. Bien-sûr qu’on espère faire de belles performances et que ça se traduira par des médailles. Maintenant pour moi, avec cette catégorie d’âges, l’essentiel n’est pas forcément là. L’essentiel est de voir le potentiel des athlètes, leurs qualités, leur manière de se comporter sur un évènement majeur et de pouvoir réaliser de bonnes performances. Après s’il y a des médailles tant mieux, s’il n’y en a pas il y aura d’autres occasions pour eux d’aller en chercher dans le futur. Ces championnats du monde juniors doivent représenter pour eux une étape, une expérience, pour leur permettre de se projeter sur les échelons supérieurs.”
Crédit photo : Zanda Stabiņa