Jeux Olympiques

Pékin 2022 – Vetle Sjaastad Christiansen en fin tacticien

Prenant le relais après un passage stratosphérique de Johannes Boe, Vetle Sjaastad Christiansen a bien joué tactiquement, notamment face à Quentin Fillon Maillet, pour permettre à son équipe de décrocher l’or.

Une remontée fantastique

« C’est un rêve devenu réalité. J’ai longtemps dit que je voulais permettre à la Norvège de décrocher l’or aux Jeux olympiques et aujourd’hui j’ai eu l’opportunité de le faire », s’est exprimé Vetle Sjaastad Christiansen à NRK.

Crédit photo : Kevin Voigt

Le Norvégien a parfaitement terminé le travail ce mardi pour permettre à sa nation de décrocher un nouveau titre à Pékin. Et pourtant, le relais masculin était mal engagé pour les Scandinaves. À mi-parcours, après les passages de Sturla Holm Laegreid et Tarjei Boe, la Norvège était reléguée à 1 minute 47 de la Russie. Il a fallu compter sur un Johannes Boe de gala (avec pourtant deux pioches) pour se replacer dans la course à la médaille.

En mode défensif

Vetle Sjaastad Christiansen, en dernier relayeur, s’élançait en compagnie de Quentin Fillon Maillet et Philipp Nawrath. Ils étaient trois à se disputer les deux dernières places du podium, tellement la Russie semblait intouchable à ce stade du relais. En piste, le Jurassien a fait le plus gros travail, ce qui l’a agacé quelque peu. Ni le Norvégien, ni l’Allemand n’ont voulu emmener le groupe dans le premier tour. Quentin Fillon Maillet a même posé une accélération avant le tir couché, agacé d’avoir ses deux adversaires dans son porte-bagage.

Crédit photo : Kevin Voigt

Pour Vetle Sjaastad Christiansen, c’était tout à fait logique de laisser travailler Quentin Fillon Maillet. Face à un adversaire au sommet de sa gloire ces derniers jours, le Scandinave s’est concentré sur sa propre course…

« Quentin a aboyé un peu sur la piste on peut dire. Je ne pense pas qu’il était content de l’effort collectif de nous trois. Mais il était le skieur le plus rapide du groupe. Il était important pour moi de faire ma propre course. J’ai senti dès le départ que j’étais en mode solo. Je me fichais bien de ce que Quentin voulait. »

En mode attaque

Malgré une pioche pour Quentin Fillon Maillet et Philipp Nawrath, les trois biathlètes étaient toujours ensemble avant d’aborder l’ultime tir. Et c’est à ce moment-là que Vetle Sjaastad Christiansen décida de passer en mode offensif. Alors qu’on pensait que la Russie intouchable, Eduard Latypov a complètement perdu pied sur le pas de tir. Quatre fautes d’entrée, il se rajoutait 300 mètres supplémentaires sur l’anneau de pénalité. Une occasion en or pour ses poursuivants, pourtant relégués à 1 minute, que saisira parfaitement le résident d’Oslo…

« Quand je suis arrivé sur le pas de tir, j’ai vu que Latypov avait fait quatre fautes, je suis passé de défensif à offensif, et nous sommes allés chercher l’or. Que nous y soyons arrivés est incroyable. C’était complètement fou. »

Crédit photo : Kevin Voigt

Parfait derrière la carabine, Vetle Sjaastad Christiansen ressortait du pas de tir avec 20 secondes d’avance sur Quentin Fillon Maillet, auteur de deux fautes. Se faisant distancer dans certaines portions dans les deux premières boucles, le Norvégien a fait parler ses qualités de finisseur pour contrer un retour du Français. Loin du scénario d’Antholz, La Norvège a décroché sa cinquième médaille d’or en biathlon au forceps.

Crédit photo : Kevin Voigt