Derrière une Norvège intouchable, les Russes et les Allemands complètent le podium. Les Français terminent quatrièmes.
Les Norvégiens en favoris
Grande favorite au départ de ce relais en alignant un quatuor qu’on retrouvera très certainement à Pékin, la Norvège a tenu son rang. Auteurs de seulement quatre pioches, les Scandinaves se sont envolés définitivement vers la victoire grâce à l’excellent passage de Johannes Thingnes Boe. Lancé par son frère Tarjei avec 7 secondes d’avance sur la France et 14 sur la Russie et l’Allemagne, le triple vainqueur du général creusera un gouffre avec la concurrence. Parfait sur le pas de tir, en grande forme sur les skis, il passera le relais avec plus d’une minute d’avance à Vetle Sjaastad Christiansen qui a parfaitement su gérer cette fin de course pour offrir à la Norvège une nouvelle victoire sur le relais. Les Norvégiens seront, comme attendu, les grands favoris dans quelques jours pour décrocher l’or olympique.
Trois nations pour deux places sur le podium
Alors que la Norvège se “baladait” tranquillement devant, derrière, le combat était rude pour distribuer les deux dernières places sur le podium. Une bataille entre la France, la Russie et l’Allemagne. Trois nations qui ont quasiment fait course commune jusqu’à la ligne d’arrivée.
Si on les pensait pouvoir concurrencer les Norvégiens aujourd’hui, les Russes se sont montrés maladroits sur le pas de tir. Avec un tour et douze pioches, la nation de l’est a laissé passer sa chance pour la victoire. Elle pourra tout de même se consoler avec une deuxième place arrachée dans les derniers instants. Ressorti du dernier tir avec 25 secondes de retard sur Éric Perrot et 13 sur Lucas Fratzscher, Eduard Latypov va fondre sur ses adversaires, et notamment profiter de la perdition du Français, au bout du rouleau dans ces derniers mètres. Pratiquement 2 minutes après l’arrivée de Vetle Sjaastad Christiansen, Eduard Latypov sera bien le deuxième homme à franchir la ligne d’arrivée, 7 secondes devant une équipe d’Allemagne bien remaniée (Roman Rees, Philipp Horn, David Zobel, Lucas Fratzscher), comme celle de l’équipe de France au pied du podium.
Le métier qui rentre pour Éric Perrot
Ce dernier tour sera peut-être difficile à digérer pour le jeune savoyard de 20 ans. Mais pour les années à venir, il aura très certainement appris. Avec une composition inédite (Fabien Claude, Antonin Guigonnat, Simon Desthieux et Éric Perrot), les Français ne faisaient pas figure de favoris face à l’armada norvégienne, et même russe. Et pourtant, les Bleus ont embêté les Scandinaves jusqu’à la mi-course grâce à deux excellents passages de Fabien Claude et Antonin Guigonnat. La fusée Johannes Boe partie loin devant, Simon Desthieux lançait Éric Perrot deuxième, une vingtaine de secondes devant l’Allemagne et la Russie.
Deux pioches sur son tir couché, le Savoyard possédait toujours quelques secondes à son avantage avant le tir décisif. Un dernier tir debout crucial, une situation inédite pour le jeune français de 20 ans qui sortira le grand jeu en lâchant ses balles en seulement 24 secondes, et qui surtout, trouveront leurs cibles ! Avec des fautes derrière pour Lucas Fratzscher et Eduard Latypov, la France semblait se diriger vers un superbe podium. Mais malheureusement, le dernier tour sera un véritable calvaire pour Éric Perrot, à bout de force. Doublé par l’Allemand, il n’arrivera pas ensuite à s’accrocher aux skis du Russe. Complètement cramé, le Français franchira finalement la ligne d’arrivée quatrième, et s’écroulera aussitôt au sol. Une fin de course douloureuse, mais c’est le métier qui rentre pour ce biathlète promis à un bel avenir !
Résultats complets :
Crédit photo : Kevin Voigt