Marte Olsbu Roeiseland, intouchable de bout en bout de la course, remporte une deuxième médaille d’or individuelle en réalisant le doublé sprint-poursuite. Elvira Oeberg décroche l’argent devant Tiril Eckhoff.
Marte Olsbu Roeiseland entre dans la légende
La leader du classement général de la Coupe du monde réalise une course de référence pour aller chercher sa troisième médaille d’or de ces Jeux Olympiques. Dans le biathlon féminin, seule Darya Domracheva y était parvenue. Elle parvient à réaliser le doublé sprint-poursuite au meilleur des moments, grâce à un tir très solide (19/20) et un excellent temps de ski. Encore une fois, un tel exploit est rare : chez les dames, seule Laura Dahlmeier avait été sacrée championne olympique sur le sprint et la poursuite en 2018. Chez les hommes, il faut remonter à Ole Einar Bjoerndalen en 2002.
Elvira Oeberg, malgré un 17/20 au tir, parvient à conserver sa deuxième place et empoche une nouvelle médaille d’argent. Ce n’a pas été le cas de Dorothea Wierer, pourtant avec le même score au tir, qui termine sixième. Il faut dire que les écarts pour la troisième place s’étaient considérablement réduits en fin de course. Ressortie septième du pas de tir, Tiril Eckhoff réalise le meilleur temps sur la dernière boucle et parvient à décrocher le bronze, sa première médaille individuelle sur ces Jeux.
Un début de course qui ne laisse aucune porte ouverte
C’est simple : sur le premier tir, aucune des cinq premières biathlètes ne part à la faute. Marte Olsbu Roeiseland devance toujours Elvira Oeberg d’une trentaine de secondes, devant Dorothea Wierer, Lisa Theresa Hauser et Ingrid Tandrevold. Partie en neuvième position, Anaïs Bescond devra malheureusement faire deux tours de pénalité. C’est le plein en revanche pour Julia Simon, qui se replace de la 29e à la 18e position.
Les écarts se maintiennent sur la deuxième boucle. Au deuxième tir couché, et malgré une météo plus capricieuse que d’ordinaire, les biathlètes sont imperturbables face au rideau de neige. Sur les cinq premières, seule Elvira Oeberg rate une balle. Elle ressort en troisième position à une minute de Roeiseland, derrière Dorothea Wierer. Du côté des Françaises, la dernière balle échappe à Julia Simon, et c’est à Anaïs Bescond de faire le plein et de ressortir à déjà plus de deux minutes.
Le premier tir debout fait des dégâts
En arrivant sur le pas de tir, Marte Olsbu Roeiseland a déjà deux anneaux de pénalité d’avance. Elle manque sa première balle, mais se remobilisera ensuite pour blanchir les quatre autres cibles. Malgré sa faute, elle ne perdra pas pour autant son avance : Dorothea Wierer laissera échapper sa deuxième balle, puis sa toute dernière. Elle sera vite imitée par Elvira Oeberg, deux fautes également.
Les portes sont alors ouvertes pour les biathlètes en embuscade. Si Dorothea Wierer conserve sa deuxième place, la troisième place en revanche est plus disputée. Avec une seule faute, c’est Lisa Theresa Hauser et Ingrid Tandrevold qui ressortent les premières, bientôt suivies par Tiril Eckhoff. La Norvégienne, malgré un 8/10 au couché, profitera de son tir debout parfait pour se replacer. Elvira Oeberg la talonne en sixième position.
Les Françaises ne parviendront par à s’immiscer dans la brèche. Pour chacune d’elles, la dernière cible refuse de basculer. Cela ne les empêchera pas de grappiller quelques places, puisque Anaïs Bescond ressort 10e, et Julia Simon 16e.
Marte Olsbu Roeisland ne tremble pas
Seule une catastrophe peut alors priver Marte Olsbu Roeiseland du trône. Avec 1 min 41 secondes d’écart avant son dernier tir, la Norvégienne a virtuellement quatre anneaux de pénalité d’avance. Mais pas question de relâcher sa concentration : balle après balle, la nouvelle championne olympique de la poursuite s’offre une fin de course parfaite.
Elvira Oeberg en Lucky Luke
Ce n’est pas le cas en revanche pour Dorothea Wierer. Ressortant du pas de tir avec une faute, son sort dépendra du tir de ses six poursuivantes. Lisa Theresa Hauser part à la faute, tout comme Linn Persson et Yuliia Dzhima. Tiril Eckhoff doit également faire un tour. Ingrid Tandrevold s’applique pour blanchir ses cibles, mais c’est Elvira Oeberg qui sera la plus rapide. Avec un temps de tir canon de 25.6 secondes, elle ressort en deuxième position, tout juste deux secondes devant la Norvégienne. Derrière elles, des concurrentes de choix : Dorothea Wierer, Hanna Sola, Lisa Theresa Hauser, Tiril Eckhoff.
Tiril Eckhoff supersonique, Ingrid Tandrevold explose
Alors que Marte Olsbu Roeiseland savoure son dernier tour avec quasiment deux minutes d’avance, le podium semble se dessiner : Elvira Oeberg prend dix secondes d’avance sur Ingrid Tandrevold, qui elle-même creuse 18 secondes face à Hanna Sola. Pourtant tout va changer dans le dernier kilomètre. Une Norvégienne obtient bien la médaille de bronze, avec une dizaine de secondes d’avance sur Hanna Sola. Mais cette Norvégienne, c’est Tiril Eckhoff. Ressortie du pas de tir à près de 30 secondes du podium, elle avait encore 20 secondes à combler en un kilomètre.
Ingrid Tandrevold avait craqué. Les derniers hectomètres furent terribles pour la jeune Norvégienne, qui se voit doubler par un nombre improbable de concurrentes. Elle termine finalement quatorzième, à 2 min 53, et s’écroule à l’arrivée.
Julia Simon se rassure, Anaïs Bescond est distancée
Auteure d’un dernier tir debout d’une précision et d’une rapidité affolantes (premier temps de tir en 23.9 secondes), Julia Simon fait également parler ses skis (9e temps à 40 secondes d’Hanna Sola) pour terminer la course en 8e position. La fin de course est plus compliquée pour Anaïs Bescond, avec deux anneaux de pénalité supplémentaires. Elle termine 27e.
À noter que Julia Simon et Anaïs Bescond étaient les seules Françaises engagées dans cette poursuite. Anaïs Chevalier-Bouchet, 68e du sprint, n’était pas qualifiée. Justine Braisaz-Bouchet a quant a elle été préservée en vue du relais féminin.
Résultats complets
Crédit photo : Kevin Voigt