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Sophie Chauveau : « Retourner aussi souvent que possible en IBU Cup »

Sophie Chauveau, 20 ans et membre de l’équipe de France, nous livre ses ambitions pour la prochaine saison. Actuellement en stage dans le Vercors avec le groupe B, la jeune Mont-Blanaise est également revenue sur des derniers mondiaux juniors réussis et plein d’émotions…

Pour les lecteurs qui ne vous connaissent pas encore, ou très peu, pourriez-vous vous décrire en quelques lignes ?

Je m’appelle Sophie Chauveau, j’ai 20 ans, je viens du ski club du Grand Bornand et je suis en équipe de France de biathlon. Je suis championne du monde juniors de relais, médaillée de bronze sur l’individuel des championnats du monde juniors d’Osrblie, et j’ai obtenu une huitième place aux championnats d’Europe séniors.

Comment vous est venue cette vocation pour le biathlon ? Étant plus jeune, de quels biathlètes étiez-vous fan ?

J’ai commencé le ski de fond à l’âge de 8 ans et c’est lors de mon entrée au comité Mont-Blanc que j’ai dû choisir entre les deux disciplines : ski de fond ou biathlon. Pour moi la question ne se posait pas, c’était de toute évidence le biathlon. Cette petite adrénaline du tir était pour moi quelque chose en plus qui me stimulait et qui m’attirait. C’est à ce moment là que j’ai connu Martin Fourcade, il est ainsi devenu mon idole en tant que jeune biathlète.

C’était incroyable, je n’arrivais pas à croire ce qui était en train de se passer !

La plupart des fans de biathlon vous ont découvert lors des mondiaux juniors d’Osrblie l’hiver dernier où vous êtes repartie avec deux médailles, dont une en or avec le relais. J’imagine que c’est pour le moment l’un de vos meilleurs souvenirs de votre jeune carrière ?

En effet c’est un de mes plus beaux souvenirs et il me donne des frissons à chaque fois que j’y repense. C’était pour moi une compétition avec énormément de pression. En général je n’aime pas vraiment les relais car j’ai toujours cette appréhension d’être la moins bonne de l’équipe et de “planter” le relais. Et cette fois, c’était encore plus de stress pour moi car c’était les championnats du monde et que j’étais avec deux très bonnes athlètes dans l’équipe. Au moment où j’ai vu que la première relayeuse (Camille Bened) avait tiré à 10, j’ai juste pensé que je n’avais pas le choix et que je voulais les rendre fières et leur donner cette chance de rester sur le podium, et c’est ce que j’ai réussi à faire. Ensuite quand Lou (Lou Jeanmonnot-Laurent) est ressortie de son dernier tir en tête, je pense que j’ai juste pleuré toutes les larmes de mon corps de joie. C’était incroyable, je n’arrivais pas à croire ce qui était en train de se passer ! Houlala encore pleins de frissons…

Sophie Chauveau sacrée sur le relais des championnats du monde juniors d’Osrblie en compagnie de Lou Jeanmonnot-Laurent et Camille Bened © IBU

Et ce dernier tir sur la poursuite qui aurait pu vous offrir l’or. Avez-vous un petit pincement au cœur en y repensant où ça fait également partie de votre apprentissage ?

J’en ai entendu parler de ce dernier tir sur la poursuite. Et je pense que plus d’une personne m’en a légèrement voulu, mais de mon côté ça fait partie de l’apprentissage. Tout ne peut pas toujours être parfait et cette course l’avait déjà été pour moi. Une médaille de bronze sur des championnats du monde était déjà juste incroyable, et c’est pourquoi je n’ai jamais réussi à m’en vouloir pour ce dernier tir. Je pense que j’aurais pu faire bien pire avec la pression que j’avais et que j’aurais pu ne pas être sur le podium du tout si j’avais encore plus raté mon tir. Donc pas de pincement au cœur pour moi, mais seulement de la fierté et de la joie.

Nous sommes désormais à deux mois de l’ouverture de la saison. Comment s’est passée votre préparation jusqu’ici ? Vous sentez-vous dans les temps de passage ?

L’été s’est très bien passé de mon côté. Il a été très dur, mais c’est ce qui prouve que nous avons bien travaillé durant ces quelques mois qui sont les plus importants pour une bonne préparation. Nous sommes maintenant en stage dans le Vercors pour terminer la préparation avant le Summer Tour à Arçon qui comptera comme sélection pour la première IBU Cup en Norvège. La forme est présente, pas encore parfaite, mais c’est tout à fait normal. Il est préférable de ne pas être trop en forme trop tôt puisque nous ne sommes que mi-octobre. Donc je ne me fais pas de soucis.

Sophie Chauveau actuellement en stage dans le Vercors © Jacques Mignerey

L’équipe de France juniors est désormais dirigée par Simon Fourcade. J’imagine que c’est un immense privilège d’être entraînée par l’une des anciennes stars de la discipline ? Que vous apporte-t-il en plus dans votre préparation ?

En effet Simon a troqué son dossard d’athlète pour celui de coach, et c’est vraiment très instructif de l’avoir dans l’équipe, étant un ancien athlète. Cependant, je ne m’entraîne pas avec Simon, mais plutôt avec Baptiste Desthieux au sein de l’équipe de France B (comme Emilien Claude et Camille Bened), même si je suis encore junior. Je ne le vois qu’en dehors des entraînements.

Quels sont vos objectifs pour cet hiver ? Intégrer définitivement le groupe B comme vous l’avez en fin de saison avec vos premières courses en IBU Cup ?

J’ai en effet participé à mes premiers championnats d’Europe séniors et à ma première étape d’IBU Cup l’année passée. C’est pourquoi, c’est un de mes principaux objectifs d’y retourner aussi souvent que possible cet hiver ! Après il y aura forcément les championnats du monde juniors (à Lenzerheide du 26 janvier au 2 février) où j’ai encore envie de me démarquer comme j’ai pu le faire l’année passée.

Grande première pour Sophie Chauveau en IBU Cup sur l’étape d’Otepaeae en mars ©Reigo Teervalt

l’or olympique, c’est quand même quelque chose d’incroyable

Vous venez d’avoir 20 ans, vous avez tout l’avenir devant vous et sans doute quelques rêves en tête. Vous êtes plus globe de cristal ou or olympique ? Pourquoi ?

Oui j’ai beaucoup de rêves en tête, que j’espère vraiment réaliser un jour. C’est pourquoi je les garde pour moi pour le moment. Maintenant, je pense que si on me demandait de choisir entre le globe de cristal ou l’or olympique, je prendrais l’or olympique. Les deux sont totalement différents, car pour avoir le globe il faut être présent tout au long de la saison. mais l’or olympique, c’est quand même quelque chose d’incroyable et ça reste dans les annales !

Quelle est la suite de votre programme avant de démarrer l’hiver ?

Pour ce qui est de la suite du programme, on est donc actuellement en stage à Corrençon dans le Vercors pendant 8 jours pour terminer la préparation avant la dernière étape du Summer Tour, les 19 et 20 octobre prochains à Arçon. Ensuite, on sera quelques semaines à la maison avant de repartir en stage en novembre sur la neige, si on en trouve, pour retrouver quelques sensations avant les premières compétitions internationales qui se dérouleront fin novembre, et nationales début décembre.

Sophie Chauveau en chiffres :

Merci à Sophie Chauveau pour sa disponibilité.

Crédit photo : foto-deubert.de