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Sophie Chauveau : « Le plaisir et la fierté » de grimper le Mont Ventoux

Alors que certains biathlètes se sont mesurés au mythique col du Stelvio cette semaine, Sophie Chauveau à elle décidé d’enfourcher son vélo pour s’attaquer au Géant de Provence. Elle nous raconte son ascension.

En ce mois de juillet, les fans de sport et de vélo sont quelque peu frustrés. En effet, à cette période de l’année, les coureurs du Tour de France sillonnent normalement les routes de l’Hexagone pendant trois semaines. Mais en raison de la crise sanitaire de coronavirus, le départ de la Grande Boucle a finalement été repoussé au 29 août.

Un manque pour certains, que les biathlètes ont décidé de combler. Si les Allemands, Suisses et Italiens ont monté ces derniers jours le col mythique du Stelvio en Italie, Sophie Chauveau n’est pas en reste. La jeune tricolore de 21 ans s’est mesurée ce mercredi aux pentes du Mont Ventoux.

Surnommé le « Mont Chauve » ou le « Géant de Provence », le Mont Ventoux est un classique du Tour de France. Culminant à 1912 mètres d’altitude, il a écrit les plus belles pages du cyclisme. Et c’est face à ce mythe que la française s’est frottée, qui n’en était pas à son premier coup d’essai.

« Quand j’étais plus petite on venait chaque printemps avec mes parents en vacances donc c’est un sommet que je connais plutôt bien. »

« La montée s’est plutôt bien passée, je l’ai faite par Bédoin et finalement c’était plus facile que dans mes souvenirs (rire). Il faut dire qu’à l’époque je m’arrêtais tous les kilomètres pour cracher mes poumons et essayer de reprendre quelques forces. »

Sophie Chauveau à lassaut du Mont Ventoux. Crédit photo : Sophie Chauveau

La biathlète originaire du Grand Bornand s’est donc employée sur la face sud, généralement empruntée par le peloton. Avec une pente moyenne de 7,5%, elle a avalé les 20,8 kilomètres d’ascension en un peu plus d’une heure.

« Je ne pourrais pas dire précisément mon chrono car je l’ai un peu oublié, mais je pense que j’ai dû mettre une bonne heure et quart. Mon point de départ était Vaison-la-Romaine, ensuite je suis allée à Bédoin (ndlr : début de l’ascension) jusquau sommet pour redescendre sur Malaucène (ndlr : face opposée). J’ai mis trois heures quarante au total. »

« La stèle de Tom Simpson, c’est vrai que ça fait quelque chose. »

Une demi-journée d’effort pour se sentir coureur du Tour de France le temps de quelques heures. D’être dans le peau d’un Thibaut Pinot ou bien d’un Peter Sagan, ses coureurs préférés. Mais avant tout pour prendre du plaisir, dans un décors unique à couper le souffle entre une première partie boisée, puis des derniers kilomètres dans un désert calcaire.

« Oui c’est incroyable et c’est vraiment cette impression que l’on a ! (ndlr : paysage lunaire dans la dernière partie de l’ascension.) Et en plus c’est assez incroyable parce que tu vois le sommet et tu as l’impression qu’il est tout proche, mais finalement pas tant que ça. Au fur et à mesure qu’on avance on peut voir les marques au sol, la stèle de Tom Simpson, et c’est vrai que ça fait quelques chose. »

« L’objectif avant tout c’est le plaisir et la “fierté” de pouvoir se dire qu’on a fait un sommet aussi mythique qu’est le Mont Ventoux. »

Si les biathlètes préfèrent évidemment chausser les skis qu’enfourcher un vélo, la bicyclette est devenue depuis pas mal d’années à présent un outil incontournable dans leur préparation estivale. Mais à quel point ?

« Le vélo est principalement important au moment de la reprise de l’entraînement (ndlr : avril/mai). Ça nous permet de reprendre avec un sport qui n’est pas violent pour le corps et qui nous permet de nous remettre dans une optique de longue séance. Ensuiten plus la saison avance plus le vélo fait office de séance de récupération et c’est parfait pour rajouter des heures faciles (rires) ! »

En mode « récupération » cette semaine, Sophie Chauveau va retrouver l’équipe de France B dès demain à Prémanon pour les trois prochaines semaines. Si elle est déjà focalisée sur son prochain hiver, la tricolore rêve de se remettre en selle pour gravir d’autres cols mythiques. Le col du Galibier, perché à 2642 mètres dans les Alpes, est son nouvel objectif.

Crédit photo : Sophie Chauveau