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Martin Fourcade : “Ça me vole une partie de mon identité de biathlète”

Martin Fourcade a récupéré un sixième titre olympique suite à la suspension pour dopage du Russe Evgeny Ustyugov. Une récompense au goût forcément particulier.

Un titre qui aurait pu donner une autre version de la carrière majuscule de Martin Fourcade

Pratiquement 15 ans après la mass-start des JO de Vancouver, Martin Fourcade s’est paré du plus beau des métaux. Le 21 février 2010, le Catalan de 21 ans à l’époque avait pris la deuxième place derrière Evgeny Ustyugov. Mais fin novembre, on apprenait la suspension pour dopage du Russe entre 2010 et 2014. De ce fait, tous ses résultats sur cette période sont rayés des tablettes, permettant donc au septuple vainqueur du gros globe de mettre la main sur une sixième médaille d’or olympique.

Martin Fourcade © Gepa / Panoramic

Ça me fait bizarre, admet-il à Eurosport. J’ai construit ma carrière en décrochant de l’argent à Vancouver. J’étais encore un gamin et je pense que cette médaille d’argent m’a donné faim, m’a donné envie d’aller chercher de l’or à Sotchi quatre ans plus tard.”

Martin Fourcade (FRA), Evgeny Ustyugov (RUS), Pavol Hurajt (SVK) ©MATTHIAS SCHRADER

Un titre olympique remporté si jeune qui aurait peut-être donné une toute autre carrière au Catalan : “C’est compliqué de me dire que ma carrière et ma vie auraient pu être différentes si j’avais remporté de l’or dès 2010. Oui, je suis content, mais d’une certaine manière ça me vole une partie de mon identité de biathlète, de mon ADN.”

Martin Fourcade au Grand Bornand le week-end dernier © Thibaut/NordicFocus

Si ce titre à forcément une saveur particulière, Martin Fourcade se satisfait d’une chose : la lutte antidopage fonctionne. “C’est une situation un peu ubuesque, mais ma première réaction, c’est que la lutte antidopage marche, même 15 ans après. Donc c’est très bien, ça garde les tricheurs à l’œil, même plus d’une décennie plus tard.” De la fierté, il en trouve tout de même en ayant remporté au moins une médaille d’or sur trois quinzaines olympiques différentes (Vancouver 2010, Sochi 2014 et PyeongChang 2018) “La capacité de pouvoir gagner sur trois Jeux différents, ça signifie beaucoup pour moi, dans ma capacité à avoir marqué mon sport. Si je suis fier, c’est parce que ça veut dire que j’ai gagné des médailles d’or dans trois éditions différentes des Jeux Olympiques, donc c’est un accomplissement majeur pour moi.”

Crédit photo : Thibaut/NordicFocus