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Lou Thiévent : « C’était énormément d’émotion »

Rentré du Festival Olympique de la Jeunesse Européenne de Vuokatti avec trois médailles, dont deux en or, Lou Thiévent a bien voulu revenir pour nous sur sa folle semaine en Finlande.

Bonjour Lou ! Tu viens de mettre fin à une semaine incroyable ! Cela va-t-il au-delà de toutes tes attentes ?

 « En fait je ne savais pas exactement ce que j’attendais de cette semaine. Je savais que sur le plan sportif l’objectif principal était de se faire plaisir et de profiter du grand évènement que c’était. Après je n’avais pas forcément d’objectif de résultat. Maintenant sur les courses, la manière et tout ce qu’il y a eu à côté, c’est une semaine qui remplit largement ce que j’attendais. »

Sur le sprint d’ouverture tu te pares de bronze. Dès cette course, ton FOJE était déjà réussi ?

« J’étais déjà très satisfait. C’était un peu le relâchement d’une certaine pression qui était présente depuis la dernière course internationale il y a deux ans (NDLR : JO de la Jeunesse de Lausanne). Beaucoup de relâchement et même du soulagement un peu, avec évidemment beaucoup de plaisir. Et à partir de là, ça a été beaucoup de plaisir. Mon FOJE était déjà réussi, mais après je ne voulais pas tomber dans un état d’esprit où je me satisfaisais de ce que j’avais parce que j’avais encore de belles choses à aller chercher. C’était directement une belle semaine. »

Lou Thiévent – Crédit photo : CNOSF/KMSP

Et deux jours plus tard, tu remportes l’or sur l’individuel. Que ressentais-tu avec cette médaille d’or autour du coup ?

« C’était une journée assez folle. J’ai mis beaucoup de temps à réaliser ce qu’il se passait sur le moment. Il y a eu beaucoup de choses qui se sont passées dans la même journée. C’était énormément d’émotion, de plaisir et de bonheur. C’était juste une journée géniale qui m’a fait vivre des moments très différents, c’était sympa. »

Je suis très vite allé skier ensuite. Je n’ai pas voulu me rajouter du stress inutile.

Lou Thiévent

Par contre on imagine que l’attente a dû être longue et stressante, étant donné que tu t’étais élancé en début de start-list…

« Forcément quand je coupe la ligne, je sais que ce que j’ai fait c’est bien et que je peux espérer le podium assez largement. Directement après ma course, j’étais très content de ce que j’avais fait. Je suis très vite allé skier ensuite, je n’ai pas voulu me rajouter du stress inutile. Je suis revenu trois minutes avant que le dernier athlète finisse, donc je savais que c’était déjà gagné, et là c’était un grand soulagement. »

Sur le relais mixte tu avais la lourde tâche de terminer le travail. Comment as-tu appréhendé ce rôle ?

« Je savais qu’on avait une très grande équipe et je m’étais imaginé dans ma tête exactement la course comme elle s’est passée parce que j’étais très confiant sur le niveau de mes coéquipiers. Je savais qu’ils étaient tous très bons et qu’il y avait de grandes chances que je parte en tête. J’ai imaginé la course comme ça et je pense que ça m’a aidé car j’avais l’impression d’avoir déjà vécu cette course. J’avais juste à faire ce que je m’étais vu faire. C’était plus facile, j’avais plus de confiance en moi, et de sérénité. »

Crédit photo : CNOSF/KMSP

« Après ça a été beaucoup d’émotion, de stress, même si ça ne s’est peut-être pas forcément beaucoup vu. Il y avait un peu de pression de devoir finir le boulot. Sur le moment, je me suis juste concentré sur ce que je devais faire, et ça a très bien fonctionné. Après c’était énormément d’émotion et beaucoup de joie. Dans le dernier tour, j’ai énormément profité. L’arrivée c’était génial, c’était un moment fou. »

C’était vraiment la consécration de toute une équipe.

Lou Thiévent

Et finalement vous réalisez tous les quatre un superbe relais, vous permettant de décrocher l’or. Les émotions étaient-elles différentes que lors du titre obtenu sur l’individuel ?

« Oui forcément. On peut dire que ce sont des émotions qui sont similaires parce que c’est beaucoup de bonheur, de joie et énormément de satisfaction du travail accompli. Mais d’un autre côté, ce sont des émotions beaucoup plus partagées sur un relais. Le fait que ce soit partagé, c’est encore plus fort. Pour moi les deux étaient un moment génial, mais le relais reste gravé comme un moment de partage, une consécration collective. On avait vraiment un groupe génial et avec qui on a passé de très bons moments et ça a joué positivement sur notre performance. C’était vraiment la consécration de toute une équipe. »

Gaëtan Paturel, Violette Bony, Amandine Mengin, Lou Thiévent. Crédit photo : CNOSF/KMSP

Penses-tu que ta participation deux ans plus tôt aux Jeux Olympiques de la Jeunesse de Lausanne t’a aidé à appréhender cet évènement ?

« Oui je pense que toute compétition internationale, surtout la première, donne de l’expérience pour les suivantes. Lausanne m’a beaucoup aidé dans l’approche de cet évènement. Après il y a beaucoup de choses qui se sont passées depuis. Je n’avais aucune certitude de ce que j’allais faire là-bas. Ça a aidé dans l’approche et la connaissance d’un évènement olympique comme celui-là. Mais ça a quand même été une grande découverte, aussi d’un nouveau pays, d’un nouvel endroit beaucoup moins strict qu’à Lausanne. Ça a été deux moments qui se ressemblent de part le fait que ce sont des compétitions internationales et que c’est organisé par un comité olympique. D’un autre côté, c’était deux moments différents et tout aussi bon à vivre l’un que l’autre. »

Lou Thiévent – Crédit photo : CNOSF/KMSP

Cette belle semaine, c’est aussi la récompense d’un très bel hiver passé sur le circuit national (Lou Thiévent a remporté la Coupe de France U19). Tu dois globalement être très satisfait de ta saison…

« Je suis vraiment satisfait de ce que j’ai fait, surtout sur la fin de saison. J’ai connu un début de saison qui était plus en demi-teinte, où j’étais pas tout à fait satisfait de ce que je faisais. Je passais à côté de trop de petits détails qui faisaient au final de grosses différences. J’ai continué à travailler au fur et à mesure de la saison, à essayer de trouver les solutions. Et c’est vraiment à partir du Col de Porte que ça s’est décanté et où j’ai pu m’exprimer. Oui ça a été un très bel hiver et j’en suis très content, surtout que ça se termine comme ça. »

J’ai une idée de là où je veux être mais maintenant il ne fait pas sauter d’étape.

Lou Thiévent

Et forcément, briller à l’international doit te donner des idées pour les prochaines saisons ?

« Forcément ! Quand on part à l’international, la première chose qu’on a envie de faire c’est d’y retourner. Ça rajoute une motivation en plus pour les saisons à venir. Ça a montré à toute l’équipe qu’on a le niveau pour performer à l’international, même si j’ai fait une meilleure semaine que les trois autres gars qui étaient avec moi. Ils savent, au vu de ce qu’ils ont montré sur la saison, qu’ils sont capables de me battre. Mais l’important est de ne pas sauter d’étape. La route pour aller vers le très haut niveau qu’est la Coupe du Monde ou les Jeux Olympiques reste très longue. J’ai une idée de là où je veux être mais maintenant il ne faut pas sauter d’étape. Ce n’est pas parce que j’ai réussi à performer la semaine dernière que forcément ça me libère une place. Ça ne change rien à l’objectif final et à la voie que je dois emprunter pour y arriver. »

Crédit photo : CNOSF/KMSP