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L’interdiction du fluor inquiète !

Tarjei Boe - IBU

À un peu plus de deux mois de la reprise, l’interdiction du fluor inquiète du côté de la Scandinavie avec le spectre de la suspicion de triche…

Report de la phase de test

En effet, pour l’instant l’appareil qui va tester la présence ou non de fluor sous les skis n’est pas prêt. La FIS et l’IBU ont donc reporté à octobre la première phase de test qui devait avoir lieu fin septembre.

Du côté de l’Allemagne, la personne en charge du développement de l’appareil qui testera la présence de fluor sous les ski, Matthias Scherge, donne des brides d’information sur l’avancement du processus de développement.

« La semaine prochaine nous organiserons une session de tests où nous examinerons les problèmes avec l’étalonnage de l’appareil. C’est compliqué, mais on progresse bien dans notre travail. Je pourrai répondre aux questions avec plus de détails la semaine prochaine. »

Le président de l’IBU, Olle Dahlin, ne voit aucun problème à ce report de la phase de test.

« Avant que toutes les équipes nationales ne fassent la queue pour tester leurs skis avec l’appareil, nous estimons que nous devons faire plus de réglages. »

Inquiétudes côté norvégien

Comme nous l’apprend TV2, du côté de la Norvège le responsable de la cellule fartage de l’équipe nationale de biathlon, Tobias Dahl, n’est pas convaincu du fait que tout se déroulera de la meilleure des manières. Les 23 et 24 septembre Tobias et les techniciens norvégiens devaient se rendre en Allemagne pour tester l’appareil qui servira à vérifier que personne ne triche avec du fluor sous les skis.

« Nous sommes vraiment mécontents que cela ait pris autant de temps, mais on nous a assuré que nous aurions des réponses à toutes les questions le 24 septembre. Mais les tests ont été reportés. Puis le bouche à oreille a commencé entre les cellules de fartage des différents pays. Que pensent l’Allemagne, la Suède et la Finlande ? »

« Nous ne savons pas si le processus de mesure de l’interdiction du fluor sera au point à temps. Nous ne savons pas non plus quels niveaux de fluor seront acceptés. Il faut nettoyer méticuleusement le camion de fartage et le matériel, même si cela peut s’avérer inutile.« 

Le camion de fartage norvégien a donc subit un grand nettoyage de fond en comble mais les techniciens ont peur qu’il reste des traces de fluor dans celui-ci.

« Nous sommes un peu paranos. Les résidus de fluor sont partout, dans les murs, sous forme de poussière, dans les conduits, partout. Il est difficile de dire avec quel soin nous devons tout laver. Mais nous prenons toutes nos précautions« , déclare Lasse Ringkilen, technicien norvégien.

Même son de cloche chez les Suédois

Petter Myhlback, directeur des équipes de ski de fond, a fait part de l’inquiétude qui règne quant au manque de temps avant le début de saison et évoque l’idée d’un report pour l’hiver 2020-2021.

« Il commence à manquer de temps, mais nous sommes prêts même si cela doit être reporté à l’hiver prochain. Si l’appareil n’est pas prêt pour cet hiver, nous ne pouvons pas organiser une saison sans fluor.« 

« Cela nous pose des problèmes car nous avons de très nombreux skis dont nous devons nous assurer qu’ils sont sans fluor. Cela commence à être vraiment pressant. C’est un peu inquiétant qu’il y ait de l’incertitude et que l’on ne sache pas vraiment comment agir. C’est la plus grande préoccupation.« 

Inquiet, le Suédois reste cependant confiant dans la capacité des instances à tout mettre en œuvre d’ici le début de saison.

« Si la FIS et l’IBU disent qu’il y aura un dispositif de contrôle cette saison, je leur fais confiance.« 

Suspicions de triche à venir ?

Si les méthodes de test ne deviennent pas fiables à 100% d’ici le début de la saison, Tobias Dahl craint que certains profitent de cette situation pour enfreindre les règles.

« Il ne fait aucun doute que beaucoup de ressources ont été consacrées à la triche dans certains pays. C’est sûr que certains essaieront de passer entre les mailles du filet. Des problèmes vont survenir, entre ceux qui vont tricher sans se faire avoir, et ceux qui ne vont pas tricher et se faire avoir avec un faux test positif.« 

Tarjei Boe lui aussi inquiet

« Nous n’avons aucune idée de la manière dont la réglementation sera appliquée. Mais lorsque nous sommes au départ d’une course et que nous nous battons jusqu’à la ligne d’arrivée, nous devons être sûrs que ce test est fiable. Il se pourrait que des gens qui trichent, ne soient pas pris, ou pire que des gens qui ont gagné une course soient disqualifiés suite à un test positif qui ne le serait pas. »

Crédit photo : IBU