Récemment invité sur notre podcast, Valentin Lejeune est revenu sur sa première sélection en coupe du monde cet hiver, pour le moins inattendue.
7e du sprint de Ridanna en IBU Cup, un ticket validé pour la coupe du monde
« Je n’en avais pas du tout pris conscience (de pouvoir monter à Ruhpolding, ndlr). Antonin Guigonnat était revenu pour cette course, il y avait donc une place là-haut (en coupe du monde, ndlr). Mais ça ne m’a pas du tout traversé l’esprit que je pouvais me sélectionner. J’étais vraiment concentré sur la forme physique qui flanchait (Valentin Lejeune revenait de maladie, ndlr), dont j’avais peur de ne pas récupérer. Le mot « coupe du monde » n’était pas du tout dans ma tête à ce moment-là.
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Ça a été une grande surprise. Après ma course, je vais dans la cabane, trop fier de moi, de mon 10/10 au tir, je regarde les temps, je fais septième. Je me dis, « les fleurs dommage », mais j’étais tout de même extrêmement content. Je vais faire ma récupération juste après et c’est Damien Levet et Théo Guiraud Poillot qui me disent que je vais aller en coupe du monde. « Vous rigolez » je leur dit. Je n’en avais pas du tout pris conscience. Je me suis fait le petit cheminement dans ma tête. Antonin (Guigonnat) était là, je me suis dit que s’il était là c’était qu’il y avait peut-être une sélection. Je voyais Stéphane Bouthiaux passer des coups de fil en bord de piste, tout le monde commençait à me parler de coupe du monde. Tous les coachs parlent entre eux, et Stéphane Bouthiaux vient me voir en dehors de la cabane et me dit, « on part dans 30 minutes pour Ruhpolding ». Je ne réalise pas du tout. Je prends une fusée et je me retrouve sur une autre planète en 10 minutes. Je ne savais même pas qu’il y avait une étape de coupe du monde à Ruhpolding, je n’avais pas du tout suivi le calendrier. 3 heures après ma course je me retrouve dans l’équipe de France A, c’est vraiment bizarre.
Simon Fourcade m’a dit de profiter de l’évènement. C’est comme ça que je l’ai abordé, tout en voulant prendre de l’expérience.
Valentin Lejeune
Valentin Lejeune dans la cour des grands
C’était particulier parce que j’ai pris conscience de l’évènement. J’étais en IBU Cup tranquille, pas trop de public, pas trop suivi. J’ai fait mon premier entraînement à Ruhpolding et tu vois toutes les infrastructures, le monde qui gravite autour, tout le staff. Il y a une excitation énorme. Un peu de stress aussi mais surtout de l’excitation. Simon Fourcade m’a dit de profiter de l’évènement. C’est comme ça que je l’ai abordé, tout en voulant prendre de l’expérience.
61e du sprint de Ruhpolding, à 4 secondes de la poursuite
La course est passée super vite. Avec le public on ne s’entend pas respirer. Il y a une pointe de frustration sur ma dernière balle au couché. Il y avait aucune raison de la louper et c’est clairement le public qui me l’a fait louper. J’ai été un peu déstabilisé. J’étais tout seul sur le pas de tir à ce moment-là donc ça a commencé à crier à la deux-troisième balle, la quatrième balle encore plus. Il y a juste cette frustration mais c’est de l’apprentissage aussi. À 4 secondes de la poursuite ça peut paraître frustrant, mais sur la piste je ne vois pas où je pouvais les gagner. Pour une première expérience c’était chouette. »
Crédit photo : Thibaut/NordicFocus