Coupe du Monde

Otepää – Antonin Guigonnat : « On n’a pas le droit à l’erreur »

Journée pleine pour la Norvège : en plus du relais mixte, l’équipe scandinave s’offre également le relais mixte simple, et par la même occasion le petit globe de la spécialité. Antonin Guigonnat et Anaïs Chevalier-Bouchet ont dû se contenter d’une quatrième place et reviennent au micro de l’Équipe sur cette course au format si particulier.

Des premières pioches qui font mal

“Dès le premier tour, j’ai du mal en ski, je me fais un peu doubler”, admet Antonin Guigonnat. “Je ne m’inquiète pas parce que l’entrée dans le stade permet de repasser devant, mais forcément, je me pose déjà des questions sur ma forme. Je pioche sur le premier tir, et en single mixed, il ne faut surtout pas piocher, encore moins d’entrée de jeu parce qu’on se retrouve à être en chasse pour tout le reste de la course, on se retrouve au milieu du paquet et ce n’est pas facile de s’en détacher.”

Anaïs Chevalier-Bouchet confirme que le retard pris en début de course sur un relais mixte simple est difficile à rattraper, de surcroît sur une piste comme celle d’Otepää : “La piste est étroite, elle fait peu de différence. Une fois qu’on est dans le trafic, c’est difficile de se refaire une place. Et ici, la moitié de la piste, ce n’est que de la descente donc si on ne prend pas de l’avance, les autres reviennent tout de suite dans nos skis.” 

Crédit photo : Kevin Voigt

“Le single mixed, c’est du biathlon très, très précis”

Une performance en demi-teinte qui ne douche pas l’enthousiasme d’Antonin Guigonnat pour le relais mixte simple, une innovation récente de l’IBU, dont le Français, champion du monde en titre avec Julia Simon, s’est fait ambassadeur. “Le single mixed, c’est une course qui n’a pas été très bien accueillie. Ses détracteurs pensent que ça donne des courses peu intéressantes, mais quand on voit le niveau des Norvégiens aujourd’hui, je trouve que c’est vraiment génial. Ce n’est pas du tout de la loterie, c’est du biathlon très, très précis.  On n’a pas le droit à l’erreur, c’est pour ça que c’est encore plus beau quand on gagne. Avec Anaïs, on avait gagné ensemble il y a 4 ans, c’était vraiment chouette.”

Ce format du relais mixte simple, cependant, encore peu présent sur le circuit de la Coupe du Monde, suscite encore peu de vocations. “C’est sûr qu’il y a des athlètes qui ont le moins le profil que d’autres pour ce genre d’épreuves”, concède Anaïs Chevalier-Bouchet. “Mais il faut essayer. On est très peu d’athlètes à en avoir fait, mais il faudrait peut-être s’en servir pour se découvrir de nouvelles capacités.” 

Une course de très haut niveau

Antonin Guigonnat souligne la densité de la start-list du jour : “Même si c’est la seule course du programme qui n’est pas au programme olympique et qu’on peut se demander si elle a autant d’importance que les autres, quand on voit comme aujourd’hui des équipes qui alignent les meilleurs athlètes de leur nation, on se dit qu’il y a du potentiel.”

“Évidemment, ce n’est pas possible tout le temps”, rappelle Anaïs Chevalier-Bouchet. “Quand il y a un relais ou un relais mixte le même jour, toutes les nations n’ont pas les moyens de constituer deux équipes ultra-performantes, mais aujourd’hui, c’était vraiment du solide.”

Crédit photo : Kevin Voigt