Coupe du Monde

Le Grand Bornand – Le bilan : Les norvégiens à domicile au Grand Bornand

La Norvège prend l’avantage dans son match avec la France, Tiril Echkoff ne s’arrête plus, des bleus omniprésents, Dorothea Wierer qui n’aura pas égaré son dossard jaune longtemps et bien sur un public du Grand Bornand en feu… c’est l’heure du bilan !

Tiril Eckhoff / Johannes Boe au presque parfait.

Et dire que la norvégienne de 29 ans avait débuté sa saison à Ostersund par une 40ème place sur le sprint et une 29ème place sur l’individuel. Des mauvais souvenirs que Tiril Echkoff a vite effacé pour enchaîner pas moins de 6 victoires (relais compris) en 7 courses et notamment quatre victoires consécutives individuelles, série en cours, dont le grand chelem au Grand Bornand !

Souvent bien placée ces dernières années, cette saison semble être celle qui pourrait lui permettre d’atteindre les sommets du général. Dauphine de Dorothea Wierer avec 17 points de retard, elle semble avoir les armes pour viser plus haut grâce notamment à un tir retrouvé. La raison ? « Je me suis beaucoup entraîné cet été, j’ai travailler dur, je n’ai jamais lâché« (Chaine l’Équipe). CQFD

Lui a déjà atteint les sommets mais ne s’en lasse pas. Johannes Boe s’est senti chez lui au Grand Bornand, comme à son habitude. Avec 9 courses disputées et 6 victoires, dont 2 cette année, le « norsk » a encore démontré tout son talent, laissant juste échapper le sprint pour 2 fautes et 15 secondes. Leader du général à la trêve avec 61 points d’avance sur son frère, il devrait quitter la Coupe du Monde pour un mois afin d’assister à la naissance de son futur enfant et revenir en février. Rédhibitoire pour la victoire finale ? Vu la forme affichée depuis le début de la saison, on peut penser que non !

Le match France / Norvège continue, Dorothea Wierer en arbitre.

Dans le duel France Norvège qui passionne les foules depuis le coup d’envoi de la saison 2019/2020, les scandinaves ont pris l’avantage ce week end. Cinq victoires sur six courses, neuf podiums contre quatre pour la sélection bleue, le dossard jaune pour Johannes Boe devant son frère et le duo Tiril Echkoff / Ingrid Tandervold en embuscade (2ème et 3ème) pour la tunique de leader chez les femmes. Bref, les norvégiens ont régalé au Grand Bornand et ont clairement pris l’avantage sur les français.

Pour arbitrer tout cela, seule Dorothea Wierer sort son épingle du jeu, et de quelle manière ! Dossard jaune sur les épaules malgré sa perte d’une journée au profit d’Ingrid Tandrevold après la poursuite, la petite italienne a débuté son séjour français par une triste 22ème place sur le sprint avant de se ressaisir sur cette poursuite avec une « remontada » pour terminer à la 4ème place. Seconde de la mass start derrière l’intouchable Echkoff, c’est en jaune qu’elle clôture le premier bloc de courses mais attention à la double menace norvégienne pour la suite.

Des bleus omniprésents malgré quelques regrets.

A domicile, les bleus ont fait preuve d’une grande volonté pour régaler leur public et se servir de la ferveur incroyable pour se surpasser. Malheureusement, aucune victoire n’est venu récompenser le « peuple bleu ». Quatre podiums quand même, dont deux pour le seul Quentin Fillon Maillet, sont venus égayer la semaine de compétition.

©IBU

Pour le côté positif, on notera donc ces deux podiums du jurassien sur le sprint et la poursuite, le magnifique sprint de Justine Braisaz avec un 10/10 et une deuxième place à quelques secondes de la victoire, et bien sûr la mass start pleine de sang froid du jeune Émilien Jacquelin (2ème) qui semble au top de sa forme depuis la reprise de la Coupe du Monde. On n’oubliera pas également des courses rythmées par la « patrouille de France », omniprésente (surtout chez les hommes) aux avants-postes.

Mais cette image de marée bleue laisse quelques regrets. La présence de nombreux biathlètes français à l’avant de la course ne s’est pas concrétisée par des victoires, et des craquantes ont souvent eu lieu sur les dernier tirs. Justine Braisaz, en bonne position sur la poursuite et la mass start, a commis trop de fautes sur les ultimes pas de tir pour espérer quelque chose de grand. Julia Simon, trop fébrile derrière la carabine, n’a pas réussi à s’approcher du podium et Célia Aymonier et Anaïs Bescond, ne sont pas qualifiées pour la poursuite après un sprint catastrophique.

Chez les hommes, Simon Desthieux est un peu passé à côté de sa semaine française avec aucun top 5 à la clé. Un classement que le chouchou du public, Martin Fourcade, n’a atteint qu’une seule fois (5ème de la mass start). Pour Antonin Guigonnat, rien ne va plus. Le local de l’étape a frisé la correctionnelle sur le sprint avec 4 fautes et une 59ème place. Remonté en 43ème place sur la poursuite, il n’a pas pu intégrer la mass start du dimanche, faute de classement dans les 25 premiers.

Une performance perfectible donc pour les bleus, mais le classement général de la Coupe du Monde prouve qu’il faudra compter sur eux, avec quatre français dans le top 7 chez les hommes et deux dans le top 5 chez les dames.

Tour d’horizon des autres nations.

Les français, les norvégiens, Dorothea Wierer, mais les autres ? Pour les allemands, ça va mieux. Trois top 6 pour Denise Herrmann qui semble revenir en forme et surtout une magnifique victoire pour Benedikt Doll sur le sprint et des retours dans le top 10 pour Simon Schempp ou encore Arnd Peiffer.

© IBU

Un top 10 qu’ont intégrés les italiens Lukas Hofer et Dominik Windisch sur le sprint avant de sombrer sur les deux autres courses. Dans la marée franco-norvégienne, notons tout de même les belles performances de la tchèque Marketa Davidova, de la suissesse Lena Haecki et de la suédoise Linn Persson respectivement troisième du sprint, de la poursuite et de la mass start.

Faisons également un détour par la Finlande, où la biathlète Kaisa Makarainen, en grande difficulté depuis le début de la saison, a réalisé de belles performances. Seulement 56ème du sprint, elle a effectué une grande poursuite pour terminer 19ème. Un retour en forme confirmé le lendemain par sa 4ème place sur la mass start malgré un 16/20.

La déclaration de la semaine.

Des Mondiaux en France ? « On va y penser »

Michel Vion, président de la fédération française de ski chez nos confrères de Ski Chrono

Et à part ça ?

© IBU

Justine Braisaz après le sprint de vendredi : « Je ne connais pas d’autres sites de Coupe du monde avec une telle effervescence« . Français certes, mais aussi norvégiens, italiens et beaucoup d’autres nations ont souligné, toute la semaine, l’incroyable ferveur qui s’est dégagée du public du Grand Bornand. Forcément, à l’applaudimètre, ce sont les bleus qui ont remporté les suffrages des spectateurs. Véritable « chaudron » au cœur du village haut savoyard, le stade Sylvie Becaert et ses 60000 passionnés ont porté les biathlètes français sur le pas de tir mais aussi tout le long de la piste, malgré une météo exécrable et humide. On savait que la France était une grande nation de biathlon mais on est aussi certain maintenant que le public français est également un des meilleurs du circuit Coupe du Monde.

La suite du programme.

Au repos les champions ! Enfin jamais vraiment pour un biathlète même si la trêve des confiseurs va permettre de reposer les organismes et de rentrer un peu chez soi en famille pour célébrer les fêtes de fin d’année. On retrouvera donc tout ce petit monde à partir du 9 janvier prochain à Oberhof. Vivement !

Crédit photo : IBU