Sacrée championne du monde de relais ce vendredi avec Fany Bertrand et Jeanne Richard, Maya Cloetens est revenue pour nous sur cette magnifique performance. Après une entame parfaite de ses deux coéquipières, la Dauphinoise a terminé le travail comme il se doit.
Félicitations Maya ! Quelle course ! On imagine que tu dois être comblée par cette performance avec le plus beau des métaux au bout…
Merci ! Oui c’est génial franchement, je mets du temps à réaliser. Je voulais vraiment jouer la médaille mais l’or c’est encore autre chose… Ce qui est génial, c’est qu’on a toutes fait un super relais en passant en tête a chaque passage. Un travail d’équipe de rêve !
Quelques secondes avant de t’élancer, comment te sentais-tu ? Nerveuse de terminer le travail ?
J’étais très stressée oui. Surtout après le très beau travail des filles, je ne voulais pas gâcher le truc et je savais que je partais avec Linda Zingerle et Lena Repinc qui ont été les meilleures de la semaine donc j’avais peur de ne pas être au niveau ! Mais j’avais vraiment à cœur de finir le travail en beauté et de ne pas avoir de déception…
Comme tu le disais tu avais de gros noms face à toi (Zingerle et Repinc). La mission s’annonçait difficile…
Oui franchement dès le premier tour j’ai senti que l’Italienne (Zingerle) allait fort et sachant qu’elle tire bien plus vite que moi je savais que je n’avais pas trop le droit à l’erreur. Du coup après le couché franchement je n’y croyais plus trop (ndlr : Une pioche à son couché, Maya ressortait à plus de 10 secondes de Linda Zingerle) et je voulais juste sauver une médaille. Mais je suis restée concentrée sur ma course comme les coachs me l’avaient demandé en sachant qu’en biathlon rien n’est jamais joué avant la fin !
Je me suis juste concentrée sur l’essentiel : viser le noir.
Maya Cloetens
Et on l’a vu sur ce tout dernier tir où tu réalises un splendide 5/5, alors que l’Italienne perd complètement ses moyens…
Arrivant au debout il y avait beaucoup de stress, donc je me suis juste concentrée sur l’essentiel : viser le noir. Je ne pensais qu’à ça et j’ai senti des erreurs à côté donc je me suis encore plus appliquée ! Mais je n’avais pas vu qu’elle avait tourné autant (rire).
Tu ressors du dernier tir avec seulement 11 secondes d’avance sur la très rapide Lena Repinc. Et finalement tu as fait mieux que résister face à la Slovène !
Oui j’ai vite compris que la Slovène était à mes trousses et honnêtement je ne pensais pas pouvoir la tenir. Mais elle avait déjà beaucoup donné dans les deux premiers tours pour rattraper son retard. Moi je n’ai pas trop réfléchi, j’ai juste tout donné dès le début du tour car je ne voulais pas qu’elle rentre dans mes skis et ça a tenu ! Mais oui quand on sait la récompense qu’on à au bout ça nous donne encore plus de force !
Tu finis ta course dans les bras de tes coéquipières. Quelques larmes ont du être versées non ?
Je les ai senties monter haha ! Mais oui ces moments sont juste magiques quand elles me prennent dans leurs bras. Je ne tenais plus debout et j’avais plus aucune force, mais juste le sourire aux lèvres !
Ce sont des moments qui vont rester !
Maya Cloetens
Cette Marseillaise sur le podium a du être également un moment incroyable à vivre et à partager avec tes coéquipières…
C’est totalement fou ! Je pense que les médailles à plusieurs sont les plus belles, surtout à notre âge peut-être. On chantait toutes ensemble, ce sont des moments qui vont rester ! Je pense qu’on a une super équipe sans oublier Océane Michelon et les gars donc c’est génial de partager ces moments ensemble !
Ce titre conclut magnifiquement tes Mondiaux. Il y avait quelques regrets jusque-là en ne passant pas loin des médailles ?
Oui c’est un super happy end ! J’étais très déçue après ma poursuite de ne pas avoir pu jouer devant à cause d’un tir “déchet” qui m’a été impardonnable. Mais par contre je reste très satisfaite de mon sprint et même de l’individuel. Ce sont deux courses qui ne sont pas passées loin de la médaille mais la manière y était et j’en suis très contente ! Il y avait juste meilleur que moi ce jour-là. Mais cette médaille fait du bien à toute l’équipe quand même après plusieurs places d’honneur !
Crédit photo : IBU