Junior Cup

Jacques Jefferies : « Je vise une médaille »

À 18 ans, Jacques Jefferies va prendre part à sa première compétition internationale ce week-end lors des Mondiaux Jeunes d’Obertilliach. Le biathlète du club des Gets a bien voulu répondre à nos questions…

Depuis décembre ton hiver se résume avec des chronos internes. Comment vis-tu cette saison si particulière ? 

On a une chance extraordinaire comparé à beaucoup d’autres sports en France. La Fédération Française de Ski et les clubs locaux ont réussi à nous construire un type de circuit non officiel composé de nombreux week-ends de chronos. Même avec l’absence du public, ce qui est extrêmement dommage, nous sommes quand même capables de nous affronter avec les autres comités et de continuer notre hiver (presque) comme prévu.

Pour ma part la saison se déroule plutôt bien. Le manque de public sur le bord des pistes est difficile à supporter, l’ambiance est bien différente. Cependant, la sécurité de tous est la priorité de la Fédération, on le remarque également sur les nombreux gestes barrières imposés lors des courses. Je suis content de pouvoir me battre chaque week-end dans les meilleures conditions.

Tu débarques sur ces Mondiaux sans t’être frotté une seule fois à la concurrence internationale (Junior Cup annulée). Comment appréhendes-tu ce rendez-vous ?

Évidemment l’annulation de la Junior Cup ne nous permet pas d’avoir un retour sur le niveau de la concurrence, surtout sur leur vitesse à ski et leur forme du moment. Malgré cela, on a tout mis en œuvre pour être en forme sur les dix jours qui arrivent et je suis sûr que l’équipe de France sera au rendez-vous pour jouer devant avec les autres nations ! Pour ma part, cela n’a pas d’importance. Que ce soit des Français ou des étrangers à côté de moi au portillon de départ j’appréhende la course de la même manière et je me donnerai toujours à fond peu importe le niveau des concurrents !

Ceci m’a forcé à me remettre en question.

Jacques Jefferies
Crédit photo : Prune JEANMONNOT
Avant ces Mondiaux, quel bilan tires-tu de ton hiver ? Tu as réalisé de grosses performances au meilleur des moments… 

Votre question résume parfaitement mon hiver. Les premières courses de l’hiver qui ont servi de courses de sélection pour les IBU Cup ont été très compliquées pour moi. J’étais très loin sur les temps à ski comparé à ce que je suis capable d’accomplir. Avec en plus des résultats au tir médiocres, je suis loin derrière dans la feuille du classement. Cette mauvaise forme est restée pendant tout le premier bloc de compétition. Dans le dur mentalement, ceci m’a forcé à me remettre en question et me concentrer sur le deuxième bloc de compétition.

Avant le deuxième bloc on a réalisé un stage de volume sur le domaine des Plans d’Hotonnes pour refaire des kilomètres de ski avant de reprendre. C’est un stage qu’on réalise chaque hiver avec le comité et que j’aime beaucoup. Ceci m’a beaucoup réussi vu que le week-end d’après à La Seigne je signe mon meilleur résultat en remportant le week-end chez les U19. De plus, ma forme à ski était de retour au niveau espéré. Il reste cependant quelques points à bosser au niveau du tir mais la forme est présente.

Au regard de ta moyenne de tir depuis le début de l’hiver, penses-tu avoir enfin trouvé les clés pour réussir de bons passages derrière la carabine durant ces Mondiaux ?

Si je me base juste sur la moyenne de tir je suis loin de ce que je devrais accomplir mais heureusement dans mon comité on regarde très rarement les chiffres et on travaille beaucoup plus aux sensations et en ce moment je me sens bien derrière la carabine. J’ai une position beaucoup plus relâchée comparé aux derniers hivers, que ce soit en couché ou en debout. On a beaucoup travaillé sur ma respiration et la qualité de mes balles pendant l’été et j’espère que je serai à la hauteur de mes adversaires. De plus, j’ai passé beaucoup d’heures derrière la carabine dans ma chambre à tenir la position debout pour justement essayer de trouver plus de réussite sur mon tir.

Je n’ai qu’une seule envie, de me lancer sur le premier départ.

Jacques Jefferies
Crédit photo : Prune JEANMONNOT
C’est ton premier grand rendez-vous international. Dans quel état d’esprit es-tu ? 

Je suis impatient de voir le niveau à l’international pour la première fois. N’ayant pas participé l’an dernier aux JOJ, les Mondiaux d’Obertilliach sont ma première sélection avec l’équipe de France de biathlon. Sachant assez tôt dans ma préparation que la Junior Cup n’aurait pas lieu, les Championnats du Monde ont été le seul objectif de mon hiver. Maintenant que j’y vais je n’ai qu’une seule envie, de me lancer sur le premier départ. Toutes les heures effectuées cet été et cet automne vont, j’espère, payer sur la dizaine de jours qui arrivent.

Tu arrives sur ces Mondiaux Jeunes avec quelles ambitions ?

Quand la France part pour une étape à l’international, elle ne part pas pour revenir les mains vides. Donc évidemment je vise une médaille. Le titre serait incroyable mais juste de monter sur le podium serait déjà une grosse performance. Il y a trois courses individuelles et un relais sur ces Championnats du Monde. Les courses que j’attends le plus sont le sprint et la poursuite. Le sprint parce que c’est une course intense et courte sur laquelle je peux être explosif et j’aime beaucoup cela. Puis la poursuite avec son aspect de confrontation directe qui est unique en biathlon. C’est aussi les deux formats de course sur lesquels je réussis le mieux, et donc où j’espère pouvoir jouer les places devant.

Crédit photo : Quentin Joly