En forme sur le Summer Tour, Jacques Jefferies a répondu à nos questions. Le biathlète des Gets espère découvrir le circuit IBU Cup dès l’ouverture de la saison.
Bonjour Jacques ! L’ouverture de l’hiver est dans un mois. Dans quel état d’esprit es-tu ?
« Bonjour Biathlon Live. Hyper déterminé sont les mots qui résument bien mon état d’esprit à quelques semaines des premières courses de sélections de cet hiver. On rechausse les skis dans un peu plus d’une semaine à Bessans sur la neige de culture et j’ai hâte de retrouver les sensations de glisse. Quand on voit les fondeurs partir skier sur les glaciers, cela nous donne tellement envie de les rejoindre. »
L’hiver dernier tu as pris part à ta première compétition internationale (les Mondiaux Jeunes à Obertilliach). Qu’est-ce qui est ressorti de cette semaine en Autriche ?
« Les Mondiaux jeunes de l’an dernier ont été une expérience incroyable, même si les performances que j’ai réalisées étaient loin de mes objectifs affichés. Je suis reparti avec de nombreux axes de travail sur lesquels nous avons travaillé cet été avec Claire Breton et Simon Fourcade. La semaine en Autriche m’a aussi permis de voir le niveau international dans ma catégorie d’âge et quand je vois les très belles performances de mes coéquipiers, cela me motive pour retourner à l’international cet hiver pour prendre ma revanche. »
Comment s’est déroulée ta préparation ? Satisfait du travail effectué ?
« L’été s’est super bien déroulé. Nous avons un super groupe d’entraînement qui nous tire vers le haut que ce soit sur les séances physiques ou sur les séances de tir. De plus, le groupe s’entend très bien. On a tous l’envie d’aller s’entraîner et je trouve ça top. Pour ma part, je suis assez satisfait de ma préparation estivale. Avec les coachs, nous avons bien travaillé sur les points un peu négatifs de l’hiver dernier comme mes temps de tir et j’espère que les améliorations seront visibles dès les premières courses de cet hiver. »
On se rend compte que la France est très loin derrière en termes d’infrastructures dédiées au nordique.
Jacques Jefferies
Avec le groupe junior vous avez effectué un stage à Ruhpolding il y a quelques semaines. Comment s’est passé ce rassemblement ? Ça doit être génial de pouvoir s’entraîner sur un site si mythique…
« C’était incroyable ! On s’entraîne tout l’été à Prémanon qui est l’un des meilleurs stades en France puis on débarque en Allemagne, à Ruhpolding, et on se rend compte que la France est très loin derrière en termes d’infrastructures dédiées au nordique. Pouvoir s’entraîner conjointement avec l’équipe junior allemande pendant une semaine nous a permis de voir comment ils s’entraînent et les différentes techniques utilisées pendant la préparation estivale. Il y a de nombreuses choses différentes au sein des fédérations et je pense que le stage a permis aux deux nations d’évoluer. L’une des grosses différences que j’aimerais souligner c’est le fait que chez eux, tous les athlètes, même ceux de mon âge, ont un contrat financier (avec la douane, gendarmerie, armée) ce qui leur permet de pouvoir vivre plus librement de leur sport. En France, une telle chose semble impossible à réaliser. »
C’était assez stylé de skier avec lui, surtout dans les bosses où tu peux entendre les encouragements du public.
Jacques Jefferies
Le Summer Tour s’est globalement très bien passé pour toi. On sent que tu es déjà présent physiquement avec un tir plus solide…
« Je suis très content de mes performances lors des deux week-ends du Summer Tour. Physiquement, je suis à un niveau qui me permet de rivaliser avec les cadors du circuit et j’espère pouvoir reproduire la même chose cet hiver. Au tir, il y a de belles choses qui montrent les améliorations que j’ai pu avoir pendant l’été. Maintenant il faut continuer à travailler à l’entraînement pour ne pas perdre cela et pouvoir l’appliquer pendant les courses de l’hiver qui sont quand même les courses les plus importantes. »
Sur la poursuite d’Arçon, Tu t’es même retrouvé en piste avec Émilien Jacquelin !
« C’était une chose de pouvoir le suivre sur les skis mais une fois arrivé au tir c’est là qu’on voit les plus grosses différences. Lui ressort très rapidement avec un 5/5, et moi à côté de lui je m’emballe en essayant de le suivre alors que nous n’avons pas le même niveau et je ressors avec deux fautes. Mais j’avoue que c’était assez stylé de skier avec lui, surtout dans les bosses où tu peux entendre les encouragements du public qui ont été hors normes lors du deuxième week-end à Arçon. »
Tu es en première année junior. Malheureusement on sait que les Bleus n’évolueront pas sur la Junior Cup cet hiver. Pas trop déçu ?
« On nous l’a annoncé lors de notre premier stage au mois de juin donc nous nous sommes rapidement tournés vers d’autres objectifs mais c’est sûr que nous étions déçus. La Junior Cup est pour beaucoup la première opportunité de courir régulièrement à l’international et ça nous donne beaucoup de motivation pour y accéder. Mais je crois que nous ne sommes pas la seule nation à ne pas courir sur ce circuit cet hiver. On verra une fois que la saison aura commencé. »
L’objectif principal de l’hiver reste de partir aux Championnats du Monde juniors aux États-Unis
Jacques Jefferies
D’ailleurs, connais-tu les raisons de votre non-présence sur la Junior Cup cet hiver ?
« Pas précisément, mais en France, sur le circuit national, le niveau est déjà très élevé. Quand tu gagnes régulièrement au SAMSE, tu peux être sûr que sur des courses juniors à l’international tu joueras également devant. »
Comment te projettes-tu sur cet hiver ? Une première sélection en IBU Cup est dans ton viseur ?
« L’hiver approche très rapidement, tout comme les premières sélections pour l’IBU Cup. Il reste deux places à aller chercher étant donné que certains athlètes sont présélectionnés grâce à leurs résultats sur le circuit l’an dernier. Évidemment, je vais me battre pour y aller mais l’objectif principal de l’hiver reste de partir aux Championnats du Monde juniors aux États-Unis et de jouer régulièrement le podium sur le circuit national Français. »
Crédit photo : Dans les yeux d’Elsa Photographie