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Marie-Laure Brunet : « Mon corps a dit stop »

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Marie-Laure Brunet s’est confiée au quotidien régional Ouest-France sur les raisons de son départ anticipé à la retraite en 2014, à 25 ans. La double médaillée olympique évoque également sa reconversion.

Un malaise sur le relais olympique de Sotchi.

On se souvient de départs anticipés à la retraite pour des biathlètes comme Magdalena Neuner ou sa compatriote Laura Dahlmeier. Des fins de carrière à un jeune âge, mais qui résultent d’une réelle volonté. Marie-Laure Brunet, elle, y a été plus ou moins contrainte.

Étudiante aux côtés de Martin Fourcade, ce dernier prendra sa retraite à 30 ans au sommet de sa gloire. Pour la native de Lannemezan, ce moment arrivera plus tôt. Dans le dur aux J.O. de Sotchi en 2014, la biathlète acheva sa quinzaine olympique par un gros malaise sur le relais dames. Peu après le premier tir, elle s’effondra au sol, mettant fin prématurément aux espoirs olympiques du quatuor français.

Après le premier tour et le premier tir, je me suis effondrée. Mon corps a dit stop. Je pense que j’étais allée au bout du mental. J’ai été évacuée sur civière et c’était la fin du relais.

Marie-Laure Brunet, Ouest France
Une fin de carrière anticipée.

Ce qu’elle n’imaginait pas, c’est que cette course allait être la dernière de sa carrière professionnelle. Mais ce malaise allait obligé la Championne du Monde de relais mixte de Pyeongchang en 2009 à écouter son corps.

J’étais totalement épuisée. Je ne voulais pas voir les signaux qui étaient présents depuis plusieurs années. Ça a été le début d’une remise en question […] Après trois mois de réflexion, j’ai décidé de mettre un terme à ma carrière.

Marie-Laure Brunet, Ouest France

Elle avait pourtant planifié d’arrêter sa carrière en 2018 à 30 ans. Elle stoppa donc sa carrière à 25 ans avec un palmarès loin d’être infamant pour une carrière courte. Neuf médailles mondiales dont un titre, deux médailles olympiques et 34 podiums en Coupe du Monde.

Sa quête du général au début des années 2010 la fit rentrer dans une forme de surentraînement qui allait lui être fatal, sur un plan mental, quelques années plus tard. Excellente au tir, la tricolore était plus en difficulté sur les skis face à des fusées comme Neuner ou Domracheva. Son meilleur hiver s’acheva par une septième place au général lors de la saison 2011/2012.

Une reconversion loin du circuit de la Coupe du Monde.

Après avoir suivi une thérapie et s’être exilée un mois en Alaska pour faire le point avec elle-même, Marie-Laure Brunet s’est lancée dans sa reconversion. Souhaitant « relever des défis », et malgré des propositions dans le monde du sport, l’ex-biathlète s’est dirigée vers le monde de l’entreprise pour travailler dans l’accompagnement mental.

Aujourd’hui, j’ai trois branches d’activité. Une partie coaching, en entreprise et dans le sport. J’accompagne aussi bien les athlètes que les staffs. J’ai également une partie où je partage mon expérience.

Marie-Laure Brunet, Ouest France

Peu nostalgique de sa vie de biathlète, elle constate que de grands progrès ont été réalisés pour éviter qu’une mésaventure comme la sienne arrive à d’autres athlètes : « Maintenant, les techniques d’entraînement évoluent. On inclut de plus en plus le repos.« 

Un point positif qui ne doit pas faire oublier que le burn-out reste un sujet encore trop tabou dans le monde sportif professionnel. « Ça arrive souvent. Surtout en fin de carrière. C’est moins vendeur que les belles histoires, c’est sûr. Mais également du côté des sportifs, certains sont moins à l’aise avec ça. » conclut Marie-Laure Brunet.

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Crédit photo : espritbleu.franceolympique.com