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FOJE – Simon Fourcade : « Ils vont prendre de l’expérience »

À la veille des premières courses du Festival Olympique de la Jeunesse Européenne se tenant en Italie, Simon Fourcade est notre invité pour faire le point sur le groupe tricolore et sur ses attentes.

Une préparation tronquée pour le groupe tricolore

Coach du groupe junior de l’équipe de France depuis maintenant quatre hivers, Simon Fourcade encadrera cette semaine un groupe de jeunes biathlètes ne faisant pas partie du giron de l’équipe de France et par conséquent qu’il ne connaît que très peu. La première rencontre a eu lieu jeudi dernier lors du rassemblement à Annecy, point de départ vers l’Italie et Friuli Venezia Giulia.

« Un stage de deux jours était initialement prévu du côté de Prémanon, sauf que les conditions de neige n’étaient pas optimales et trouver un site de repli réunissant les conditions aussi rapidement était compliqué. Donc le stage a été annulé et la première rencontre s’est faite lors du départ pour aller sur le site des compétitions. En revanche, on a quatre jours de préparation, étant donné que la première course est mardi, ce qui va nous laisser le temps de faire le point, de préparer les compétitions et d’apprendre à bien faire connaissance. On se connaît très peu, même si on se croise sur les courses nationales tout l’hiver. »

Comment ont été sélectionnés les biathlètes

Simon Fourcade nous explique le système mis en place par la Fédération Française de Ski pour sélectionner les biathlètes qui représenteront la France cette semaine et comment le staff tricolore a dû gérer un imprévu.

« Pour les sélections on a pris les meilleurs résultats sur les courses de Bessans mi-décembre et d’Autrans juste avant Noël. Les sélections ont dû se faire tôt, car il faut que l’on puisse donner les noms des sélectionnés quasiment un mois avant et ça ne nous laissait pas le choix de faire des sélections plus proches de l’événement. En fait, on a des points FFS, on cumule ces points et on supprime le plus mauvais résultat des quatre, car tout biathlète peut avoir une défaillance sur une course ou des conditions de course désavantageuses, et tout simplement les meilleurs sont sélectionnés. »

Bessans – OT Haute Maurienne Vanoise

« Pour le remplacement d’Alice Dusserre (malade, ndlr), ça s’est passé tout simplement en prenant le nom de la biathlète qui la suivait sur la liste de sélection. Il s’est avéré que c’était Emma Oustry, qui a fait un très bon début de sélection (à Bessans, ndlr) et qui était passée un peu à côté du second. Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Alice aura l’occasion de venir sur d’autres événements. »

Une première expérience pour nombre d’entre eux

À quelques heures du début de cette édition du Festival Olympique de la Jeunesse Européenne la quasi-intégralité du groupe tricolore évoluera pour la première fois sur des compétitions internationales.

« C’est la première expérience internationale de tout le monde à part pour Voldiya Galmace-Paulin (qui a couru sur la Junior Cup cet hiver, ndlr), c’est le premier événement d’ampleur de leur carrière. Ils vont prendre de l’expérience, voir un petit peu comment ça se passe au niveau de l’organisation et peut-être appréhender un petit peu moins les événements qui vont suivre dans leur carrière et leur permettre de prendre du plaisir. On est quand même dans un cadre olympique, avec d’autres disciplines, donc ça a une ampleur beaucoup plus conséquente. Cependant, on est sur des très jeunes catégories, donc il y a encore de l’eau qui peut couler sous les ponts. »

Bien conscient que ses biathlètes sont encore très jeunes, 17 et 18 ans, Simon Fourcade ne veut surtout pas leur mettre trop de pression sur les épaules. L’expérience et le plaisir avant tout !

« Personnellement, je ne leur ai pas demandé de résultats en particulier. Ce sont des jeunes et ce qu’ils doivent faire avant tout, c’est apprendre. Je pense que leur mettre des attentes, c’est leur rajouter une pression supplémentaire que certains ne sont peut-être pas encore a même d’assumer. Ça pourrait plus les détruire qu’autre chose dans le cas où ils n’arriveraient pas à atteindre les objectifs. Ils se mettent assez la pression tout seul pour qu’on leur en mette en plus avec des attentes de résultats. Lors de la dernière édition, Lou Thiévent et Amandine Mengin avaient très bien réussi, mais on ne les a pas retenus dans les groupes juniors pour ne pas faire des FOJE un passage obligatoire pour rentrer dans les instances fédérales et montrer qu’on a le temps de grandir. C’est une volonté de la fédération et c’est également ma vision des choses. »

Lou Thiévent – France Olympique

Simon Fourcade insiste sur le fait que ce FOJE n’est pas une finalité en soit et que nombre de biathlètes d’aujourd’hui ne se sont pas illustrés sur cette compétition dans le passé.

« Sur les biathlètes de renom que l’on a sur la Coupe du Monde, très peu ont fait les FOJE, donc ce n’est qu’une étape parmi d’autres et il ne faut pas précipiter les choses. »

Qui pour encadrer les jeunes Bleu(e)s ?

Du côté du staff technique, Simon Fourcade ne sera pas seul, l’encadrement habituel de la Junior Cup est présent pour cette édition 2023 du FOJE.

« On est avec l’encadrement junior habituel de la Junior Cup, c’est-à-dire avec Claire Breton qui est en charge du tir, moi pour la partie physique, Loïc Peruccio qui est en charge depuis cette saison de la cellule glisse et également Bastien Cerdan qui est coach pour le comité de l’Ain et qui est là en renfort pour nous aider. »

Crédit photo : Hugo Rivail