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Ekaterina Yurlova-Percht, une biathlète russe en Autriche

Dans une interview accordée à la fédération russe, Ekaterina Yurlova-Percht s’est livrée sur sa préparation à l’écart du groupe national.

La biathlète russe a tenu à rassurer ses fans quant à l’avancement de sa préparation d’intersaison.

« J’essaie de publier sur les réseaux sociaux de courtes vidéos ou des photos de mes entraînements ou de certaines courses, mais je n’ai pas assez de temps pour le faire régulièrement. Tout l’accent est mis sur la préparation de la saison à venir et l’éducation de ma fille. À tous ceux qui sont en manque d’informations à mon égard, je tiens à vous dire : ne vous inquiétez pas, je vais bien, je me prépare et je travaille. Le plan d’entraînement a été établi en tenant compte du fait que j’ai des attentes personnelles pour la Coupe du Monde.« 

Les trajets Autriche-Russie en période de pandémie

Initialement attendue aux championnats nationaux à Tioumen, Ekaterina Yurlova-Percht a finalement renoncé à sa participation dû à une organisation trop complexe. La Russe vit en Autriche avec son mari Josef Percht, membre du staff autrichien de ski alpin, et leur petite fille Kira née de leur union en 2016.

« Je suis constamment en contact avec l’encadrement de l’équipe, je communique régulièrement avec Mikhail Shashilov. La dernière conversation remonte juste avant les championnats nationaux. Oui, je voulais m’y rendre, mais en Autriche les mesures sanitaires ont été renforcées et il s’est avéré « plus pratique » de rester sur place. Il n’y avait qu’une seule option : un trajet de cinq escales et d’une durée de 23 heures. Finalement, la décision a été prise de rester à la maison.« 

Un éloignement géographique de son pays natal et une situation sanitaire qui compliquent d’autant plus la situation pour la biathlète.

« La plus grande partie de l’été, je n’ai pas pu prendre l’avion pour l’Autriche. Mon mari n’avait pas vu notre fille depuis huit mois. La seule façon de communiquer pendant tout ce temps était par vidéo. Il y avait de nombreuses possibilités pour se rendre à Ramsau en été, mais je devais voyager seule. Ça ne me convenait pas, car je voulais voyager avec ma fille et prendre beaucoup de matériel d’entraînement. Je voulais minimiser le temps passé sur la route. Ce n’est qu’en août que j’ai eu une opportunité.« 

Des parents aux petits soins

Durant un séjour dans sa mère patrie, Ekaterina a envisagé la possibilité de participer à au moins un camp d’entraînement avec le reste de d’équipe.

« J’y ai pensé, bien sûr. J’ai discuté avec Mikhail Shashilov et Nikolay Stepanovich Zagursky. Dans les conditions que mon père a mises en place pour moi à Toksovo, je pouvais faire le même travail que le reste de l’équipe, en étant près de ma fille. Mes parents ont transformé leur véranda en salle de sport. Ils ont même acheté un simulateur de poussée à ski Ercolina. Cela m’a évité de devoir aller dans des gymnases car j’avais tout à portée de main 24/24. Les restrictions qui étaient en vigueur à Moscou et à Saint-Pétersbourg pour l’entraînement en plein air m’ont à peine touchée. Je me suis entraînée sous le contrôle de mon père : je lui fais confiance à 200%.« 

Dans son pays d’adoption, la Russe profite de bonnes infrastructures et de conditions quasi idéales pour son intersaison.

« J’habite près du centre d’entraînement de Ramsau, où il y a une piste de ski-roues et un stand de tir, on peut également monter/skier sur le glacier. J’ai l’intention d’y skier dans les prochains jours. Cette semaine à Ramsau a commencé par une forte tempête, mais les prévisions météorologiques promettent une amélioration.« 

Objectif saison 2020-2021

« L’encadrement a commandé des skis pour moi ainsi que pour toute l’équipe. Au début de l’été, j’ai discuté avec le chef de l’encadrement technique russe, je lui ai fait part de toutes mes demandes et le message est bien passé. Le représentant de « Fisher » m’a apporté un lot de skis à la maison. Les skis pour les autres biathlètes russes sont également prêts, mais d’après ce que j’ai compris, il ne leur est pas possible de venir les chercher. Je vais commencer à m’entraîner sur la neige avec les nouveaux skis. Je les préparerai moi-même, il n’y a pas de problème.« 

À un peu plus d’un mois de la prochaine saison, Ekaterina Yurlova-Percht profite de chaque instant qu’il lui reste pour optimiser son entraînement.

« J’étais sous pression à Wiesbaden, parce que je ne me préparais pas que pour une course, mais pour la saison. Il en a été de même pour les filles à Tioumen. J’étais satisfaite de mes performances à ski à Wiesbaden, mais je n’étais pas encore assez rapide. Il y a beaucoup à faire dans le temps qui reste avant le début de la saison.« 

« Je passe tout le mois d’octobre en Autriche, je profite de l’entraînement en altitude sur le glacier et je fais des sessions de tir à Ramsau. Nous allons examiner la situation, si elle le permet je me préparerai pour la Coupe du Monde de Kontiolahti. Je n’envisage pas encore d’autres options.« 

Des propos recueillis par Andrey Shitikhin.

Crédit photo : capture d’écran IBU