L’équipe de France masculine visait une troisième victoire successive à l’occasion du relais de Ruhpolding. Elle n’a laissé aucune chance à ses concurrents et, à l’issue d’une course pleine, coupe une nouvelle fois la ligne d’arrivée en tête devant la Suède et l’Allemagne. La Norvège termine seulement quatrième.
Emilien Claude parfait premier relayeur
Le duel tant attendu aura tourné court. Vainqueur des deux précédents relais, la France visait la passe de trois. La Norvège, deuxième à deux reprises, voulait mettre fin à cette domination. Mais des erreurs sur les relais 2 et 3 ont mis à mal tous leurs espoirs. Pourtant, tout semblait bien engagé. Emilien Claude, premier relayeur français, s’élançait face à Sturla Holm Laegreid. Le deuxième de l’individuel mercredi dernier face au deuxième du classement général. Echaudé par sa performance deux jours plus tôt, le Tricolore ne laissait rien passer sur son tir couché, là où le Norvégien commettait une erreur. Sur le debout, une erreur aurait pu le mettre dans le doute. Il n’en fut rien et Emilien Claude repartait avec une seule balle de pioche utilisée, tout comme Sturla Holm Laegreid, pour donner le relais à son frère, Fabien, en première position.

Fabien Claude prend l’ascendant
Le coude à coude franco-norvégien continuait de plus belle, avec la fusée Vebjoern Soerum. Ce dernier prenait un léger avantage à l’issue du tir couché, qu’il ponctuait par un 5/5. Fabien Claude, lui, manquait une cible et dut s’y reprendre une deuxième fois pour la blanchir. Dix secondes séparaient le Norvégien du Français à la sortie du pas de tir. Vebjoern Soerum parvenait même à en grapiller quelques-unes supplémentaires lors de son deuxième tour, pour asseoir son avance. Mais l’enjeu était-il trop fort pour lui ou la concentration lui fit-elle défaut ? Le Norvégien manquait trois cibles. Trois balles de pioche plus tard et quasi même constat : une seule cible blanchie et deux tours de pénalité l’attendaient.

Sûrement attentif au malheur de Vebjoern Soerum, Fabien Claude ne laissa pas passer pareille occasion. Malgré une pioche, c’est bien la tête de course qui l’attendait sur son dernier tour, devant l’Ukrainien Vitali Mandzyn, qui profitait des erreurs des grosses nations pour prendre le deuxième rang virtuel. L’Allemagne, à domicile, ne parvenait pas à faire mieux que troisième, après sept erreurs sur le pas de tir de ses deux premiers relayeurs, Justus Strelow et Danilo Riethmueller.

Quentin Fillon-Maillet intraitable au tir
La France, à mi-course, comptait plus de vingt secondes d’avance sur ses poursuivants. Un fauteuil confortable pour son troisième relayeur, Quentin Fillon-Maillet, qu’il ne fit que renforcer. Une légère tendance droite sur son couché aurait pu le mettre à mal. Mais le Français fit parler son expérience pour réussir un solide 4/5, qu’il combla rapidement par une balle de pioche. Mieux : il proposa sur son debout un tir parfait et ultra-rapide qui, combiné à une belle glisse sur les skis, lui permit de donner le relais seul en tête, avec une avance incroyable de près de quarante secondes. Car derrière, les erreurs s’enchaînaient.

La Norvège, qui avait passé son deuxième relais en quatrième position, continuait son cauchemar avec Tarjei Boe. Impeccable sur son tir couché, ce dernier pouvait rêver à une remontada. Mais tous ses espoirs s’envolèrent avec ses trois balles perdues sur le debout. Il réussit finalement à en blanchir deux et dut partir sur l’anneau de pénalité pour un tour. Un moindre mal mais de grosses secondes perdues sur la tête de course. La Slovénie, grâce à Anton Vidmar, auteur d’un excellent 10/10, tirait son épingle à ce jeu pour passer le relais en deuxième position juste devant la Suède. Seulement douzième après le deuxième relais catastrophique de Jesper Nelin (cinq pioches) et proche de la correction, cette dernière signait une incroyable remontée après l’excellente course de Martin Ponsiluoma. Le Suédois n’utilisait que deux balles de pioche et faisait parler sa vitesse à ski pour revenir sur le podium virtuel. L’Allemagne de Johannes Kuehn, 4è, et l’Ukraine d’Anton Dudchenko, 5è,restaient toutefois en embuscade, à l’affût de la moindre erreur.

Emilien Jacquelin solide dernier relayeur
Émilien Jacquelin endossait le rôle de finisher pour la France. Un rôle qu’il avait parfaitement assumé sur les deux précédents relais. Serait-il une nouvelle fois à la hauteur de l’événement, face à la pression d’une troisième victoire de rang historique ? Le Francais ne sembla aucunement déstabilisé par le poids de cet enjeu. Certes, il lâcha une erreur sur son couché et sur son debout. Mais il réussit à les combler aussitôt, ne laissant aucune ouverture à ses poursuivants. Et c’est bien en tête, pour la troisième fois consécutive, qu’Emilien Jacquelin passa la ligne d’arrivée. Un succès historique qui prouve la solidité de l’équipe de France masculine actuelle. Une domination à confirmer à Antholz dans huit jours, pour la dernière épreuve de relais avant les championnats du monde.

La deuxième place revint finalement à la Suède, grâce au travail payant de son ultime relayeur, Sebastian Samuelson. A 9/10 et avec une seule balle de pioche utilisée, le Suédois prit le meilleur sur le Slovène Lovro Planko, pourtant deuxième avant les tirs (7/10 seulement) et qui ne put faire mieux que cinquième. L’Allemagne dut s’employer pour monter sur la troisième marche du podium. L’Ukrainien Taras Lesiuk, très bon derrière la carabine (10/10), ne parvint pas à égaler le niveau de ski de Philipp Nawrath pour espérer rivaliser avec lui.

La Norvège en plein doute
C’est du côté de la Norvège que vint finalement la menace la plus notable. L’Allemand frissonnait après ses deux pioches consécutives sur son couché et son debout. En même temps, la fusée Johannes Boe réussissait le plein sur son couché et comblait un peu de son retard. Mais ses deux erreurs sur son debout achevèrent tout espoir de remontée. Dix secondes le séparaient au final d’un podium inenvisageable un relais plus tôt : une balle de pioche en trop sur les treize utilisées ce vendredi. Le relais norvégien est-il en proie au doute à l’issue de cette nouvelle course ? La composition lors du prochain relais dans une semaine apportera certainement des premiers éléments de réponse.

Résultats
Crédit photos : Thibaut/NordicFocus