Coupe du Monde

Ruhpolding – Des Norvégiennes solides s’imposent sur le relais dames

Sur une course dense où plusieurs équipes pouvaient espérer s’imposer, ce sont finalement les Norvégiennes qui ont réussi à tirer leur épingle du jeu. Les Françaises, fortes d’une première moitié de course parfaite, pourront nourrir de nombreux regrets.

Encore et toujours la Norvège

A l’image de leurs homologues masculins hier, c’est encore la Norvège qui a franchi la ligne d’arrivée en premier. Les quatre filles scandinaves ont toutes livré une course solide (seulement 6 pioches), pour offrir un énième succès à leur Nation.

Les coachs norvégiens avaient opté pour une stratégie de course en mettant les athlètes les plus solides que sont Marte Olsbu Roeiseland et Ingrind Landmark Tadrevold aux deux derniers relais. Il fallait donc que Karoline Offigstad Knotten et Ragnhild Femsteinevik maintiennent leur équipe dans le haut du tableau. C’est chose faite pour la première qui passera le témoin à 15 secondes de la tête avec un magnifique 10/10. La deuxième aura plus de difficultés et lâchera 46 secondes avant de lancer la revenante, détentrice du gros globe de cristal : Marte Olsbu Roeiseland. Si on pouvait penser que le forme de la championne n’était pas optimum, c’est elle qui fera basculer la course en reportant brillement son duel avec Sophie Chauveau. Auteure également d’un 10/10, elle lancera la figure de proue norvégienne depuis le début de la saison : Ingrid Landmark Tandrevold. Cette dernière, sur orbite, n’a plus qu’a finir le travail d’une équipe encore une fois performante, peu importe la composition. La gauchère nous gratifiera d’une démonstration face aux cibles et passera, tout sourire la ligne, en laissant la concurrence dans le rétroviseur.

Crédit photo : Manzoni/NordicFocus

Une lutte acharnée pour le podium.

Nombreuses étaient les prétendantes au podium au départ de ce relais. Si la Suède a craqué d’entrée avec Mona Brorsson, l’Italie, l’Allemagne, la Suisse ou encore la République Tchèque ont été en position toute la course de monter sur la boîte. À ces nations s’ajoute la France, dont on reparlera par la suite, qui s’est mêlée un temps à la bataille.

Crédit photo : Manzoni/NordicFocus

Quand bien même l’Allemagne a mal débuté avec sa première relayeuse Anna Weidel, l’assurance tout risque sur le pas de tir, Vanessa Voigt, a remis les siennes dans le bon wagon pour prétendre à une fin de course ambitieuse. La troisième relayeuse, Sophia Schneider n’avait plus qu’à maintenir l’Allemagne dans la minute avant de passer le relais à la fusée allemande, Denise Herrmann-Wick. Cette dernière aura fait parler toute sa puissance pour s’imposer dans son duel final avec Dorothea Wierer, et accrocher une belle médaille d’argent.

Les transalpines, elles, à l’image de leurs consœurs allemandes, ont adopté une stratégie où leurs biathlètes phares : Lisa Vittozzi et Dorothea Wierer sont intercalées en étant respectivement deuxième et quatrième relayeuses. Stratégie payante car leurs coéquipières ont élevé leur niveau de biathlon pour que les deux figures de proues italiennes puissent aller à la bagarre dans les moments décisifs. Lisa Vittozzi, détentrice du premier temps de ski de son groupe et une seule pioche et Wierer, moins en forme sur les spatules mais toujours aussi efficace et surtout rapide sur le pas de tir permettra à l’Italie de monter sur la boite, en troisième position puisque Dorothéa Wierer n’aura pas réussi à contenir la fusée allemande Herrmann-Wick à la glisse.

Crédit photo : Manzoni/NordicFocus

Le relais français : de la perfection à la frustration

C’était une composition inédite pour l’équipe de Cyril Burdet ce samedi à Ruhpolding. Avec une tête de liste laissée au repos, les quatre biathlètes de ce relais ne partaient pas favorites, mais n’avaient rien à envier à leurs concurrentes sur le papier.

Lou Jeanmonnot débute la course en attaquant, prenant les rênes de la course dès le premier tour. Forte sur les skis avec le premier temps de ski de son groupe, elle impressionnera également derrière la carabine avec un magnifique 10/10. Si elle se dira frustrée de son temps de tir couché, elle lance la course tricolore de la plus belle des manières et passe le témoin à Chloé Chevalier en tête, 4 secondes devant la Suisse à 15 secondes de la Norvège et à 30 secondes de l’Italie.

Crédit photo : Manzoni/NordicFocus

Si on pensait avoir assisté au relais parfait, on n’avait encore rien vu. C’est une Chloé Chevalier métamorphosée qui s’est présentée sur le circuit de Ruhpoling cet après-midi. Maintenant l’écart avec ses adversaire et forte d’un tir précis et rapide, elle aura impressionné l’audience avec un tir debout rapide et précis. Elle lançait Sophie Chauveau avec un écart creusé à 27 secondes de l’Italie, 46 de la Norvège et 57 de l’Allemagne. Pas une pioche jusqu’à présent, le relais français est sur la bonne voie pour une course proche de la perfection.

Sophie Chauveau s’élance, la Bornandine participe ici à sa première course par équipe en Coupe du Monde, seule en tête, seule face à son destin. Si la révélation française de la saison est comme à son habitude à l’aise sur les skis, son mental va malheureusement la lâcher sur le pas de tir. 3 pioches au tir couché, elle se retrouve à skier avec la revenante Marte Olsbu Roeiseland, plus affamée que jamais. Il faudra avoir la tête froide sur le debout. Ce ne sera pas le cas puisque Sophie Chauveau ira tourner à deux reprises sur l’anneau de pénalité, laissant ses concurrentes s’envoler, l’espoir d’un podium avec. Elle passera donc le relais à Anaïs Chevalier-Bouchet avec 1 minute et 7 secondes de retard.

Crédit photoManzoni/NordicFocus

La dernière relayeuse française, n’ayant plus rien à jouer s’est contentée d’un relais correct, avec 3 pioches et un quatrième temps de ski du jour. De quoi terminer 6e pour l’équipe de France, regrettable, certes, mais ce relais est plein de promesses pour la suite de la saison.

Les résultats complets :

Crédit photo : Nordic Focus