À quelques jours de l’ouverture des Mondiaux, Anne-Sophie Bernadi, voix du biathlon sur la Chaîne l’Équipe, nous a accordé un long entretien. Dans cette deuxième partie, la Catalane nous présente le dispositif de la Chaîne l’Équipe pour les Championnats du Monde de Pokljuka.
La première partie est à retrouver ICI.
Est-ce-que le départ à la retraite de Martin Fourcade a entraîné une chute des audiences ? Étiez-vous inquiets par cela ?
On n’a jamais été inquiétés par le départ à la retraite de Martin Fourcade. Il n’a pas laissé l’équipe de France « orpheline » de lui, mais surtout de talents. Je crois qu’il a quitté cette équipe au moment où elle a été la plus forte collectivement. Martin Fourcade a beaucoup brillé et c’était parfois le seul. Aujourd’hui ce groupe est très fort et n’a pas souffert de son départ. Comme les audiences sur la Chaîne l’Équipe. Les courses sont au même niveau, voire mieux, que les saisons précédentes. Les filles font autant d’audience que les garçons, c’est louable et totalement lié au fait que le biathlon est le sport le plus paritaire au monde aujourd’hui. Nos avant et après courses ont aussi progressé sur la chaîne. Je n’avais aucune inquiétude et on voit bien cette saison qu’on avait raison de ne pas s’inquiéter.
On a tenu à muscler le dispositif.
Anne-Sophie Bernadi
Quel est le dispositif prévu par la Chaine l’Équipe pour couvrir ces Championnats du Monde ?
Alexis Bœuf et moi-même seront sur place pour commenter les épreuves. On ne change pas le dispositif avec deux reporters, Tangi Kerhoas et Pierre Esquerre qui seront en zone mixte. On fera davantage d’à-côtés, suivre les coachs sur la piste par exemple. Tangi posera toujours les questions aux biathlètes à l’issue des courses. On ne change rien de ce côté-là. Mais on a quand même voulu muscler notre dispositif malgré ce contexte sanitaire.
En plateau à Paris, Messaoud Benterki sera tout le temps entouré de deux consultants. Entre Marie Dorin-Habert, Vincent Defrasne et Simon Fourcade qui vont se partager les avant, les après, les entre-deux couses sur le plateau. Puis on aura peut-être des petites surprises. Je ne peux pas tout dire mais il y aura des amoureux du biathlon, issus du ski de fond ou pas. Des journalistes qui suivent le biathlon depuis très longtemps. On s’est adaptés oui, mais on a tenu à muscler le dispositif. Le rendre vraiment très solide, encore plus qu’il ne l’est déjà sur la Coupe du Monde. On va proposer aux téléspectateurs 45 heures de direct, 45 heures d’antenne 100% biathlon sur une quinzaine de jours. On a hâte d’y être !
On a besoin de vibrer dans cette période si compliquée pour nous tous.
Anne-Sophie Bernadi
Pourquoi ne faut-il surtout pas louper ces Championnats du Monde ?
Parce que ça va être fou ! On a besoin de vibrer dans cette période si compliquée pour nous tous. On a besoin de vivre des émotions fortes. Le sport peut nous permettre d’en vivre et le biathlon encore plus. Et forcément avec cette équipe de France. Je peux mettre ma main au feu aujourd’hui, je sais qu’ils vont performer. Je sais qu’ils sont en train de se préparer pour le faire et qu’il vont nous offrir des courses fantastiques.
Fantastiques aussi parce qu’il y a une vraie adversité. Nos meilleurs ennemis les Norvégiens on adore les détester, on va avoir de très beaux duels. Et il n’y a pas que ce match franco-norvégien. Il y a des grosses nations qu’on attend comme les Suédois, les Allemands, les Autrichiens et les Russes sous bannière neutre. Plein de choses à vivre avec ces 45 heures de direct où je suis sûre qu’on va vivre des belles émotions. Et on en a tellement besoin.
Et les Mondiaux comptent pour les classement général. Ça peut paraitre une parenthèse dans l’hiver mais pas trop finalement. Parce que cette lutte va se poursuivre ensuite sur les trois dernières étapes de la saison.
Je sais que vous êtes adepte de pronostics. Combien de médailles voyez-vous pour la France ? Quel(le) biathlète va se démarquer ?
Je suis nulle aux pronostics (rire). Le record est de onze… je vais dire neuf médailles pour les Français.
Je pense que Quentin Fillon Maillet va réaliser de beaux Mondiaux, je ne l’imagine pas du tout passer à côté de ce rendez-vous. Il a vu ses objectifs bousculés depuis le début de saison. Il visait le classement général. Il reste sur de très belles performances à Antholz. Il a envoyé un message fort à tout le monde, qu’il allait être présent. Il nous a montré qu’il savait préparer ces grands évènements. C’était le cas la saison dernière. Je ne suis pas certaine qu’il ait totalement abandonné son objectif au classement général. Il a beaucoup de points qui le séparent de Johannes Boe certes, mais tous les points, toutes les courses vont compter. Et puis Quentin Fillon Maillet n’est pas encore champion du monde individuel. Donc oui j’ai envie de mettre une petite pièce sur lui.
Crédit photo : Kevin Voigt